Reforme des retraites : pour le PCF en Corse "Tout doit être mis sur la table !"
21/02/2023
Voici la déclaration du Comité régional du PCF réuni le samedi 11 février à Corte
"Depuis le 19 janvier, la mobilisation sociale et populaire contre le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans ne faiblit pas. En Corse comme dans tout le pays le rejet est massif. D’une force exceptionnelle, il exprime aussi la colère et l’inquiétude alors que les conditions de vie se détériorent avec l’inflation galopante. Il s’agit bien d’un choix de société.
Dans ce contexte, traversé y compris par le risque grave d’une escalade guerrière mondiale, le 24 février prochain le cycle de discussions entre les élus de la Corse et le gouvernement doit reprendre.
Le dialogue est toujours préférable au conflit et au malentendu. Mais ce dialogue doit s’élargir au-delà de ce cercle restreint. La revendication d'une « autonomie de plein droit et de plein exercice » renvoie, en effet elle aussi à un choix de société, aux grandes conquêtes sociales de la Libération et aux garanties collectives qui en sont constitutives. Exiger la dévolution de tous les attributs d'un « gouvernement » autonome, à l'exception des compétences régaliennes, suppose le transfert de la protection sociale à la Collectivité de Corse (CDC) : sécurité sociale, retraite, code du travail, statut de la fonction publique, assurance chômage, SMIC, conventions collectives, grilles des salaires...
Le président de l'Exécutif et la majorité régionale doivent sortir du flou. Le ministre de l'Intérieur doit faire connaitre tous les éléments chiffrés permettant d'apprécier les implications sociales qu'entrainerait cette « autonomie de plein droit et de plein exercice ».
Nous appelons les salariés, les retraités, tous les Corses à exiger un débat transparent.
La publicité la plus complète doit en être faite et, surtout, l’engagement doit être pris en faveur d’un référendum qui permette à toute la population de choisir le cadre institutionnel dans lequel elle inscrira son avenir et qui assurera le maintien des garanties sociales collectives de la société corse. Les communistes corses, dont l'histoire est marquée de toutes les luttes, jusqu'au sacrifice des martyrs de la Résistance, pour la défense des « spoliés de la terre », s'engagent à agir pour sauvegarder les grandes avancées de civilisation issues du programme du Conseil National de la Résistance. Ils ont d’ailleurs exposé, par écrit, au gouvernement, en février 2018, leurs analyses et leurs propositions, à un moment où le Président de la République, en visite en Corse, avait demandé à Mme Jacqueline Gourault de consulter les partis politiques et les forces vives de la société insulaire.
Aujourd’hui, la situation d’ensemble, après une longue période de tensions, n’a guère évolué sur le fond, et les interrogations sont nombreuses et légitimes.
Au moment où, justement, le gouvernement Macron Borne et le MEDEF veulent accélérer la casse des conquis sociaux de la Libération, ces interrogations sont d’autant plus fondées. L’imprécision de la revendication nationaliste « d’autonomie de plein droit et de plein exercice » renforce l’inquiétude. Avec 3 députés à l’Assemblée nationale aucune proposition de loi n’a été déposée en cinq ans sur ce sujet. Gerald Darmanin n’a pas manqué de souligner cette lacune et de rappeler, en libéral authentique qu’il est, que le transfert de la compétence fiscale entrainerait une amputation sévère des dotations de l’Etat.
Le risque de voir se réduire la solidarité nationale est bien réel.
Avec cette logique, d’autres domaines peuvent être concernés comme la Sécurité sociale citée en exemple par le ministre de l’Intérieur. Comment cela sera-t-il financé et par qui ? On peut s’interroger légitimement sur la fiscalité qui serait appliquée en Corse. Car là où les nationalistes sont aux affaires, à Bastia en particulier et à la communauté d’agglomération bastiaise, la fiscalité locale s’est déjà envolée, révélant une politique libérale accablante pour les contribuables.
L’Exécutif, la majorité régionale et le gouvernement doivent tout mettre sur la table.
L’engagement avait été pris, en juillet 2022, d’élargir ces discussions aux forces politiques représentatives sans élus territoriaux, et d’associer les organisations syndicales. Il est temps de s’y attacher et de garantir la transparence de ce processus qui se veut déterminant pour l’avenir de la Corse."