Pas de grand discours en préambule ni de protocole rigide, mais un hommage ancré dans les lieux, dans l’histoire et dans le présent. Ce dimanche 6 avril, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Morosaglia pour célébrer les 300 ans de la naissance de Pasquale Paoli, « u Babbu di a patria ». La matinée a débuté par un moment de recueillement dans la chapelle du musée. Un geste solennel, en prélude à une journée placée sous le signe de l’hommage, de la culture et de la transmission.
Les élus présents ont ensuite inauguré deux expositions temporaires. L’une retrace la trajectoire politique de Pasquale Paoli, l’autre met en lumière les paysages emblématiques de la Castagniccia. Parmi les pièces phares exposées : le buste récemment restauré du Babbu di a Patria, un bureau familial et le célèbre portrait de Paoli par Henry Benbridge. Un timbre inédit, inspiré d’une gravure de 1798, a également été dévoilé à cette occasion.
L’église San Francescu a accueilli une messe célébrée par le cardinal François Bustillo. À l’issue de la cérémonie, une foule nombreuse s’est rassemblée sur la place du village pour assister aux chants interprétés par les enfants de l’école, en corse et en anglais – un clin d’œil appuyé à James Boswell, fidèle ami écossais de Paoli. Une séquence émouvante, symbole d’une commémoration résolument tournée vers la jeunesse.
Dans leurs prises de parole, les élus ont insisté sur l’enjeu collectif de cette année 2025. « Ce que nous voulons construire ensemble, c’est une année de fête et de partage », a souligné Gilles Simeoni. « Le personnage de Pasquale Paoli, son histoire, son héritage, appartiennent à tout le peuple corse. » Une idée partagée par la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis : « Le but est vraiment qu’il y ait une appropriation de l’héritage de Paoli par les Corses eux-mêmes. »
Dans l’après-midi, les visiteurs ont été invités à découvrir le couvent de Morosaglia, actuellement en cours de restauration.
Un tricentenaire, donc, pensé comme un trait d’union entre les générations, les territoires, et les idées.
Envoyer à un ami
Version imprimable
