« Je suis en colère ce soir, et je suis en colère contre moi aussi. Je vais prendre acte de certaines choses ce soir. Le Sporting, sans une détermination totale, ce n'est pas le Sporting. » Benoît Tavenot, l’entraîneur du SC Bastia, ne mâchait pas ses mots après la défaite concédée vendredi dernier à Grenoble (3-2) dans les derniers instants de la rencontre, au terme d’un match où les Bastiais auraient pu prétendre à beaucoup mieux.
« C'est plus de la colère que de la frustration. Est-ce qu'on a fait totalement ce qu'il fallait ce soir ? Pour moi non. Et dès le début du match » (ouverture du score de Grenoble à la 8e minute). « Malgré ça, on mène 1-2 à la 81e minute. Il faut savoir fermer la boutique, faire preuve d'un peu plus de maturité et gagner ce match, même si on n'a pas mis les bons ingrédients au départ. Je suis gêné de notre animation défensive ce soir, ce qui était notre point fort depuis le début du championnat. Ça a été notre point faible ce soir, on a été en déséquilibre en permanence. J'espère que c'est une bonne piqûre de rappel. Il faut évacuer ça au plus vite et préparer le derby contre l'ACA vendredi prochain. »
Un stade à guichets fermés contre l’ACA mais des tribunes fermées
Après un début de saison tonitruant, les Bastiais ont connu une longue période de vaches maigres après leur victoire face au Paris FC (2-1). Il aura fallu attendre le match contre Guingamp, le 13 décembre dernier, pour retrouver le goût de la victoire (en championnat). Une attente interminable pour une équipe capable d’alterner le meilleur comme le pire, entre errements défensifs coupables et manque de réalisme offensif. Le match contre Grenoble vendredi dernier est d’ailleurs révélateur des manques du jeune collectif bastiais, vraisemblablement en déficit d'expérience, et qui pourrait prétendre à beaucoup mieux avec un peu plus d’application.
« Dans ce qu’on a dégagé, c’est le premier match de la saison où je termine avec un mauvais goût en bouche. On a fait des matchs moyens, mais je sentais qu’on était consistants. Ce soir, on ne l’a pas été assez et on se fait punir froidement à la dernière minute, comme à Metz. Je suis en colère ce soir, je suis en colère après moi-même aussi. On a fait preuve de suffisance et on n’a pas respecté le jeu ce soir, tout simplement. On a fait des dingueries (sic) et on pouvait être menés 2-0 ou 3-0 après un quart d’heure de jeu ! »
Résultat des courses, le club bastiais est maintenant englué à la 10e place du championnat de Ligue 2, avec sept points d’avance sur Caen, premier barragiste de la zone de relégation, mais à huit points d’Annecy, 5e. Pour éviter une deuxième partie de saison en roue libre (même s’il lui reste la Coupe de France et la réception de Nice ce mardi, toujours à Furiani), le derby arrive à point nommé pour des Bastiais qui veulent continuer à regarder vers le haut. Les supporters l’ont bien compris et seront présents en nombre au stade de Furiani, à guichets fermés, même si, suspension oblige après les incidents face à Lorient, une moitié de la tribune Sud sera fermée, tandis que la tribune Est reste toujours en travaux. Près de 11 500 spectateurs seront tout de même présents pour soutenir leurs joueurs dans cette manche retour très attendue, après le rocambolesque match aller disputé en deux rounds, à la suite de malheureux incidents en tribunes et d’aléas climatiques (0-0). Un triste match nul à huis clos, au final, loin de la fête que l’on pourrait attendre et espérer d’un tel rendez-vous.