
La Corse confirme son engagement en faveur d’un tourisme plus responsable. Avec 58 hébergements touristiques aujourd’hui labellisés Écolabel européen, l’île figure à la deuxième place du classement national, juste derrière l’Occitanie. Une position qui reflète les efforts déployés depuis plusieurs années pour mieux concilier attractivité touristique et préservation de l’environnement.
Créé en 1992 par la Commission européenne, l’Écolabel distingue les produits et services les plus respectueux de l’environnement. Pour les établissements touristiques, 67 critères doivent être remplis, portant sur la gestion des ressources, des déchets, ou encore la sensibilisation des clients. “L’hôtelier qui souhaite obtenir ce label est accompagné pendant plusieurs mois par un bureau d’études, financé par l’ATC. Une fois prêt, un audit est réalisé par l’AFNOR”, explique Jean-Louis Moretti, responsable du pôle développement et ingénierie à l’Agence du Tourisme de la Corse (ATC).
Du Cap à Palombaggia, des démarches concrètes
Du Cap Corse à l’Extrême Sud, les initiatives se multiplient. À Palombaggia, le Domaine de la Punta a été parmi les premiers à obtenir ce label. “Notre activité repose depuis longtemps sur une gestion économe et respectueuse de l’environnement”, explique Sylvie Poli. “Nous n’arrosons pas, nous valorisons le maquis, et nous sensibilisons nos clients à notre approche. Beaucoup viennent en Corse justement pour cette nature, il faut la préserver.”
À Favone, l’hôtel A Cala, en construction, s’inscrit aussi dans cette démarche. “Nous voulons proposer un tourisme durable et sincère”, confie Anne, sa fondatrice. “Végétalisation des toits, récupération d’eau de pluie, choix d’espèces locales... chaque détail compte. C’est un projet en phase avec ce que recherchent aujourd’hui de nombreux visiteurs.”
L’ATC accompagne depuis plusieurs années ces transformations. Ce jeudi et vendredi à Bonifacio, elle organisait sa réunion annuelle du club Écolabel européen de Corse. Objectif : favoriser les échanges entre les établissements labellisés et ceux en passe de l’être. Ateliers, témoignages, conférences : l’idée est de faire émerger un réseau solide, capable de porter collectivement les enjeux du tourisme durable.
Cette dynamique pourrait franchir une nouvelle étape. L’ATC a en effet déposé la candidature de la Corse au label international Green Destinations. Cette certification s’adresse non plus aux établissements, mais aux territoires entiers. Elle s’appuie sur 84 critères touchant aux dimensions environnementales, sociales et économiques. “L’enjeu est aussi de répondre à l’évolution des clientèles, de plus en plus sensibles à ces questions”, note Jean-Louis Moretti. “Il faut valoriser l’effort des professionnels, les former, et donner à l’île une visibilité forte sur les marchés européens.”
Un tourisme repensé à l’échelle du territoire
Si elle est retenue, la Corse rejoindra un réseau mondial de destinations durables, reconnu par des organismes internationaux comme le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC). Cette reconnaissance constituerait un signal fort pour l’île, mais aussi un outil de structuration pour la filière touristique. La réponse est attendue d’ici la fin de l’année ou début 2026. D’ici là, les professionnels du secteur, encouragés par l’ATC, poursuivent leurs démarches : pour concilier développement touristique, attractivité et respect du territoire. Un défi de taille, mais désormais largement partagé sur l’île.