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ARS : Face au risque Ebola, pas d’inquiétude imminente à avoir en Corse


le Mercredi 29 Octobre 2014 à 17:54

Le préfet de Corse et le directeur de l’ARS ont mené mercredi matin à Ajaccio une réunion de coordination et d’anticipation quant à la conduite à tenir face au risque Ebola sur le territoire, en présence des services de l’Etat et des opérateurs de transports. Une séance de travail qui a également été l’occasion d’insister sur la faible probabilité actuelle de l’introduction de la maladie dans les deux départements insulaires



Alors que l’épidémie d’Ebola se veut exponentielle en Afrique de l’Ouest depuis presque un an et semble maintenant menacer le reste du monde, la Corse prend à son tour des mesures pour palier  une éventuelle introduction du virus sur son territoire.
Mercredi matin, à Ajaccio, le préfet, Christophe Mirmand, tenait, conjointement avec le directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS), une réunion interservices de coordination et d’anticipation des mesures mises en place et des conduites à tenir face au risque Ebola sur l’île. Une séance de travail dans les locaux de l’ARS, qui a réuni, autour des deux hommes, des représentants des services de l’Etat et des opérateurs de transports portuaires et aéro-portuaires.
 
« Il faut montrer à la population qu’il y a une prise en compte du risque ». Face à la presse, le préfet donne le ton. Et le message se veut rassurant : « Il n’y a pas de risque, pas de suspicion, pas de situation d’urgence liée à Ebola à laquelle nous serions confrontés aujourd’hui en Corse. L’enjeu de cette réunion est de placer tous les services dans une même connaissance du sujet et des processus d’intervention. Nous sommes dans un dispositif de préparation et de vigilance, comme nous le faisons pour tous les risques et aléas auxquels la population de nos deux départements peut être confrontée ».
Un dispositif de préparation autour duquel les différents intervenants ont pu travailler au cours de cette matinée, à travers notamment la mise en place de mesures de coordination des services en cas d'introduction du virus sur le territoire, et la sensibilisation des services de transports et de sécurité quant à la conduite à tenir face à d’éventuels malades à bord d’un navire ou d’un avion.
 
Plus loin, le principal message qui ressort de cette réunion se base sur l’importance de la vigilance de chacun. « Il faut, avant même que ne survienne l’alerte, informer de façon sereine la population sur les gestes réflexes qu’il convient d’avoir », précise ainsi le préfet, ajoutant que « le geste réflexe c’est d’appeler le Centre 15 si l’on a plus de 38 de fièvre et que l’on revient d’un pays touché par l’épidémie. Toute personne se considérant comme un cas suspect ne doit ni se rendre chez son médecin, ni au service d’urgences, ni un établissement de santé. C’est le Samu qui prendra en charge le patient ».
Dans le cas où des patients potentiellement touchés par le virus arriveraient tout de même dans un service d’urgences ou dans un cabinet médical, force est de constater que des dispositifs ont là aussi été prévus: « Les médecins ont eu information par les services de santé de la conduite à tenir. Pour la Corse du Sud, les hôpitaux d’Ajaccio, de Sartène, de Bonifacio et même la clinique de Porto-Vecchio sont en train de mettre en place des procédures pour réceptionner ce type de personnes de façon à diminuer les contacts, à diminuer le niveau de contagion de la personne et à isoler la personne », explique ainsi le directeur du Samu pour la Corse du Sud.

Au-delà des aspects techniques de préparation et de vigilance, le préfet a par ailleurs tenu à rappeler la faible probabilité d’exposition au virus. « Il faut qu’il y ait une bonne information de la population pour éviter les psychoses. Il faut dire au public les limites de la dangerosité du virus. Ce n’est pas un virus que l’on peut contracter par voie aérienne », a-t-il ainsi souligné, insistant sur le fait que cette caractéristique limite considérablement l’exposition potentielle. Les risques de contamination restant intrinsèquement liés à un contact avec des fluides corporels émanant d’une personne contaminée, présentant déjà les symptômes de la maladie.
 
Dans une même optique, Jean-Jacques Coiplet, le directeur de l’ARS a enfin tenu à rappeler que la France n’a pour le moment connu aucun cas sur son territoire : « Le seul cas confirmé en France était un cas importé volontairement. C’était le cas de la soignante rapatriée en France », a-t-il précisé. Pour autant, et bien que la Corse ne soit donc pas menacée pour le moment par le virus, tous deux se sont accordés sur l’importance d’être vigilant, et de veiller à préparer les services en cas de confrontation à des cas suspects car « le risque zéro n’existe pas ».

Manon PERELLI

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