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U Sporting Club di a Corsica in giru ind’u Vighjanu…


H.N le Lundi 11 Septembre 2017 à 07:59

Victorieux 3 à 0 face au Club Athlétique Propriano, le SCB réussi son premier match de la saison. Mais au-delà du score, cette rencontre témoigne de la réalité du Sporting Club de Bastia, club corse hors du commun et toujours vivant.



U Sporting Club di a Corsica in giru ind’u Vighjanu…
Cum’è u dicia a macagna in tribuna Petrignani “On est partout chez nous surtout chez vous”.  Mà, sta volta, e parulle portanu un senzu menu pesante ch’in "terra stragnera". Dumenica, erani numarosi e magliette turchine in e tribune du “stade Jacky Santucci” pà sustene i primi passi di a squadra turchina ribattisata, a settimana passata ind’i reti suciali, “u Sporting Club Bastiais.” Per u so primu macciu, a nova squadra turchina ghjochi in Pruprià in Cuppa di francia contr’u Club Athlétique de Prupià portavoce di lu Vighjanu in Divisione d’Onore.  

Un match de football… amateur

Footballistiquement parlant, ce match, que joueurs et staff du Sporting ont appréhendé comme un match de préparation permettant d’entamer (avec trois rencontres de retard) le championnat du groupe D (Corse - Méditerranée) de National 3, ne devrait aucunement rester dans les annales du Sporting et moins encore dans la mémoire des quelques 500 supporters (dont une large majorité de supporters bleus) présents à Propriano en ce 10 septembre 2017.  
Le moins que l’on puisse dire est que la qualité de jeu des deux équipes, mais aussi les déboires estivaux des anciens pensionnaires de Ligue 1, auront eu raison du beau football. Dans une situation inédite depuis presque 50 ans, le public a ainsi pu s’accoutumer au football que devrait désormais pratiquer le Sporting.  
Au bout des 90 minutes, néanmoins, c’est bien le SCB qui fête sa victoire 3 à 0 avec des buts marqués par Hassim Traoré (51ème), Anthony Derouard (76ème) et Julien Romain (80ème) et qui peut se regrouper à proximité de la tribune Nord de l’enceinte proprianaise auprès du noyau de supporters Bastiais ayant fait le déplacement.
Supporters, joueurs et entourage du club ont fêté cette victoire pendant plusieurs minutes sans que le moindre débordement vocal (Et un… et deux… et trois ! zéro !) ne soit à déplorer.
L’honneur sauf et la musette pleine d’espoirs les bleus pouvaient reprendre les sinueuses routes qui mènent au Nord avec le sentiment du devoir accompli.

De toutes les pièves, de tous les villages

Tradition oblige, en ces temps de Nativité de la Vierge, la Corse entière a l’habitude de se retrouver pour la Santa di u Niolu afin de fêter, avec les amis des quatre coins de l’île, de joyeuses (et parfois même pieuses) retrouvailles.
Mais cette année, en plus de la commémoration de Casamaccioli, la messe footballistique a offert à de nombreux turchini une possible communion dans la Rocca et chacun a pu croiser dans l’enceinte un ami, un cousin, un collègue ou un paisanu et savourer (enfin) le retour des joueurs du SCB sur les gazons, remisant le cauchemar estival au placard.  
À l’occasion de ce match c’est bien de toute la Corse que sont venus les supporters du Sporting. Certes le contingent régional (Rocca, Alta Rocca, Taravu) s’est trouvé fortement représenté, pour d’évidentes raisons logistiques mais les autres régions de l’île ne sont pas restées en reste. On a pu distinguer, dans l’assemblée, des visages familiers d’Armand-Cesari venant d’Aiacciu, de Portivechju, de Bonifaziu, du Fiumorbu et même des contingents de Bastiais ou de Capicorsini, lassés de ne pas voir leurs champions fouler la légendaire pelouse de Furiani.
   
En parcourant les divers comptes rendus officiels et officieux de ce match de coupe de France on a le sentiment que cette rencontre n’a présenté ni grand intérêt footballistique, ni un temps fondamental de la vie du SCB.
Pourtant, cette rencontre hors du commun et inhabituelle pour les bleus a offert (à ceux qui savent regarder) son lot de satisfactions et de plaisirs simple : celui d’un football simple et dépouillé des artifices financiers, celui d’une équipe nationale corse en déplacement chez elle pour y affronter un petit poucet, celui d’une tribune bon enfant et garnie, celui d’un public enraciné et surtout celui d’une communauté capable de faire bloc derrière une institution mise à mal et mise (pour plusieurs années encore) en difficulté.

Ce temps du Sporting Club de Bastia nous offre la preuve, une fois de plus, que même moribond et en très grande difficulté, il est immortel. Le Sporting tient son public, celui-ci vibre dans chaque village ou chaque ville de Corse et dans tous les cœurs (ou presque). Preuve, s'il en fallait encore une, que ce club tient une place à part.