- Pourquoi avez-vous décidé d’étendre U Festivale toute l’année ?
- La raison d’être d’un itinéraire culturel du Conseil de l’Europe est d’être accessible toute l’année. Lorsqu’il y a 13 ans, j’ai lancé U festivale d’autunnu di a ruralita, l’idée était d’essayer d’animer l’itinéraire en dehors de la saison estivale. Au fil du temps, l’essai s’est transformé et cette manifestation a trouvé son public insulaire au cœur même des territoires qu’elle fait découvrir. D’une poignée de jours en 2008, elle s’est étalée sur trois mois en 2020 avec une demande toujours croissante et tant de lieux qui possèdent du patrimoine martinien qui n’aspire qu’à être révélé. La crise Covid, en nous obligeant à inventer une version dématérialisée, nous a permis de toucher un public bien plus vaste et des territoires excentrés : plus de 150 000 personnes ont suivi les manifestations et conférences qui sont toujours visibles en ligne. Dans cette optique, nous avons anticipé le développement de l’itinéraire sans contrainte de temps pour pouvoir agréger les plus de régions possibles à notre projet de Via San Martinu. Nous ne voulions surtout pas rester confinés dans les mêmes lieux.
- Quels lieux inédits faites-vous découvrir cette année ?
- Nous irons pour la première fois à la découverte d’un territoire secret entre tous : u Fiumorbu, particulièrement la commune de Prunelli. Une journée consacrée au site paléochrétien et médiéval de la Cursa et son église San Giovanni Battista. Nous ferons une incursion dans la pieve de la Serra sur la commune de Tallone qui possède, entre mer et montagne, un patrimoine d’une richesse largement ignorée. Nous descendrons vers le Sud dans la vallée de San Martinu autour du Cavu entre Santa Lucia et Zonza pour une journée exceptionnelle. Avant de revenir à Figari et à Sotta que nous avions déjà commencé à dévoiler l’an dernier et de gagner peut-être l’Extrême-Sud… Nous irons également en Balagne à Lisula où l’on vient de découvrir des tombes paléochrétiennes, une nécropole antique datant du 3 et 4ème siècle après Jésus-Christ, c’est-à-dire l’époque de San Martinu. Enfin, la journée du 15 octobre, inédite, à Penta-di-Casinca et I Fulelli au débouché du Fiumaltu pour évoquer les seigneurs Cortinchi à Scata et le patrimoine immatériel.
- La raison d’être d’un itinéraire culturel du Conseil de l’Europe est d’être accessible toute l’année. Lorsqu’il y a 13 ans, j’ai lancé U festivale d’autunnu di a ruralita, l’idée était d’essayer d’animer l’itinéraire en dehors de la saison estivale. Au fil du temps, l’essai s’est transformé et cette manifestation a trouvé son public insulaire au cœur même des territoires qu’elle fait découvrir. D’une poignée de jours en 2008, elle s’est étalée sur trois mois en 2020 avec une demande toujours croissante et tant de lieux qui possèdent du patrimoine martinien qui n’aspire qu’à être révélé. La crise Covid, en nous obligeant à inventer une version dématérialisée, nous a permis de toucher un public bien plus vaste et des territoires excentrés : plus de 150 000 personnes ont suivi les manifestations et conférences qui sont toujours visibles en ligne. Dans cette optique, nous avons anticipé le développement de l’itinéraire sans contrainte de temps pour pouvoir agréger les plus de régions possibles à notre projet de Via San Martinu. Nous ne voulions surtout pas rester confinés dans les mêmes lieux.
- Quels lieux inédits faites-vous découvrir cette année ?
- Nous irons pour la première fois à la découverte d’un territoire secret entre tous : u Fiumorbu, particulièrement la commune de Prunelli. Une journée consacrée au site paléochrétien et médiéval de la Cursa et son église San Giovanni Battista. Nous ferons une incursion dans la pieve de la Serra sur la commune de Tallone qui possède, entre mer et montagne, un patrimoine d’une richesse largement ignorée. Nous descendrons vers le Sud dans la vallée de San Martinu autour du Cavu entre Santa Lucia et Zonza pour une journée exceptionnelle. Avant de revenir à Figari et à Sotta que nous avions déjà commencé à dévoiler l’an dernier et de gagner peut-être l’Extrême-Sud… Nous irons également en Balagne à Lisula où l’on vient de découvrir des tombes paléochrétiennes, une nécropole antique datant du 3 et 4ème siècle après Jésus-Christ, c’est-à-dire l’époque de San Martinu. Enfin, la journée du 15 octobre, inédite, à Penta-di-Casinca et I Fulelli au débouché du Fiumaltu pour évoquer les seigneurs Cortinchi à Scata et le patrimoine immatériel.
Christian Andreani, président d'u Centru Culturale San Martinu Corsica et concepteur d’U festivale di a ruralita. Photo JB Andreani.
- Justement, c’est la troisième journée du festival. Que proposez-vous exactement ?
- La journée se décompose en deux temps et deux lieux. La matinée, à partir de 9h30, est consacrée au magnifique village classé et perché de Penta-di-Casinca avec, sur le principe de la Randoculture initiée depuis la médiathèque de Castagniccia, una spassighjata patrimuniale animée par Stéphane Orsini de la FAGEC. L’après-midi, nous irons à la rencontre des scolaires du collège d’I Fulelli pour les sensibiliser à trois éléments forts du patrimoine immatériel de la Corse : les instruments de la musique agropastorale, l’antique jeu de morra et la moresca, une danse armée médiévale . Ce programme sera repris à partir de 16 heures à la médiathèque avec trois conférences : une exposition d’instruments de la musique traditionnelle agropastorale, avec l’Associu E Cetera, une nouvelle conférence de Stéphane Orsini sur la chapelle San Martinu et le château des seigneurs Cortinchi de Lumitu à Scata d’Ampugnani. A 17h30, démonstration et initiation au jeu millénaire de la morra qui continue d’être enseignée par l’Associu Corsica Morra et pratiquée par tous les âges. L’Associu A Moresca nous offrira ensuite quelques tableaux de cette danse emblématique de la Corse qui se bat avec des bâtons. La journée se clôturera avec la dynamique association Scola in Festa autour du chanteur Feli, remarquable auteur-compositeur-interprète, et de ses jeunes élèves. Force vive du territoire, cette association culturelle, portée par Feli, est un trait d’union entre la tradition et la modernité et s’inscrit parfaitement dans l’esprit de partage et de renouveau d’A Via San Martinu et de sa bande verte et citoyenne, « a banda verde è citadina ».
- Comment se sont passées les deux premières journées à Santa Lucia di Tallà, le weekend dernier ?
- Ce fut une belle réussite avec un public nouveau. La proposition était de retracer les liens entre la Corse et le Royaume d’Aragon qui datent du Moyen-Âge grâce à la conférence de Philippe Colombani. Cet excellent historien médiéviste est allé chercher ses sources jusqu’en Catalogne et nous a donné un passionnant exposé qui ouvre de nouvelles perspectives de recherche. Replacer la Corse dans son contexte européen est une des gageures d’A Via San Martinu. N’oublions pas que son but est de partager la connaissance et les valeurs d’un personnage commun à toute l’Europe, Saint Martin, à travers un itinéraire de 2800 kilomètres qui retrace son parcours de Hongrie jusqu’en France en traversant 14 pays en plus de notre île. 1700 ans après sa mort, les deux gestes forts qu’il a accomplis - le partage de son manteau avec un pauvre et le baiser à un lépreux – ont tellement marqué les mémoires que le Conseil de l’Europe l’a choisi comme personnage emblématique des valeurs européennes. San Martinu, patron des dominantes agraires : blé et vigne, est le chantre de la ruralité. C’est pourquoi nous continuons avec constance de le fêter le 11 novembre à Patrimoniu.
- Les festivités de San Martinu in Patrimoniu sont-elles maintenues malgré la crise sanitaire ?
- Nous l’espérons. Nous préparons avec les diverses composantes et associations de la commune dans le respect des règles sanitaires, les manifestations habituelles qui devraient se tenir sur trois jours et trouver leur point d’orgue pour San Martinu, le 11 novembre. Juste avant, nous avons décidé aussi – et c’est quelque chose d’inédit – d’exporter le Festivale hors les murs, c’est-à-dire à l’extérieur de l’île. Du 5 au 7 novembre, nous accompagnons u Centru Culturale San Martinu Corsica dans la ville de Pau qui souhaite relancer les fêtes de la Saint-Martin, et à Tours, ville de Saint-Martin, pour la remise du prix du partage citoyen France. Dix autres prix seront remis en Europe au même moment. Ce prix récompense des actions exemplaires menées en faveur de l’environnement, de l’éco-citoyenneté au social. Pendant les festivités de San Martinu in Corsica, nous recevrons Pierre Frustier, l’expert du Conseil de l’Europe, dans le cadre de la certification de l’itinéraire saint Martin de Tours. Il viendra en Corse du 9 au 11 novembre et sera reçu par le centru Culturale san Martinu Corsica. Il visitera des communes et des sites martiniens, y rencontrera élus et autorités. Notre île est l’un des exemples au niveau européen.
Propos recueillis par Nicole MARI.
Programme sur le site festivaledautunnudiaruralita.com
- La journée se décompose en deux temps et deux lieux. La matinée, à partir de 9h30, est consacrée au magnifique village classé et perché de Penta-di-Casinca avec, sur le principe de la Randoculture initiée depuis la médiathèque de Castagniccia, una spassighjata patrimuniale animée par Stéphane Orsini de la FAGEC. L’après-midi, nous irons à la rencontre des scolaires du collège d’I Fulelli pour les sensibiliser à trois éléments forts du patrimoine immatériel de la Corse : les instruments de la musique agropastorale, l’antique jeu de morra et la moresca, une danse armée médiévale . Ce programme sera repris à partir de 16 heures à la médiathèque avec trois conférences : une exposition d’instruments de la musique traditionnelle agropastorale, avec l’Associu E Cetera, une nouvelle conférence de Stéphane Orsini sur la chapelle San Martinu et le château des seigneurs Cortinchi de Lumitu à Scata d’Ampugnani. A 17h30, démonstration et initiation au jeu millénaire de la morra qui continue d’être enseignée par l’Associu Corsica Morra et pratiquée par tous les âges. L’Associu A Moresca nous offrira ensuite quelques tableaux de cette danse emblématique de la Corse qui se bat avec des bâtons. La journée se clôturera avec la dynamique association Scola in Festa autour du chanteur Feli, remarquable auteur-compositeur-interprète, et de ses jeunes élèves. Force vive du territoire, cette association culturelle, portée par Feli, est un trait d’union entre la tradition et la modernité et s’inscrit parfaitement dans l’esprit de partage et de renouveau d’A Via San Martinu et de sa bande verte et citoyenne, « a banda verde è citadina ».
- Comment se sont passées les deux premières journées à Santa Lucia di Tallà, le weekend dernier ?
- Ce fut une belle réussite avec un public nouveau. La proposition était de retracer les liens entre la Corse et le Royaume d’Aragon qui datent du Moyen-Âge grâce à la conférence de Philippe Colombani. Cet excellent historien médiéviste est allé chercher ses sources jusqu’en Catalogne et nous a donné un passionnant exposé qui ouvre de nouvelles perspectives de recherche. Replacer la Corse dans son contexte européen est une des gageures d’A Via San Martinu. N’oublions pas que son but est de partager la connaissance et les valeurs d’un personnage commun à toute l’Europe, Saint Martin, à travers un itinéraire de 2800 kilomètres qui retrace son parcours de Hongrie jusqu’en France en traversant 14 pays en plus de notre île. 1700 ans après sa mort, les deux gestes forts qu’il a accomplis - le partage de son manteau avec un pauvre et le baiser à un lépreux – ont tellement marqué les mémoires que le Conseil de l’Europe l’a choisi comme personnage emblématique des valeurs européennes. San Martinu, patron des dominantes agraires : blé et vigne, est le chantre de la ruralité. C’est pourquoi nous continuons avec constance de le fêter le 11 novembre à Patrimoniu.
- Les festivités de San Martinu in Patrimoniu sont-elles maintenues malgré la crise sanitaire ?
- Nous l’espérons. Nous préparons avec les diverses composantes et associations de la commune dans le respect des règles sanitaires, les manifestations habituelles qui devraient se tenir sur trois jours et trouver leur point d’orgue pour San Martinu, le 11 novembre. Juste avant, nous avons décidé aussi – et c’est quelque chose d’inédit – d’exporter le Festivale hors les murs, c’est-à-dire à l’extérieur de l’île. Du 5 au 7 novembre, nous accompagnons u Centru Culturale San Martinu Corsica dans la ville de Pau qui souhaite relancer les fêtes de la Saint-Martin, et à Tours, ville de Saint-Martin, pour la remise du prix du partage citoyen France. Dix autres prix seront remis en Europe au même moment. Ce prix récompense des actions exemplaires menées en faveur de l’environnement, de l’éco-citoyenneté au social. Pendant les festivités de San Martinu in Corsica, nous recevrons Pierre Frustier, l’expert du Conseil de l’Europe, dans le cadre de la certification de l’itinéraire saint Martin de Tours. Il viendra en Corse du 9 au 11 novembre et sera reçu par le centru Culturale san Martinu Corsica. Il visitera des communes et des sites martiniens, y rencontrera élus et autorités. Notre île est l’un des exemples au niveau européen.
Propos recueillis par Nicole MARI.
Programme sur le site festivaledautunnudiaruralita.com