Rapport du Président de l’Exécutif sur l’Autonomie : la réaction de la fédération de Corse du Parti Radical
29/06/2023
Le communiqué
Gilles Simeoni vient de rendre sa copie sur l’autonomie de la Corse. Sans surprise, elle est
consternante.
La méthode proposée initialement par le Gouvernement consistait à examiner
successivement les problèmes concrets éprouvés par l’Ile et sa population, et voir quelles
dispositions, institutionnelles si nécessaire, pouvaient aider à leur résolution.
Rien de tout cela ne s’est fait. Le camp nationaliste, au pouvoir actuellement, ne se soucie
pas des difficultés réelles des Corses. Il a bloqué longtemps les réunions de concertation
pour revenir, on le voit, à la seule chose qui l’intéresse : distendre le lien avec la France
républicaine.
Sa proposition, l’« Autonomie interne », c’est le Régalien à l’Etat, le reste à la Corse.
Cela semble simple : le Régalien c’est Défense, Diplomatie, Justice, Police, Monnaie.
Moins simple : la Santé et la Sécu ne sont pas dans le Régalien. Ni l’Education. Ni l’Energie,
ni les Transports.
Il est permis de se demander si nous avons envie qu’en matière de santé, ou d’éducation,
par exemple, toutes les règles soient définies à Ajaccio.
Et la Corse serait-elle affranchie des règles européennes parfois ressenties comme
pesantes ? Evidemment, non.
De manière plus matérielle, il faut beaucoup d’aveuglement pour imaginer que la solidarité
nationale liée à ces secteurs non régaliens resterait inchangée. Par exemple, garderions-
nous la dotation de continuité territoriale ou le tarif électrique serait-il maintenu au niveau
national ? Ces deux seuls facteurs représentent au minimum 500 M€ par an. Et il y en a
bien d’autres. Les foyers corses en seraient fortement appauvris. Au nom de quoi ?
Le besoin de décentralisation est ressenti par tous les territoires de notre pays. Tous, et la
Corse n’y fait pas exception, souhaitent une meilleure adaptation des règles aux réalités et
spécificités locales. Notre île est souvent à la pointe de ces évolutions. Mais vouloir aller
trop loin, mettre à bas les précieux acquis de notre ancrage dans la République, et faire un
pas sans le dire vers l’indépendance, c’est au contraire du progrès invoqué, injurier
l’avenir.