Combien étaient-ils, massés dans la salle de réunion du dernier étage de la mairie ? Trois cents ? Peut-être plus ? Toujours est-il que cette salle, d’une superficie pourtant généreuse, s’est retrouvée noire de monde, ce samedi. Elus, représentants du monde associatif, du monde économique ou simples citoyens, tous sont venus apporter un soutien sincère et amical à l’homme, Nicolas Cucchi, maire de Zonza Sainte-Lucie depuis 2020, et qui a vu trois de ses bungalows être ravagés par les flammes, une semaine plus tôt, le 11 janvier au soir, dans ce qui constitue, selon toute vraisemblance, un acte criminel délibéré.
Ce rassemblement a été organisé à l’appel des élus de l’Extrême-Sud, le député Paul-André Colombani et le maire de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini en tête. Le ciel était pourtant bien chargé, et la pluie risquant de s’abattre abondamment en soirée sur les routes du retour n’a en aucune manière fait reculer les velléités de soutien. A été aperçu, notamment, venu de Cargèse, Jean-Toussaint Plasenzotti, le président du collectif anti-mafia Massimu-Susini.
"Nous ne céderons pas à la peur"
Paul-André Colombani a pris la parole en premier. Le député de Corse-du-Sud, par ailleurs conseiller municipal de la commune, s’est empressé de dénoncer « un acte absolument intolérable. On n’a pas le droit de s’en prendre à l’homme, on n’a pas le droit de s’en prendre à l’élu qui travaille tous les jours pour le bien de son village, on n’a pas le droit de s’en prendre à l’entrepreneur, qui s’investit pour l’Alta Rocca ». Nicolas Cucchi, il le connaît très bien, et s’il lui concède sur le ton de la macagna « un caractère pas facile », c’est pour mieux mettre en avant « son investissement et son honnêteté ».
Les discours de soutien se sont succédé : « Nous ne céderons pas à la peur, a dignement déclaré Jean-Jacques Ciccolini, le président de l’association des maires de Corse. Nous ne plierons pas face à ceux qui ont choisi la voie de la destruction. » Président de la communauté de communes de l’Alta Rocca, Pierre Marcellesi a rappelé combien la fonction de maire peut charrier son lot d’immondices : « Les élus que nous sommes peuvent recevoir des courriers d’insultes, au motif que nous n’avons pas renouvelé des emplois saisonniers », a-t-il grincé. Et de dénoncer « ceux qui instillent un régime de terreur pour tenter de peser sur des décisions locales. Car dans ce pays, n’importe qui, et à n’importe quel moment, peut se faire taper sur l’épaule. Ca devient grave. »
"Système mafieux"
Cette violence « qui gangrène la société corse », l’élu Fà Populu Inseme à l’Assemblée de Corse, Jean-Paul Panzani, la nomme par son nom : « C’est un système mafieux qui dépasse les incivilités et derrière lequel il faut s’élever. On ne peut plus supporter les violences avec armes, les attentats et les pressions. Le peuple corse a besoin de vivre en paix. » Au diapason, le maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini a regretté cette « déshumanisation » à l’oeuvre : « Ce n’est plus un homme que l’on regarde. C’est un rival, un concurrent, un adversaire. Ce qui fait le lit des attentats, ce sont les rumeurs, les poussettes, les regards entendus… Alors, si nous voulons que cette culture de la violence recule, il faut que chacun prenne conscience de ses responsabilités. En ce début d’année, formons le vœu d’une dynamique nouvelle. Car on ne peut pas laisser ce pays-là à nos gosses. »
Ce rassemblement a été organisé à l’appel des élus de l’Extrême-Sud, le député Paul-André Colombani et le maire de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini en tête. Le ciel était pourtant bien chargé, et la pluie risquant de s’abattre abondamment en soirée sur les routes du retour n’a en aucune manière fait reculer les velléités de soutien. A été aperçu, notamment, venu de Cargèse, Jean-Toussaint Plasenzotti, le président du collectif anti-mafia Massimu-Susini.
"Nous ne céderons pas à la peur"
Paul-André Colombani a pris la parole en premier. Le député de Corse-du-Sud, par ailleurs conseiller municipal de la commune, s’est empressé de dénoncer « un acte absolument intolérable. On n’a pas le droit de s’en prendre à l’homme, on n’a pas le droit de s’en prendre à l’élu qui travaille tous les jours pour le bien de son village, on n’a pas le droit de s’en prendre à l’entrepreneur, qui s’investit pour l’Alta Rocca ». Nicolas Cucchi, il le connaît très bien, et s’il lui concède sur le ton de la macagna « un caractère pas facile », c’est pour mieux mettre en avant « son investissement et son honnêteté ».
Les discours de soutien se sont succédé : « Nous ne céderons pas à la peur, a dignement déclaré Jean-Jacques Ciccolini, le président de l’association des maires de Corse. Nous ne plierons pas face à ceux qui ont choisi la voie de la destruction. » Président de la communauté de communes de l’Alta Rocca, Pierre Marcellesi a rappelé combien la fonction de maire peut charrier son lot d’immondices : « Les élus que nous sommes peuvent recevoir des courriers d’insultes, au motif que nous n’avons pas renouvelé des emplois saisonniers », a-t-il grincé. Et de dénoncer « ceux qui instillent un régime de terreur pour tenter de peser sur des décisions locales. Car dans ce pays, n’importe qui, et à n’importe quel moment, peut se faire taper sur l’épaule. Ca devient grave. »
"Système mafieux"
Cette violence « qui gangrène la société corse », l’élu Fà Populu Inseme à l’Assemblée de Corse, Jean-Paul Panzani, la nomme par son nom : « C’est un système mafieux qui dépasse les incivilités et derrière lequel il faut s’élever. On ne peut plus supporter les violences avec armes, les attentats et les pressions. Le peuple corse a besoin de vivre en paix. » Au diapason, le maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini a regretté cette « déshumanisation » à l’oeuvre : « Ce n’est plus un homme que l’on regarde. C’est un rival, un concurrent, un adversaire. Ce qui fait le lit des attentats, ce sont les rumeurs, les poussettes, les regards entendus… Alors, si nous voulons que cette culture de la violence recule, il faut que chacun prenne conscience de ses responsabilités. En ce début d’année, formons le vœu d’une dynamique nouvelle. Car on ne peut pas laisser ce pays-là à nos gosses. »
Suite à ces nombreuses manifestations de soutien, Nicolas Cucchi a pris la parole, remerciant l’assistance : « Je suis très touché et ému par ce que je viens d’entendre, et par toute cette mobilisation générale. » Au-delà de son traumatisme personnel, il a eu une pensée pour tous ceux qui subissent de la violence, « des chefs d’entreprise qui sont menacés aux commerçants qui sont rackettés ». Ce soutien massif qu’il a reçu le conforte dans ses convictions : « Nous sommes ultra-majoritaires à vouloir vivre dans ce pays sereinement et honnêtement. »
L’État, de son côté, a tenu à manifester un soutien clair, de par les présences conjuguées du préfet Jérôme Filippini et du sous-préfet de Sartène Anthony Barraco. « Je n’imaginais pas que vous seriez aussi nombreux et cela me rend extrêmement confiant en l’avenir », a salué Jérôme Filippini. Dénonçant « un acte insupportable », il a rappelé que celui-ci fait actuellement l’objet d’une enquête, par la brigade de recherches de Sartène : « Il ne m’appartient pas de me prononcer dessus, mais je peux vous dire que toutes les énergies seront déployées pour que le ou les auteurs soient identifiés, pour qu’ils ne se sentent pas tranquilles. » A la mobilisation des forces de sécurité et à ce que permet désormais la loi, comme la saisie des avoirs criminels, le plus haut représentant de l’État en Corse espère que le vent de mobilisation anti-mafia qui souffle en Corse depuis 2019, et le rassemblement à Ajaccio faisant suite à l’assassinat du militant nationaliste Massimu Susini, aidera à mettre fin à l’impunité dans les affaires de grand banditisme : « Il faut qu’il y ait aussi, comme aujourd’hui, cette réaction populaire. » Et de conclure son discours, par ces mots corses : « A viulenza basta. »
L’État, de son côté, a tenu à manifester un soutien clair, de par les présences conjuguées du préfet Jérôme Filippini et du sous-préfet de Sartène Anthony Barraco. « Je n’imaginais pas que vous seriez aussi nombreux et cela me rend extrêmement confiant en l’avenir », a salué Jérôme Filippini. Dénonçant « un acte insupportable », il a rappelé que celui-ci fait actuellement l’objet d’une enquête, par la brigade de recherches de Sartène : « Il ne m’appartient pas de me prononcer dessus, mais je peux vous dire que toutes les énergies seront déployées pour que le ou les auteurs soient identifiés, pour qu’ils ne se sentent pas tranquilles. » A la mobilisation des forces de sécurité et à ce que permet désormais la loi, comme la saisie des avoirs criminels, le plus haut représentant de l’État en Corse espère que le vent de mobilisation anti-mafia qui souffle en Corse depuis 2019, et le rassemblement à Ajaccio faisant suite à l’assassinat du militant nationaliste Massimu Susini, aidera à mettre fin à l’impunité dans les affaires de grand banditisme : « Il faut qu’il y ait aussi, comme aujourd’hui, cette réaction populaire. » Et de conclure son discours, par ces mots corses : « A viulenza basta. »