Dans son rapport daté juin 2018, l’INSEE indique que « depuis 2010, la Corse gagne 5 020 logements supplémentaires par an, soit une augmentation annuelle moyenne de 2,2 %. La région enregistre la plus forte croissance du parc de logements de France métropolitaine, devant l’Occitanie et les Pays de Loire »
Dans un autre rapport daté du décembre 2018, l’INSEE constate "qu’avec 16 000 personnes en plus depuis 2011, la population de l’île croît de 5,1 % sur cinq ans, ce qui représente une croissance annuelle moyenne de 1,0 %. Donc 16 000 personnes de plus en 5 ans de 2011 à 2016."
U Levante, dans une tribune publiée sur son site, relève que 25 000 logements ont donc été construits en cinq ans. Selon l’association environnementale, pour loger 16 000 personnes supplémentaires, à raison de deux habitants par logements, il était nécessaire de construire 8 000 logements à titre de résidences principales.
17 000 résidences secondaires ont donc été construites en cinq ans en Corse pour 8 000 habitations principales.
« Malgré le fait que à partir de novembre 2018 toutes les communes dotées d’un document d’urbanisme auraient dû l’avoir mis en compatibilité avec le Padduc, même avant l’État a laissé les maires appliquer leurs PLU ou leurs CC (cartes communales) en vigueur malgré les règles du Padduc et du code de l’urbanisme et a émis des avis favorables aux demandes de constructions sur des zonages U (urbanisables) et AU (à urbaniser) pourtant illégaux.
Concrètement, depuis le 24 novembre 2018, aucun permis ne devait plus être délivré par un maire ou par l’État dans un ESA, même s’il relève d’un zonage U ou AU dans un PLU, et les notions issues de la loi Littoral, notamment celles de « continuité d’urbanisation », « d’extension limitée d’urbanisation », devaient être interprétées à la lumière des dispositions du Padduc. »
Quelle est aujourd’hui la position de l’État et de l’Exécutif corse ?
« En novembre - on lit dans la lettre ouverte - U Levante a posé la question à Mme la Préfète. Cette dernière a… demandé son avis au ministère. Le 17 mars nous attendons encore une réponse du Ministère et/ou de la Préfète ! Quelle est aujourd’hui la position de l’État et de l’Exécutif corse ? Inconnue ! L’avenir de la carte des ESA ? Motus ! Aucune réunion n’a eu lieu avec un comité de pilotage annoncé mais non créé. Aucune action en justice ! La mise en compatibilité avec le Padduc ? Aucune action, aucun écrit.
Cela permet à de nombreux maires de continuer d’accorder des PC sur des ESA, sur des ERC (espaces remarquables et caractéristiques) car, en dehors des espaces urbanisés de la commune… la plupart du temps pour des résidences de tourisme ou des résidences secondaires sans que l’Exécutif ne dise mot et ne mette en application le programme sur lequel il a pourtant été élu. »
Depuis l’adoption du Padduc en 2015, la situation empire et ce de manière accélérée
L’association fait des exemples de "deux PC accordés et d’un projet à Sant’Amanza, commune de Bunifaziu (mais elle n’est pas la seule !), sur des zonages U ou AU, en dehors des espaces urbanisés de la commune. Deux sont sur des ESA.
PC accordé à la SNC LBA Legout (en rose) le 17 janvier 2019: hôtel de 20 suites avec 14 piscines – 5 800 m2 d’ESA consommés PA accordé à la Santa Manca Invest Lesourd (en rouge) : 16 lots de villas + villa gardien – 56 000 m2 d’ESA consommés , PC accordé pour le lot n° 1 en décembre 2018 Projet Stachino Jean et ses cohéritiers : lotissement de 18 lots (en vert fluo)".