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A Porto-Vecchio, une Maison de protection des familles pour accompagner les victimes de violences intrafamiliales


Livia Santana le Vendredi 2 Septembre 2022 à 14:33

Près d'un an après son ouverture à Porto-Vecchio, la première maison de protection des victimes de Corse dresse un premier bilan. En 10 mois d'existence, la structure a accueilli 104 victimes et suivi 177 personnes. Son installation dans la région semble indispensable lorsque l'on sait que la brigade de Porto-Vecchio a reçu du 25 octobre 2021 au 28 août, 198 victimes, 245 en comptant les enfants.



Photo archive, MPS
Photo archive, MPS
C’est un travail minutieux, qui demande beaucoup d’écoute. Bertrand Charruaud, adjudant-chef et commandant de la maison de protection des familles (MPF) de Porto-Vecchio reçoit depuis 10 mois, avec ses deux coéquipiers, les victimes de violences intrafamiliales dans ses locaux. « Hier, je suis resté avec une victime de 10 heures à 16 heures. Prendre le temps d’écouter c’est important, mettre à l’aise, rassurer, s’adapter aux besoins pour libérer la parole et recueillir de quoi avoir une infraction solide qui puisse tenir devant la justice … », explique celui qui commande la MPF. Ce lieu fait partie des 93 autres maisons qui existent sur le territoire national depuis la mise en place du Grenelle des violences faites aux femmes en 2019. C’est là-bas que sont faites les auditions.

Une fois la parole recueillie, la MPF est en constante relation avec la Corsavem, association agréée par le ministère de la Justice pour rediriger les victimes vers des aides juridiques, psychologiques, et même sociales. « Nous assurons un soutien psychologique grâce à l’aide de médecins, psychiatres mais nous sommes aussi en relation avec le procureur de la République à qui nous expliquons la situation, les dangers pour la victime. C’est le parquet qui après avoir parlé avec les enquêteurs de la MPF prend ensuite la décision de la mise en place ou non d’un bracelet antirapprochement ou même d’un téléphone grand danger », lance Bénédicte Simon, présidente de la Corsavem qui couvre l’intégralité du territoire insulaire. En 2021, l’association a pris en charge 735 victimes de violences intra-familiales en Corse. Toutefois, en 2022 par rapport à 2021, les chiffres des violences diminuent de 7,4% dans le Sud de l’île quand la tendance inverse est observée au niveau national.

La région de Porto-Vecchio très touchée

victimes se rendant dans la brigade de Porto-Vecchio constituent 60% des violences intrafamiliales en Corse-du-Sud.Depuis son ouverture au public le 25 octobre et jusqu’au 28 août, la MPF a reçu 198 victimes, 245 en comptant les enfants. Sur tout le groupement de Corse-du-Sud (ndlr ; hors Ajaccio qui est en zone police), 350 victimes ont été prises en charge, 437 en comptant les enfants. Alors, comment expliquer ces chiffres ? « La population porto-vecchiaise est multipliée par dix lors de la saison touristique, notamment par l’arrivée des saisonniers. Les victimes ne sont pas trop isolées ici donc elles viennent plus vers nous. A cela il faut ajouter la pression des travailleurs, le côté festif où les gens consomment plus d’alcool que d’habitudes », assure l’adjudant-chef.

Pour encore améliorer l’aide aux victimes, la MPF de Porto-Vecchio accueillera entre octobre et décembre un intervenant social gendarmerie intégré au sein de leurs locaux. Ce poste financé par la municipalité porto-vecchiaise viendra en complément du volet judiciaire et permettra à la victime de pouvoir trouver plus facilement un logement social. Une autre maison de protection des familles employant 4 personnes ouvrira aussi ses portes à Borgo d’ici au 1er janvier 2023.  

Photo archive, MPS
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