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Un repenti de la mafia italienne avoue l’assassinat de Paul-Félix Paoli


La rédaction avec AFP le Mardi 17 Décembre 2024 à 09:39

À l’occasion d’une conférence de presse commune à Marseille ce lundi, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, le procureur national antimafia italien, et les procureurs de Bari et Cagliari ont annoncé que Marco Raduano, le chef de la Società Foggiana, un groupe mafieux actif dans les Pouilles, arrêté en février dernier à Aleria après plusieurs mois de cavale, a avoué le crime.



(Crédit photo : HANDOUT / ITALIAN CARABINIERI PRESS OFFICE)
(Crédit photo : HANDOUT / ITALIAN CARABINIERI PRESS OFFICE)
En arrêtant Marco Raduano, le chef de la Società Foggiana, un groupe mafieux actif dans les Pouilles, en février dernier à Aleria, après plusieurs mois de cavale, la section de recherche de la gendarmerie de Corse n’imaginait pas résoudre l’assassinat de Paul-Félix Paoli, en août 2023, sur le parking de son restaurant de Poggio Mezzana.
 
À l’occasion d’une conférence de presse commune à Marseille ce lundi, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, le procureur national antimafia italien, et les procureurs de Bari et Cagliari ont annoncé que ce chef mafieux qui a aujourd’hui obtenu le statut de « collaborateur de justice » a avoué être « l’auteur direct » de cet assassinat. Des aveux qui ont en outre permis d’interpeller début décembre quatre personnes en Corse et 14 en Italie impliquées dans cette affaire. 
 
« C'est la première fois qu'un collaborateur de justice étranger reconnaît des faits sur le territoire national », a indiqué Nicolas Bessone. « Si Marco Raduano était Français, il ne pourrait pas à ce jour bénéficier du statut de collaborateur puisque, comme vous le savez, notre législation exclut les auteurs de crimes de sang et les commanditaires du bénéfice de ce statut », a-t-il ajouté, relançant le débat sur le statut de repenti qui a permis à ce chef de la mafia d'avouer un crime commis en Corse et de faire tomber des dizaines de personnes.
 
Le statut italien de « collaborateur de justice », nom officiel du repenti, créé en 1980, prévoit en effet des réductions de peine en échange d'informations sur un réseau. En France, seuls les trafiquants repentis n'ayant pas de sang sur les mains peuvent bénéficier d'une protection, ce que le gouvernement démissionnaire de Michel Barnier avait dit vouloir changer. Les procureurs italiens et français à Marseille ont ainsi plaidé pour que ce statut de « collaborateur de justice » soit adopté en France.
 
Les procureurs ont aussi indiqué que cette enquête avait révélé des liens, jusqu'ici inconnus, entre les milieux criminels des Pouilles, de Sardaigne et la mafia nationaliste corse.
 
Marco Raduano a en effet indiqué qu'il avait assassiné Paul-Félix Paoli « dans le cadre d'un échange de services avec des membres de cette mouvance nationaliste corse qui l'avait aidé à s'exfiltrer de Sardaigne et à assurer sa cavale en Corse », a précisé Nicolas Bessone.
 
Dans le cadre de cette enquête, Marc Furfaro, ex-candidat indépendantiste à la mairie de Lucciana (Haute-Corse), a été arrêté, accusé d'avoir aidé M. Raduano dans sa cavale.