« Quand on part en Ukraine, on se dit au revoir sans savoir si l’on se reverra un jour. » C’est avec ces mots que Nataliya Khobta-Santoni, présidente de l’association Solidarité Corse-Ukraine, débute la présentation de son combat qui dure depuis presque trois ans.
Après l’attaque de la Russie contre l’Ukraine le 24 février 2022, cette oncologue ukrainienne installée près d’Ajaccio a monté une association pour venir en aide aux habitants restés sur place, en leur fournissant notamment du matériel médical. « Pansements, compresses, attelles, tout est utile. On fait le tour des pharmacies pour récupérer ce que les particuliers ont donné. Ensuite, on trie et on met dans des boîtes qui partiront dans un camion. »
Ce camion, c’est elle ou son mari qui le conduit. Depuis plus de deux ans, ils font des allers-retours réguliers pour apporter cette aide. Leur dernier trajet remonte au mois dernier. « Mon mari est rentré le 17 octobre, » explique-t-elle. « On doit repartir aux alentours du 15 décembre. »
Pour eux, cette aide aux civils sur place est essentielle, malgré les risques encourus. « C’est vrai qu’on prend des risques. On a des applications sur nos téléphones qui nous préviennent des bombardements, mais quand on est au milieu de nulle part, ce n’est pas évident de trouver un lieu sûr où se cacher. »
Elle raconte que le mois dernier, son mari a failli être touché « par un obus qui est tombé à 500 mètres de l’hôpital où il se trouvait. » « Cette fois-ci, on est passé à côté, » déclare-t-elle. Mais aujourd’hui, l’association fait face à des difficultés financières et lance un appel urgent aux dons.
Un appel aux dons à l’approche de Noël
Le 15 décembre, Nataliya Khobta-Santoni doit repartir en Ukraine. Mais un obstacle de taille complique la mission : « Le camion est cassé. On en a pour 5 000 € de réparation. S’il le faut, je paierai de ma poche. Il faut le faire. »
À l’approche des fêtes, l’association veut aussi apporter « un peu de magie » aux enfants ukrainiens, que Nataliya appelle « les orphelins présumés. » « Ils ne savent pas si leurs parents sont encore en vie. Nous, ce que l’on souhaite, c’est qu’ils se sentent soutenus, qu’ils sachent qu’on ne les abandonnera pas. » Elle ajoute : « Ça fait trois ans qu’ils n’ont pas eu de plaisir à Noël. Mais les enfants n’ont rien demandé, ils n’y sont pour rien. »
L’association lance un appel aux dons : « Jouets, peluches, argent, matériel médical, tout don est le bienvenu, » insiste Nataliya Khobta-Santoni. Avant de conclure : « Si je peux faire plaisir à au moins un enfant, alors je n’aurais pas vécu pour rien. »
Pour aider l’association Solidarité Corse-Ukraine, rendez-vous sur www.corseukraine.org.