Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, a rencontré les acteurs de la vie publique corse ce vendredi à Ajaccio.
Le dialogue a été noué, et c’est déjà beaucoup, après une année 2017 au cours de laquelle le gouvernement est resté attentiste en vue des élections de décembre. « Très heureuse » d’être sur l’île, « sans a priori » sur le sujet corse dont elle a la charge depuis un mois, la ministre Jacqueline Gourault a rencontré ce vendredi les acteurs politiques de l’île ainsi que des chefs d’entreprise et les représentants des agriculteurs. « Nous avons eu un échange très cordial. Je suis ravie de l’accueil qui m’a été réservé et du dialogue que nous avons engagé. »
« Droit à la différenciation »
Temps fort de cette journée, la rencontre avec les présidents du Conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. Ceux-ci se sont déclarés satisfaits à l’issue de l’entretien, ce qui n’est pas rien non plus, saluant notamment « un déblocage sur la question constitutionnelle ».
Jacqueline Gourault s’est chargée de l’explication de texte lors d’un point presse en fin de journée : « Nous avons parlé de la réforme de la Constitution annoncée depuis longtemps par le président de la République, qui prévoit notamment la baisse du nombre de députés et de sénateurs. Nous avons le projet de revenir sur le droit à l’expérimentation, qui s’appellera désormais le droit à la différenciation. Au lieu d’avoir des expérimentations qui ne durent que trois ans et qui, si elles sont positives, doivent s’étendre sur l’ensemble du territoire français, on aura le droit de faire durer cette expérimentation dans le temps sans obligatoirement l’appliquer à l’ensemble du territoire. En clair, on va permettre une meilleure adaptation aux différents types de territoires. »
Cette révision annoncée de l’article 72 « concerne naturellement la Corse », a poursuivi la ministre. « La Corse est une île, une montagne, qui a un littoral, qui n’a pas de cadastre etc. Il y a beaucoup de choses à faire et donc des adaptations nécessaires de la loi sur les territoires. Cette réforme permettra de débloquer un certain nombre de sujets concernant la Corse. »
« Si l’autonomie c’est l’adaptation au territoire, on y répondra »
Des discussions vont donc s’engager pour dessiner les contours de ce nouveau « pacte girondin ». S’il introduira une souplesse législative, point question pour l’heure de statut d’autonomie tel que réclamé par les dirigeants nationalistes corses. Mais la porte du dialogue est ouverte, a indiqué Jacqueline Gourault : « Expérimentation signifie expérimentation. Quand on parle d’autonomie, il faut la définir. C’est un sujet dont nous parlerons, quant à la manière d’appliquer les lois sur le territoire corse. Si l’autonomie c’est l’adaptation au territoire, on y répondra. »
La co-officialité de la langue n’est « pas envisageable »
Evidemment, les lignes rouges demeurent. « Ils (ndlr : les dirigeants nationalistes) les connaissent très bien », tranche Jacqueline Gourault. Première d’entre elles : « La co-officialité de la langue corse n’est pas envisageable», a rappelé vendredi la ministre. « Le président Simeoni sait très bien quelle est la position du Gouvernement, le président de la République le lui a déjà dit : la langue de la République française est le français. Ce qui n’empêche pas de reconnaître les langues, notamment la langue corse, et de faciliter son développement et son enseignement sur l’île, ce qui est déjà le cas même si on peut toujours discuter d’une amélioration. »
Aussi, la question des prisonniers politiques et de leur rapprochement sur l’île a été évoquée, sans plus. « C’est un sujet dont parleront ultérieurement le Premier ministre et le président de la République », a botté en touche Jacqueline Gourault.
Quant au statut de résident souhaité par la majorité nationaliste, la ministre n’y répond pas directement et se contente de résumer la problématique : « Nous avons parlé du problème foncier, et notamment des difficultés dues à l’absence de cadastre. Cela bloque le développement de l’agriculture et de l’immobilier. Il faut aussi regarder si la loi Littoral peut être aménagée pour pouvoir libérer du terrain à construire. Il faut trouver aussi des moyens pour éviter la spéculation. Nous en sommes là. »
« Je ne suis pas venue pour dire qu’il y a des lignes rouges »
« Madame Corse » le répète, sa priorité est au dialogue : « Je ne suis pas venue aujourd’hui en commençant par dire qu’il y a des lignes rouges. C’est comme quand on éduque un enfant, il faut faire de la pédagogie, on ne commence pas par les interdits. Pour la Corse, c’est pareil, on commence par dire que le gGuvernement est là pour accompagner, pour aider à trouver des solutions dans la vie quotidienne. »
Jacqueline Gourault a ainsi assuré la nouvelle majorité corse du soutien du Gouvernement dans la mise en place de la nouvelle collectivité unique. « Pour avoir moi-même fait des fusions de collectivités d’une moindre importance, je sais tout le travail que cela représente. Il faut mutualiser les personnels, mettre en application les compétences et répondre aux problèmes économiques et sociaux de la Corse, aux problèmes du transport et des déchets. C’est ce que les Corses attendent. »
Dans les différents ministères, on s’attèle, déjà, à la tâche sur le dossier corse, a assuré la ministre. Les prochains rendez-vous sont connus : rencontre de Gilles Siemoni et Jean-Guy Talamoni avec le Premier ministre à Matignon le 22 janvier, visite d’Emmanuel Macron sur l’île le 6 février. Un président de la République très attendu, Gilles Simeoni l’ayant désigné mardi comme l’interlocuteur privilégié, « celui qui connaît le mieux le dossier corse » et qui a le pouvoir d’y apporter « une réponse politique globale ».
En attendant, Jacqueline Gourault se rendra ce samedi sur les zones touchées ces derniers jours par les incendies à Valle-di-Campoloro, à Sant’Andrea di Cotone et à Chiatra.
« Droit à la différenciation »
Temps fort de cette journée, la rencontre avec les présidents du Conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. Ceux-ci se sont déclarés satisfaits à l’issue de l’entretien, ce qui n’est pas rien non plus, saluant notamment « un déblocage sur la question constitutionnelle ».
Jacqueline Gourault s’est chargée de l’explication de texte lors d’un point presse en fin de journée : « Nous avons parlé de la réforme de la Constitution annoncée depuis longtemps par le président de la République, qui prévoit notamment la baisse du nombre de députés et de sénateurs. Nous avons le projet de revenir sur le droit à l’expérimentation, qui s’appellera désormais le droit à la différenciation. Au lieu d’avoir des expérimentations qui ne durent que trois ans et qui, si elles sont positives, doivent s’étendre sur l’ensemble du territoire français, on aura le droit de faire durer cette expérimentation dans le temps sans obligatoirement l’appliquer à l’ensemble du territoire. En clair, on va permettre une meilleure adaptation aux différents types de territoires. »
Cette révision annoncée de l’article 72 « concerne naturellement la Corse », a poursuivi la ministre. « La Corse est une île, une montagne, qui a un littoral, qui n’a pas de cadastre etc. Il y a beaucoup de choses à faire et donc des adaptations nécessaires de la loi sur les territoires. Cette réforme permettra de débloquer un certain nombre de sujets concernant la Corse. »
« Si l’autonomie c’est l’adaptation au territoire, on y répondra »
Des discussions vont donc s’engager pour dessiner les contours de ce nouveau « pacte girondin ». S’il introduira une souplesse législative, point question pour l’heure de statut d’autonomie tel que réclamé par les dirigeants nationalistes corses. Mais la porte du dialogue est ouverte, a indiqué Jacqueline Gourault : « Expérimentation signifie expérimentation. Quand on parle d’autonomie, il faut la définir. C’est un sujet dont nous parlerons, quant à la manière d’appliquer les lois sur le territoire corse. Si l’autonomie c’est l’adaptation au territoire, on y répondra. »
La co-officialité de la langue n’est « pas envisageable »
Evidemment, les lignes rouges demeurent. « Ils (ndlr : les dirigeants nationalistes) les connaissent très bien », tranche Jacqueline Gourault. Première d’entre elles : « La co-officialité de la langue corse n’est pas envisageable», a rappelé vendredi la ministre. « Le président Simeoni sait très bien quelle est la position du Gouvernement, le président de la République le lui a déjà dit : la langue de la République française est le français. Ce qui n’empêche pas de reconnaître les langues, notamment la langue corse, et de faciliter son développement et son enseignement sur l’île, ce qui est déjà le cas même si on peut toujours discuter d’une amélioration. »
Aussi, la question des prisonniers politiques et de leur rapprochement sur l’île a été évoquée, sans plus. « C’est un sujet dont parleront ultérieurement le Premier ministre et le président de la République », a botté en touche Jacqueline Gourault.
Quant au statut de résident souhaité par la majorité nationaliste, la ministre n’y répond pas directement et se contente de résumer la problématique : « Nous avons parlé du problème foncier, et notamment des difficultés dues à l’absence de cadastre. Cela bloque le développement de l’agriculture et de l’immobilier. Il faut aussi regarder si la loi Littoral peut être aménagée pour pouvoir libérer du terrain à construire. Il faut trouver aussi des moyens pour éviter la spéculation. Nous en sommes là. »
« Je ne suis pas venue pour dire qu’il y a des lignes rouges »
« Madame Corse » le répète, sa priorité est au dialogue : « Je ne suis pas venue aujourd’hui en commençant par dire qu’il y a des lignes rouges. C’est comme quand on éduque un enfant, il faut faire de la pédagogie, on ne commence pas par les interdits. Pour la Corse, c’est pareil, on commence par dire que le gGuvernement est là pour accompagner, pour aider à trouver des solutions dans la vie quotidienne. »
Jacqueline Gourault a ainsi assuré la nouvelle majorité corse du soutien du Gouvernement dans la mise en place de la nouvelle collectivité unique. « Pour avoir moi-même fait des fusions de collectivités d’une moindre importance, je sais tout le travail que cela représente. Il faut mutualiser les personnels, mettre en application les compétences et répondre aux problèmes économiques et sociaux de la Corse, aux problèmes du transport et des déchets. C’est ce que les Corses attendent. »
Dans les différents ministères, on s’attèle, déjà, à la tâche sur le dossier corse, a assuré la ministre. Les prochains rendez-vous sont connus : rencontre de Gilles Siemoni et Jean-Guy Talamoni avec le Premier ministre à Matignon le 22 janvier, visite d’Emmanuel Macron sur l’île le 6 février. Un président de la République très attendu, Gilles Simeoni l’ayant désigné mardi comme l’interlocuteur privilégié, « celui qui connaît le mieux le dossier corse » et qui a le pouvoir d’y apporter « une réponse politique globale ».
En attendant, Jacqueline Gourault se rendra ce samedi sur les zones touchées ces derniers jours par les incendies à Valle-di-Campoloro, à Sant’Andrea di Cotone et à Chiatra.