Le début de la semaine prochaine sera marqué par la rentrée scolaire en France. Mais comme chaque année, plusieurs milliers d’enfants présentant un trouble du neurodéveloppement (comme les troubles du développement intellectuel ou du spectre de l’autisme) ou de polyhandicap ne pourront une nouvelle fois pas reprendre le chemin des cours, faute de moyens suffisants accordés à leurs besoins spécifiques pour une scolarisation adaptée. Une réalité alarmante mais souvent ignorée, face à laquelle l’Union Nationale des Associations de Parents, de Personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) mène depuis six ans la campagne #jaipasdecole pour permettre à ces enfants et à leurs parents de s’exprimer sur des droits à l’éducation pas toujours respectés. « Cette rentrée comme chaque année des milliers d’enfants n’auront pas accès à la scolarisation ou seulement de manière partielle », s’alarme ainsi l’Unapei.
Un constat partagé dans tout le pays, et notamment Haute Corse où l’Adapei l’Eveil a mené une étude pour évaluer le nombre d’heures de cours dont bénéficient les enfants qu’elle accompagne dans son Institut Médico Éducatif (IME) Centre Flori. Et le constat est alarmant. « Sur un IME qui accueille 66 enfants, nous avons 40 enfants qui sont scolarisables, dont tous ont moins de 6 heures de scolarisation par semaine », regrette Patricia Beck, la directrice de l’association, alors que le temps de scolarisation en milieu ordinaire est de 24 heures par semaine. « Nous avons seulement deux enseignants pour 40 élèves en situation de handicap. C’est très peu, d’autant plus qu’ils couvrent toutes les classes d’âges, avec des besoins très variés », souffle la directrice de l’Adapei l’Éveil en appuyant sur la « perte de chance » que cela occasionne aux enfants. « Pour cette rentrée, nous allons essayer de réorganiser les choses pour optimiser les temps d’enseignement. Jusqu’à présent, les enseignements se faisaient par petits groupes de 1 ou 2 enfants maximum avec de petits volumes d’heures, désormais nous allons essayer de créer des groupes de petites classes, de 5 à 6 enfants en même temps », dévoile-t-elle en avertissant toutefois : « Mais nous ne pourrons pas faire de miracles avec nos effectifs actuels ».
Un constat partagé dans tout le pays, et notamment Haute Corse où l’Adapei l’Eveil a mené une étude pour évaluer le nombre d’heures de cours dont bénéficient les enfants qu’elle accompagne dans son Institut Médico Éducatif (IME) Centre Flori. Et le constat est alarmant. « Sur un IME qui accueille 66 enfants, nous avons 40 enfants qui sont scolarisables, dont tous ont moins de 6 heures de scolarisation par semaine », regrette Patricia Beck, la directrice de l’association, alors que le temps de scolarisation en milieu ordinaire est de 24 heures par semaine. « Nous avons seulement deux enseignants pour 40 élèves en situation de handicap. C’est très peu, d’autant plus qu’ils couvrent toutes les classes d’âges, avec des besoins très variés », souffle la directrice de l’Adapei l’Éveil en appuyant sur la « perte de chance » que cela occasionne aux enfants. « Pour cette rentrée, nous allons essayer de réorganiser les choses pour optimiser les temps d’enseignement. Jusqu’à présent, les enseignements se faisaient par petits groupes de 1 ou 2 enfants maximum avec de petits volumes d’heures, désormais nous allons essayer de créer des groupes de petites classes, de 5 à 6 enfants en même temps », dévoile-t-elle en avertissant toutefois : « Mais nous ne pourrons pas faire de miracles avec nos effectifs actuels ».
Un manque de moyens criant
Selon la directrice de l’association, les enseignants mis à disposition par l’Éducation Nationale manquent en effet cruellement. Tout comme les temps de scolarisation en milieu ordinaire. « Beaucoup de parents d’enfants en situation de handicap souhaiteraient – et cela serait vraiment profitable aux enfants – qu’ils puissent avoir quelques heures d’immersion en l’école ordinaire et être suivis en unité d’enseignement à l’IME. Or, dès lors qu’un enfant dépend d’un IME, il n’a plus droit à une AESH. Autrement dit, il incombe normalement aux professionnels des IME d’accompagner les enfants en classe ordinaire. Or, le capacitaire de professionnels en IME ne permet pas du tout de dégager des professionnels pour accompagner individuellement chaque enfant à l’école », déplore-t-elle.
Pis, faute de places suffisantes, Patricia Beck concède également ne pas pouvoir offrir de solution adaptée à chaque enfant qui en aurait besoin au sein de son établissement. En Haute-Corse, 16 d’entre eux sont encore actuellement sur les listes d’attente de l’association. « Pour qu’ils ne soient pas sans aucune solution, aujourd’hui on essaye de répartir les places entre plusieurs enfants, ce qui nous mène à accueillir des enfants à temps partiel voire très partiel, mais c’est vraiment insuffisant pour eux », se navre-t-elle.
Pour cette rentrée, l’IME Centre Flori a en outre dû se résoudre à réduire le temps d’accueil des enfants les mercredis et vendredis. « On infligeait aux enfants qui sont à temps plein un rythme indécent, car certains étaient présents sur le site quasiment 36H par semaine. Donc nous avons été obligés de réorganiser quelque peu les choses », explique la directrice de l’Adapei l’Éveil. Une situation qui ajoute un peu plus aux difficultés du quotidien des parents de ces enfants. Si elle dit bien comprendre les raisons qui ont poussé la direction à prendre cette décision, Laurie Defrada, maman de Luke, 7 ans, porteur du syndrome Skraban-Deardorff - un syndrome génétique rare qui ne concerne que 200 familles dans le monde – se trouve ainsi contrainte pour l’organisation de sa semaine de travail. « Ce n’est pas possible de mettre mon fils en centre aéré comme n’importe quel enfant. C’est un enfant non verbal qui a des besoins
Nous allons devoir trouver un mode de garde, mais avec ses besoins cela est difficile », indique-t-elle en affirmant toutefois être en parallèle très « satisfaite de l’accueil à l’IME et de la prise en charge proposée au sein de l’établissement ». Même si elle souhaiterait elle-aussi que le temps scolaire dévolu à son fils puisse augmenter « tout en correspondant à sa concentration et ses capacités d’apprentissage ».
Selon la directrice de l’association, les enseignants mis à disposition par l’Éducation Nationale manquent en effet cruellement. Tout comme les temps de scolarisation en milieu ordinaire. « Beaucoup de parents d’enfants en situation de handicap souhaiteraient – et cela serait vraiment profitable aux enfants – qu’ils puissent avoir quelques heures d’immersion en l’école ordinaire et être suivis en unité d’enseignement à l’IME. Or, dès lors qu’un enfant dépend d’un IME, il n’a plus droit à une AESH. Autrement dit, il incombe normalement aux professionnels des IME d’accompagner les enfants en classe ordinaire. Or, le capacitaire de professionnels en IME ne permet pas du tout de dégager des professionnels pour accompagner individuellement chaque enfant à l’école », déplore-t-elle.
Pis, faute de places suffisantes, Patricia Beck concède également ne pas pouvoir offrir de solution adaptée à chaque enfant qui en aurait besoin au sein de son établissement. En Haute-Corse, 16 d’entre eux sont encore actuellement sur les listes d’attente de l’association. « Pour qu’ils ne soient pas sans aucune solution, aujourd’hui on essaye de répartir les places entre plusieurs enfants, ce qui nous mène à accueillir des enfants à temps partiel voire très partiel, mais c’est vraiment insuffisant pour eux », se navre-t-elle.
Pour cette rentrée, l’IME Centre Flori a en outre dû se résoudre à réduire le temps d’accueil des enfants les mercredis et vendredis. « On infligeait aux enfants qui sont à temps plein un rythme indécent, car certains étaient présents sur le site quasiment 36H par semaine. Donc nous avons été obligés de réorganiser quelque peu les choses », explique la directrice de l’Adapei l’Éveil. Une situation qui ajoute un peu plus aux difficultés du quotidien des parents de ces enfants. Si elle dit bien comprendre les raisons qui ont poussé la direction à prendre cette décision, Laurie Defrada, maman de Luke, 7 ans, porteur du syndrome Skraban-Deardorff - un syndrome génétique rare qui ne concerne que 200 familles dans le monde – se trouve ainsi contrainte pour l’organisation de sa semaine de travail. « Ce n’est pas possible de mettre mon fils en centre aéré comme n’importe quel enfant. C’est un enfant non verbal qui a des besoins
Nous allons devoir trouver un mode de garde, mais avec ses besoins cela est difficile », indique-t-elle en affirmant toutefois être en parallèle très « satisfaite de l’accueil à l’IME et de la prise en charge proposée au sein de l’établissement ». Même si elle souhaiterait elle-aussi que le temps scolaire dévolu à son fils puisse augmenter « tout en correspondant à sa concentration et ses capacités d’apprentissage ».
Faire bouger les lignes pour « trouver des solutions plus satisfaisantes qui bénéficient à l’accueil des enfants »
Dans la même ligne, Patricia Beck insiste sur l’urgence à faire bouger les règles au niveau national pour que ces enfants aux besoins spécifiques puissent enfin bénéficier de solutions adaptées. « La politique nationale doit œuvrer un peu plus en faveur de bonnes conditions d’accompagnement », souligne-t-elle en disant attendre des moyens accrus pour l’accompagnement et la scolarité de ces enfants. « Je pense qu’il y a un gros travail partenarial à faire entre les ministères de l’Éducation Nationale et de la Santé Solidarité de manière à trouver des solutions plus satisfaisantes qui bénéficient à l’accueil des enfants », insiste-t-elle.
Selon l’Unapei les enfants en situation de handicap restent toutefois encore « invisibles, mêmes dans les statistiques nationales ». « Il est impossible de connaître le nombre exact de ceux qui ne peuvent exercer leur droit à l’éducation », souligne l’association. Sur sa plateforme marentrée.org elle a de facto décidé de relayer les témoignages de familles désemparées face à cette injustice. Afin que ce problème soit enfin entendu et pris en compte à sa juste mesure.
Dans la même ligne, Patricia Beck insiste sur l’urgence à faire bouger les règles au niveau national pour que ces enfants aux besoins spécifiques puissent enfin bénéficier de solutions adaptées. « La politique nationale doit œuvrer un peu plus en faveur de bonnes conditions d’accompagnement », souligne-t-elle en disant attendre des moyens accrus pour l’accompagnement et la scolarité de ces enfants. « Je pense qu’il y a un gros travail partenarial à faire entre les ministères de l’Éducation Nationale et de la Santé Solidarité de manière à trouver des solutions plus satisfaisantes qui bénéficient à l’accueil des enfants », insiste-t-elle.
Selon l’Unapei les enfants en situation de handicap restent toutefois encore « invisibles, mêmes dans les statistiques nationales ». « Il est impossible de connaître le nombre exact de ceux qui ne peuvent exercer leur droit à l’éducation », souligne l’association. Sur sa plateforme marentrée.org elle a de facto décidé de relayer les témoignages de familles désemparées face à cette injustice. Afin que ce problème soit enfin entendu et pris en compte à sa juste mesure.