Habitat de l'âge du Bronze mis au jour et étudié par les archéologues de l'Inrap. Crédits Photo : P. Druelle, Inrap.
L'endroit ne paie pas de mine. Et pourtant, il abrite de précieux vestiges de l'histoire insulaire. Situé juste en bordure de la route territoriale 40 reliant Sartène à Propriano, sur une petite colline, le site de fouilles d'I Stantari di u Frati è a Sora vient tout juste de révéler ses secrets. Deux ans après la découverte des premiers indices en novembre 2019, préalablement à l'aménagement d'un lotissement, les archéologues de l'Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) ont mis à jour les vestiges d'un village datant de l'âge du Bronze ( de 2 700 à 900 ans avant Jésus Christ). Plus précisément, trois habitations ont pu être étudiées. « Cette opération archéologique vient renouveler les connaissances sur l’histoire de ce territoire, et de l’habitat 2 000 ans avant notre ère », se félicite l'Inrap.
Un village fortifié au bord du Rizzanesi
Grâce à l'exceptionnelle préservation des vestiges les archéologues ont pu dresser un plan des habitations. Elles étaient « divisées en trois pièces et limitées par un soubassement maçonné de pierre sèche et s’étendent sur une superficie d’environ 50 m2. L’étude montre aussi que certaines habitations étaient entièrement construites en bois » précise l'Inrap. Elles faisaient partie d'un ensemble d'un peu plus d'un hectare composé d'une douzaine d'habitations et délimité par des fortifications.
Le village est idéalement situé. Au sommet d'une petite colline, il profite d'avantages pour la protection du lieu. « Les recherches archéologiques ont révélé une succession d’enceintes sur le flanc sud de la colline, le plus vulnérable. Les autres versants, plus abrupts, semblent n’avoir fait l’objet que d’aménagements mineurs », révèle l'Inrap.
Pendant le Bronze ancien, vers 2000-1800 ans avant notre ère, le village est protégé par plusieurs rangées de palissades. Ces structures sont par la suite démontées et remplacées par un fossé de section triangulaire, vraisemblablement doublé par une levée de terre agrémentée d’une palissade.
Vers le début du Bronze moyen, 1500 ans avant notre ère, le creusement est comblé, et un double mur en pierres sèches est élevé, accueillant très probablement un mâchicoulis, un balcon réalisé en surplomb, selon des normes alors généralisées à tout le sud de la Corse.
Le village est idéalement situé. Au sommet d'une petite colline, il profite d'avantages pour la protection du lieu. « Les recherches archéologiques ont révélé une succession d’enceintes sur le flanc sud de la colline, le plus vulnérable. Les autres versants, plus abrupts, semblent n’avoir fait l’objet que d’aménagements mineurs », révèle l'Inrap.
Pendant le Bronze ancien, vers 2000-1800 ans avant notre ère, le village est protégé par plusieurs rangées de palissades. Ces structures sont par la suite démontées et remplacées par un fossé de section triangulaire, vraisemblablement doublé par une levée de terre agrémentée d’une palissade.
Vers le début du Bronze moyen, 1500 ans avant notre ère, le creusement est comblé, et un double mur en pierres sèches est élevé, accueillant très probablement un mâchicoulis, un balcon réalisé en surplomb, selon des normes alors généralisées à tout le sud de la Corse.
Retour 4 000 ans en arrière
En étudiant les objets retrouvés sur place, les archéologues ont pu observer que l’économie de subsistance était basée sur l’exploitation des céréales des alentours, sur la cueillette de glands et sur l’élevage. Les viandes étaient fumées pour être conservées plusieurs mois. Des silos et des jarres enterrées permettaient de stocker ces denrées. Côté fabrication, l’artisanat se matérialise par une métallurgie discrète et par la présence de parures et de vaisselles en pierre. « Cette opération archéologique vient renouveler les connaissances sur l’histoire de ce territoire, et de l’habitat 2000 ans avant notre ère », se félicite l'Inrap.