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Agglomération Pays Ajaccien : Le Plan Territorial de Prévention des Déchets enflamme le débat


Philippe Peraut le Mardi 13 Juillet 2021 à 10:22

Lors des quinze rapports figurant à l’ordre du jour du Conseil Communautaire de ce lundi 12 juillet, les temps forts ont été marqués par le remplacement de Pierre-Jean Poggiale, maire de Valle di Mezzana et neuvième vice-président décédé en mai dernier, la mise en œuvre expérimentale des Espaces Tests Agricoles en Pays Ajaccien (ETA) et en point d’orgue, l’avis sur le Projet de Plan Territorial de Prévention des Déchets (PTPG) qui a fait monter la tension d’un cran.



Laurent Marcangeli. Photo archives CNI - Michel Luccioni
Laurent Marcangeli. Photo archives CNI - Michel Luccioni
Laurent Marcangeli, Président de la CAPA, accompagné de Xavier Lacombe premier vice-président en charge des finances et du développement économique en culturel en milieu rural et Emmanuel Armand, Directeur Général des Services, a présidé la séance du Conseil Communautaire de ce lundi. Quinze rapports figuraient à l’ordre du jour concernant l’administration générale, les finances, le développement économique, les transports, l’environnement et le foncier.
Le premier rapport concernait le remplacement de Pierre-Jean Poggiale, maire de Valle di Mezzana et neuvième vice-président, en charge de l’évaluation des politiques publiques et de la gestion sentiers de randonnées, décédé en mai dernier. Sans surprise, Horace Franchi ancien premier adjoint et actuel maire de la commune lui a succédé en héritant des mêmes compétences.
Autre rapport important figurant à l’ordre du jour, la signature d’une convention de partenariat relative à la mise œuvre expérimentale des Espaces Tests Agricoles (ETA). Dans ce rapport, Xavier Lacombe évoque « une mise en place effective qui suscite un grand intérêt, cet espace est un lieu qui va permettre l’installation de nouveaux agriculteurs par le biais d’une phase de test, de manière responsable, sur une durée de trois ans. »
Une convention de partenariat avec l’association Terre de Liens Corsica, chargée de l’accompagnement dans l’accès au foncier a été votée par le Conseil Communautaire. Le dispositif sera effectif à compter de 2022.

Déchets: la tension monte d'un cran
Le président de la CAPA a, ensuite, fait mention des différents autres rapports avec les intervenants concernés, à l’exception du rapport n13 gardé pour la fin. Et pour cause, il concerne les déchets et plus particulièrement le Projet de Plan Territorial de Prévention des Déchets (PTPGD) proposé par la Collectivité de Corse.
Ce document qui a été présenté au Conseil par Etienne Ferrandi, maire d’Alata et huitième vice-président en charge de la collecte et du traitement des déchets, a fait monter le débat d’un cran. Les élus de la CAPA ont émis un avis défavorable sur ce projet pour deux raisons. « Il ne permet pas de respecter la réglementation nationale et européenne en matière de valorisation énergétique, rappelle Etienne Ferrandi, et la Collectivité propose des amendements basés sur des objectifs inatteignables. »
Ce à quoi Jean-Nicolas Antoniotti, conseiller communautaire et adjoint à Cuttuli a répliqué en se positionnant contre le projet de construction d’usine de tri et de valorisation sur le territoire de la CAPA évoquant « des accords qui n’ont pas été donnés en amont et un vote sans concertation à l’époque... »
« Ce n’est pas la CAPA contre l’Exécutif, - rétorque Laurent Marcangeli - la Corse doit assumer sa responsabilité en matière de déchets. C’est ma vision de l’autonomie. Ce Plan doit être le fruit d’un travail collectif impliquant le Syvadec, les intercommunalités et l’Exécutif de Corse qui en est l’organe planificateur. En l’état, il ne convient pas.  »
« On exporte et on incinère sur le Continent, - peste Xavier Lacombe - on est la région où la tonne est la plus chère de France, nous demandons des solutions et je remarque qu’exporter ne déplaît à personne. Par ailleurs, la CAPA sert, le plus souvent de bouc émissaire alors que l’on ne dit jamais un mot sur les autres institutions. »
En guise de conclusion, Etienne Ferrandi a été on ne peut plus clair : « S’il n’y a pas de solution rapide d’ici octobre, il n’y aura plus de ramassage dans toute l’île, on va se retrouver avec 26000 tonnes sur les bras. »
Tous les élus présents à l’exception de deux dont Jean-Nicolas Antoniotti, se sont prononcés contre ce plan.

Affaire à suivre.