Le porte-parole de l’Association, Mohamed Jouablia a annoncé la programmation : « nous avons fait un festival plus grand que nous » a-t-il précisé en souriant. Un très beau panel de films s’annonce. Il explique que le but du festival est de créer du lien et du vivre ensemble, d’apporter un peu plus de tolérance face à la différence et surtout de faire découvrir la richesse de la culture et des cinémas du Maghreb. Il ajoute : « Ce festival vient réveiller en nous l'histoire que nous avions partagée autour de la Méditerranée, chacun à sa manière, selon sa spécificité. Cette mer intérieure, berceau des plus anciennes civilisations humaines, des trois religions monothéistes, des grandes découvertes, à l'origine des savoirs mathématiques, algèbre, médecine, échanges commerciaux.... Des valeurs montrant combien on est ensemble et comme on a besoin de l’autre.»
La manifestation qui se déroule sur 3 lieux en Corse (Ajaccio, Porto-vecchio, Prunelli di fium’orbu) et durera jusqu’au 20 mai. Il débute donc samedi à Ajaccio par trois films qui seront projetés dans la journée et soirée. La Rumeur de l’eau à 14h00 réalisé par le tunisien TaPieb Louhichi, malheureusement décédé en février dernier. On y verra un hommage à ce grand réalisateur. A 16h00, Head Bang Lullaby du marocain, Hicham Lasri.
Et pour clôturer cette première journée, à 20h30, un film documentaire « Latifa le coeur au combat » de Olivier Peyon et Cyril Brody.
Latifa Ibn Ziaten : refuser la haine et la violence
Elle sera bien là, samedi soir, pour parler avec les visiteurs autour d’un débat après le film mais également lors de l’inauguration du festival. « Au moment où son fils Imad est assassiné, elle est employée comme surveillante et hôtesse d'accueil au Musée des Beaux-Arts de Rouen. A la suite de l'assassinat d'Imad, Latifa décide de créer, en avril 2012, l'Association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix. » Elle n’aura de cesse de véhiculer des messages très forts. Aborder le radicalisme n'est pas chose simple surtout lorsqu'on l'a vécu de près. Un film documentaire poignant.
Le festival est réalisé grâce au concours de la Ville d’Ajaccio, l’association Corsica.Doc, la Collectivité de Corse et Per a Pace.