Le dévoilement du buste de Pasquale Paoli a eu lieu jeudi soir, lors d'une cérémonie officielle à laquelle ont participé de nombreux institutionels et le sculpteur du monument. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
La sculpture monumentale (tant par son caractère que par ses dimensions) de Pasquale Paoli a enfin trouvé sa place à Ajaccio. Le buste en bronze du "Babbu di A Patria", d’une hauteur de 1m40 pour un poids de presque 400 kilos, trône désormais sur un socle de marbre blanc de Carrare de presque 2 tonnes et demi ! L’ensemble mesurant une taille de 3,10 mètres, le buste de Pasquale Paoli, réalisé par le sculpteur niçois Joël Vergne (voir par ailleurs notre interview audio), ne risquera pas de passer inaperçu du côté de la place Paul Vittori, face à la citadelle. C’est après de nombreux mois de péripéties que l’inauguration de l’œuvre a eu lieu hier, en présence du maire d’Ajaccio Simon Renucci, de nombreux élus, d’institutionnels, mais aussi de l’historien Antoine-Marie Graziani qui a notablement conseillé l’artiste et d’une petite foule Ajaccienne rassemblée pour l’occasion.
Plusieurs mois de péripéties pour trouver une place au "Babbu di A Patria"…
Initialement prévu du côté de l’avenue Pascal Paoli (montée du tribunal), devant l’entrée du Palais de Justice, le lieu de l’installation du monument a finalement été changé au terme de plusieurs mois de péripéties. Fin octobre 2012, le Procureur de la République Xavier Bonhomme, responsable de la sécurité à l’intérieur du Palais, expliquait que, pour des raisons de sécurité (notamment dues au fait que la taille imposante de l’ouvrage poserait des problèmes en cas de nécessité d’évacuation précipitée du bâtiment) le choix du Palais de Justice n’était pas possible et demandait au maire de revoir le lieu d’implantation. Précisant toutefois que « cela n'a rien à voir avec la personnalité de Pascal Paoli. Il en aurait été de même avec n'importe quelle statue. Même à l'effigie de De Gaulle… ».
Toutefois, selon certaines sources d’information, le refus par les autorités de l’implantation du buste de Pasquale Paoli devant l’entrée du Palais de justice, serait en partie fondé sur la crainte de réunions, plus ou moins organisées, de membres de la mouvance nationaliste devant le Palais… Une position pour le moins déconcertante, car on se demande alors pourquoi on a baptisé cette voie, du nom de celui dont on refuse la représentation artistique au cœur même des lieux qui portent son nom…
Ecoutez le sculpteur Joël Vergne expliquer son travail sur la réalisation du buste de Pasquale Paoli
Plusieurs mois de péripéties pour trouver une place au "Babbu di A Patria"…
Initialement prévu du côté de l’avenue Pascal Paoli (montée du tribunal), devant l’entrée du Palais de Justice, le lieu de l’installation du monument a finalement été changé au terme de plusieurs mois de péripéties. Fin octobre 2012, le Procureur de la République Xavier Bonhomme, responsable de la sécurité à l’intérieur du Palais, expliquait que, pour des raisons de sécurité (notamment dues au fait que la taille imposante de l’ouvrage poserait des problèmes en cas de nécessité d’évacuation précipitée du bâtiment) le choix du Palais de Justice n’était pas possible et demandait au maire de revoir le lieu d’implantation. Précisant toutefois que « cela n'a rien à voir avec la personnalité de Pascal Paoli. Il en aurait été de même avec n'importe quelle statue. Même à l'effigie de De Gaulle… ».
Toutefois, selon certaines sources d’information, le refus par les autorités de l’implantation du buste de Pasquale Paoli devant l’entrée du Palais de justice, serait en partie fondé sur la crainte de réunions, plus ou moins organisées, de membres de la mouvance nationaliste devant le Palais… Une position pour le moins déconcertante, car on se demande alors pourquoi on a baptisé cette voie, du nom de celui dont on refuse la représentation artistique au cœur même des lieux qui portent son nom…
Ecoutez le sculpteur Joël Vergne expliquer son travail sur la réalisation du buste de Pasquale Paoli
Interview de Joel Vergne.mp3 (4.5 Mo)
La cérémonie d'inauguration du buste de Pasquale Paoli en images. (Photos Yannis-Christophe Garcia)
Une double présence Napoléon Bonaparte - Pasquale Paoli qui comporte bien des « similitudes » selon Simon Renucci
Une confusion des genres qui s’inscrit également dans le contexte de plusieurs assassinats, notamment ceux de Maitre Antoine Sollacaro et de Jacques Nacer. Après des valses d’hésitations qui évoquaient le milieu de l’Avenue Paoli pour faire siéger "U Babbu", cette option était également abandonnée, car le problème d’impossibilité d’accès des secours se posait.
Finalement, c’est donc au milieu du Boulevard Danielle Casanova, au cœur de la place Paul Vittori, face à la citadelle, que "U Babbu di A Patria" a enfin trouvé sa place dans une cité Impériale forcément marquée du sceau de l’Empereur Napoléon Bonaparte.
Une double présence qui porte, selon le maire d’Ajaccio Simon Renucci, bien des similitudes. « Pourquoi une stèle dans notre ville ? Certains se sont interrogés. La réponse coule de source. En effet entre Pascal Paoli et Ajaccio, les liens furent à l’époque particulièrement étroits (…) C’est aussi et peut être surtout dire collectivement que nous adhérons au message intemporel que délivra Pasquale Paoli (…) Nul ne disconviendra, quel que soit son jugement de valeur, que ces trajectoires parallèles, éloignées, s’ignorant volontairement, furent parfois similaires. Ajoutant par là-même le tragique qui humanise à la célébrité qui éloigne. » a ainsi affirmé Simon Renucci durant son discours.
La synthèse aboutie de l’Homme se situe sans nul doute à travers la propre citation du "Babbu di A Patria", inscrite en lettres d’or sur le socle qui portera son buste au fil des siècles à venir :
« A parità ùn devi essa una parolla vana » (L’égalité ne doit pas être un vain mot)…
Yannis-Christophe GARCIA