La Nativité de la Vierge Marie, célébrée le 8 septembre, occupe une place centrale dans le calendrier liturgique chrétien. Elle commémore la naissance de celle qui deviendra la mère de Jésus-Christ, et est entourée de traditions et de symboles riches en dévotion. Dans le Niolu, le village de Casamacciuli se distingue par son sanctuaire marial, attirant chaque année une multitude de fidèles venus honorer A Santa.
Françoise Sabiani, ancienne maire de Casamacciuli et actuelle présidente de la Cunfraterna di a Santa di u Niolu, est un pilier de cette célébration. Née dans ce village bordé par le lac de Calacuccia et entouré de sommets majestueux, elle a grandi avec les festivités liées à la Nativité de la Vierge Marie. « Jusqu'au XVIIIe siècle, dans le canton, il était de coutume que les fidèles honorent Saint Antoine Abbé. Cette fête est toujours d'actualité et nous célébrons ce saint tous les ans le 17 janvier », explique-t-elle. « Le sanctuaire dédié à Marie est présent chez nous depuis plus de deux siècles. »
L'histoire du sanctuaire est empreinte de récits miraculeux. Selon Françoise Sabiani, une frise historique réalisée par Mario Sépulcre, située sur le fronton à l'entrée du chœur, retrace l'arrivée miraculeuse de la statue de la Vierge dans le Niolu. « Au milieu du XVe siècle, une embarcation en détresse dans le port de Galeria voit une étoile briller. Le capitaine invoque Marie, et tous sont sauvés. Pour rendre grâce, une statue est placée dans un couvent à Filosorma. Lorsque la Révolution s'attaque aux églises, la statue est mise à l'abri. Placée sur le dos d'une mule, l'animal choisit de se rendre dans le Niolu, où la statue, toujours vêtue de son manteau bleu constellé d'étoiles, est vénérée. »
Un moment fort
La célébration du 8 septembre est un moment fort pour la communauté locale et les pèlerins. Chaque année, quelques milliers de personnes se déplacent pour participer aux festivités, allumer une bougie ou profiter de la foire pastorale. « Nous nous inscrivons dans la tradition de nos antenati, nous avons un passé, des racines et la continuité de nos traditions nous permet de nous retrouver », souligne Françoise Sabiani. « Ici, les gens ne viennent pas seulement pour un miracle, mais souvent, ils repartent en se disant que quelque chose a changé en eux. L'ambiance autour de la Vierge est unique et l'engouement est palpable. Les jeunes participent activement aux festivités, ce qui est une grande source d'espoir pour l'avenir de notre tradition. »
Le père Léon Pape, qui a revitalisé le couvent de Calacuccia et anime la neuvaine de la Santa, et le futur curé Christophe Boccheciampe, qui prendra ses fonctions dès le lendemain de la fête, seront également au cœur de ces célébrations. Françoise Sabiani exprime sa satisfaction face à l'engagement des jeunes dans l'association qui gère le champ de foire : « Leur dynamisme et leur investissement sont notre grande satisfaction. C'est une tradition vivante et nous sommes heureux de voir qu'elle perdurera avec une telle passion. »