- Vous êtes candidats au mandat de conseiller général dans le canton Ajaccio IV. Pourquoi?
- Nathalie Ruggeri : La principale raison est que je suis conseillère générale sortante, et que je me devais, pour mes électeurs, de retourner à cette élection.
- Charly Voglimacci : Pour moi, les raisons sont multiples : J'ai commencé à m'investir sur le terrain à partir de 2001 à la demande de mon ami, Jean Casili, qui était candidat pour la première fois dans ce canton. Le 5 mai 2009, il nous quittait prématurément. Il m'a semblé tout naturellement logique de continuer le travail qu'il avait commencé et de suivre le chemin tracé. Enfin, je suis né et j'ai grandi dans cette partie de la ville ce qui a conduit de nombreuses personnes à me solliciter pour cette élection. De ce fait, l'engagement moral a pris le déçu sur l'engagement politique.
- Vous êtes tous deux issus de la majorité municipale. Qu’est ce qui a motivé le choix de ce binôme ?
- N.R. : Il travaille avec moi depuis plusieurs années sur toutes les actions que j’ai mené dans le canton. Donc c’était pour moi un choix évident.
- C.V. : C'est un choix naturel, d'abord parce qu'elle est la sortante, et ensuite parce que nous travaillons ensemble depuis 5 ans. Concernant nos suppléants, nous voulions des personnes qui connaissent bien le canton et investis sur le terrain. C'est le cas d'Annie Costa-Nivaggioli et de François Filoni qui sont, eux aussi, issus de la majorité municipale.
Cela permet également de diffuser un message clair aux électeurs, qui pour la première fois auront, dans ce canton, une équipe soudée soutenue par le Député-Maire d'Ajaccio.
- Quel est, pour vous, l’enjeu majeur de cette élection dans ce canton ?
- N.R. : Il y a plusieurs enjeux dans ce canton, dans plusieurs quartiers. Il y a tout d’abord le projet ANRU des Salines qui est un enjeu important pour le développement du quartier. L’enjeu aussi est de créer des cellules de proximité dans les autres quartiers pour qu’il y ait entre la collectivité, qu’est le Conseil Général, et les habitants de ces quartiers une proximité évidente.
-C.V. : L'enjeu principal dans ce canton n'est pas politique mais humain avant tout ! Il faut garder une proximité avec ses habitants et répondre à leurs attentes quotidiennes. C'est le rôle principal du conseiller départemental !
- Et donc, quel sont les thèmes que vous privilégiez pour cette campagne ?
- N.R. : Le social, uniquement le social. Vous savez c’est très compliqué d’être un conseiller général urbain sur le social et la proximité parce qu’on a un programme très vaste et beaucoup de projets sociaux pour ce canton.
- C.V. : Un thème qui me tient à cœur : la proximité. Je suis adjoint au Député-Maire d'Ajaccio avec plusieurs délégations dont la proximité et vie des quartiers, la politique de la ville, la Jeunesse et les associations. Le mandat de conseiller départemental me permettrait d'avoir une compétence supplémentaire pour être plus efficace quand des dossiers engagent les deux collectivités. Un seul interlocuteur pour un gain de temps maximum et une efficacité totale.
- Quels sont les besoins prioritaires dans ce canton selon vous?
- N.R. : En priorité je crois qu’il faut renouer avec le dialogue et les habitants et permettre à chacun de ces habitants d’avoir un rôle à jouer dans l’évolution des quartiers . Donc moi je joue sur la proximité. Nous avons maintenant la chance de pouvoir travailler en collaboration étroite avec la municipalité d’Ajaccio puisque je suis également adjointe au maire donc ça va nous permettre de faire évoluer beaucoup de projets.
- C.V. : Le social est une priorité mais le mieux vivre ensemble est un moteur essentiel. Ces quartiers ont besoin d'être mis en valeur car ils ont trop souvent été oubliés. Ce temps est révolu !
- Comment fait-on campagne pour siéger dans une institution est amenée à disparaître d’ici peu de temps?
- N.R. : Vous, vous dites qu’elle est amenée à disparaître d’ici peu de temps. Moi je pense que ce ne sera pas dans le calendrier qui nous a été donné par la collectivité territoriale. Ca se fera certainement en 2021. Donc nous, conseillers généraux, on se doit de finir nos projets pour les 6 ans, car je suis persuadée que nous serons élus pour 6 ans.
- C.V. : On fait campagne normalement avec conviction, conscience, respect et sérieux dans la démarche ,car aujourd'hui rien n'est scellé dans le marbre concernant la durée de ce mandat.
- Justement, quelle est votre position sur la collectivité unique et la suppression des Conseils Généraux ?
- N.R. : Je me suis beaucoup exprimé sur la collectivité unique. Je ne veux pas dire que je suis contre la collectivité unique, mais je suis contre la manière dont cela a été amené par la CTC. A l’heure actuelle, je pense que nous y viendront un jour, mais certainement pas en 2018.
- C.V. : Je suis pour une collectivité unique, mais pas comme on nous la propose en urgence aujourd'hui. Les territoires doivent être représentés sans exception. Le scénario qui se dessine m'inquiète sur plusieurs points cruciaux comme la proximité entre les élus et la population, la compétence du social et la gestion des personnels. Tout concentrer dans une tour d'ivoire c'est la fin programmée de la proximité ! Autant de questions qui n'ont pas de réponses réelles aujourd'hui.
Je note d'ailleurs une large déception de la majorité des élus de la CTC après la visite des deux ministres en charge de cette réforme et leur annonce : "chiche pour une collectivité unique". Quel scoop ! Ils sont venus avec le contenant mais sans le contenu. Quand je pense que l'on nous a traité d'incompétents et d'amateurs lorsque nous sommes arrivés à la maison carré.... Il sera difficile pour nous de faire pire !
- Etes vous confiants à l’approche du 1er tour ?
- N.R. : Une élection n’est jamais gagnée d’avance. C’est pour cela qu’on se bat sur le terrain au quotidien. Mais j’espère que le 22 mars nous n’aurons qu’un tour, en tout cas dans nôtre canton.
- C.V. : Oui, nous sommes confiants. Les contacts sur le terrain nous encouragent dans notre démarche. Nous avons de l'ambition pour notre canton, alors nous espérons être élus dès le 1er tour. A défaut, au second tour, nous ferons appel à toutes les personnes qui veulent participer à notre projet, sans exclusion, à commencer par les abstentionnistes.
Propos recueillis par Manon PERELLI