
Le 2 mai 2023, Antoine Salasca était la cible de plusieurs tirs alors qu’il regagnait son domicile à Grosseto-Prugna. « Un premier individu encagoulé a ouvert le feu alors que la victime était encore à bord de son véhicule. Un second individu armé est intervenu, mais M. Salasca est parvenu à prendre la fuite après avoir bousculé l’agresseur », relate le procureur. Le commerçant n’avait pas été blessé.
Peu après, une Fiat Panda volée quelques jours plus tôt à Cuttoli était retrouvée incendiée. À l’intérieur, les enquêteurs découvraient « trois carcasses d’armes longues, dont un pistolet-mitrailleur de type STEN ».
L’affaire est confiée à la Section de recherches de Corse, en cosaisine avec la police judiciaire d’Ajaccio, dans le cadre d’une information judiciaire. Les investigations s’orientent vers un possible « différend commercial » entre la victime et son ancien associé Simon Papini, récemment évincé de la société exploitant Le Before, explique Nicolas Septe.
Plusieurs interpellations
Plusieurs interpellations ont eu lieu au fil des mois. En juillet 2024, deux frères liés aux suspects présumés sont arrêtés pour leur rôle dans le vol du véhicule. En août de la même année, Raphaël Tolla et Martin Donzella sont interceptés par la BRI à Tattone, en possession de plusieurs armes. Tous deux sont placés en détention provisoire.
L’enquête s’accélère début avril 2025 avec « l’interpellation de huit individus dans le cadre d’une vaste opération judiciaire conduite par la gendarmerie », annonce Nicolas Septe. Les forces de l’ordre saisissent un fusil, trois gilets pare-balles et un véhicule blindé. Parallèlement, une dizaine d’auditions sont menées. Interpellé aussi Simon Papini.
Deux mises en examen
Ces nouvelles investigations ont conduit à deux mises en examen. Le 10 avril, Pierre-Louis Vellutini est mis en examen pour vol en bande organisée. Il est incarcéré depuis. Le 12 avril, c’est au tour de Simon Papini d’être présenté à la justice. Il est mis en examen pour tentative d’extorsion par violence, menace ou contrainte, et placé également en détention provisoire.
« À ce stade, l’information judiciaire se poursuit », rappelle le procureur, qui souligne que « les personnes mises en examen bénéficient de la présomption d’innocence ».