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Bastia : un entraînement grandeur nature pour faire face à une attaque armée en milieu scolaire


Léana Serve le Jeudi 13 Mars 2025 à 16:54

Un scénario de crise extrême s’est joué ce jeudi matin au lycée Giocante de Casabianca, à Bastia. Deux individus armés ont fait irruption dans l’établissement et ouvert le feu. Heureusement, il ne s’agissait que d’un exercice, orchestré par la préfecture de Haute-Corse, visant à tester la coordination des forces de sécurité et des secours en cas d’attaque dans un établissement scolaire.



Il est 9h30 lorsque le scénario catastrophe se déclenche. Deux anciens élèves, lourdement armés, pénètrent dans l’enceinte du lycée et ouvrent le feu. La panique gagne immédiatement les couloirs, les élèves et enseignants cherchent un abri, tandis que l’alerte est donnée. La police et les secours sont mobilisés en urgence. Cette mise en situation n’a rien d’anodin. Face aux menaces potentielles pesant sur les établissements scolaires, les autorités souhaitent évaluer la coordination des forces de l’ordre, des services médicaux et des équipes pédagogiques en cas d’attaque.  « Nous avons voulu tester notre capacité à agir dans un milieu scolaire, qui est un environnement particulier », explique Michel Prosic, préfet de Haute-Corse. « Au-delà de la neutralisation des intrus, il faut gérer de nombreuses victimes : élèves, professeurs, parents d’élèves… Tous les services doivent être parfaitement coordonnés pour limiter les pertes et garantir une prise en charge rapide. »


 


 

Pour rendre l’exercice aussi fidèle que possible à la réalité, un scénario précis a été élaboré. Les assaillants fictifs ne sont pas choisis au hasard : deux anciens élèves du lycée, renvoyés par leur professeur de théâtre, reviennent armés pour se venger.
Leur première cible est la salle des professeurs, mais ne trouvant pas leur enseignant, ils ouvrent le feu sur les personnes présentes. Très vite, une première équipe d’intervention arrive sur les lieux, mais les tireurs attendent l’arrivée des forces de l’ordre pour riposter.
Dans le chaos ambiant, les assaillants quittent la salle des professeurs et se retranchent dans l’amphithéâtre, prenant vingt élèves et un enseignant en otage. La situation devient alors encore plus critique lorsque l’un d’eux dépose un sac à dos suspect dans la cour du lycée.

 


Face à cette menace multiple – tireurs retranchés, prise d’otages et potentiel engin explosif, toutes les unités d’intervention sont engagées. Les démineurs entrent en scène, sécurisant la zone avant d’analyser le sac suspect. Après inspection, ils découvrent qu’il contient un engin explosif improvisé, qui est neutralisé avant toute détonation. Pendant ce temps, les négociateurs tentent de raisonner les preneurs d’otages, mais l’un d’eux tente de sortir de l’amphithéâtre pour capturer la proviseure du lycée. Son plan échoue lorsqu’il se retrouve face aux forces de l’ordre, qui décident alors de donner l’assaut final.
Dans un enchaînement rapide et méthodique, les tireurs sont neutralisés, les otages libérés et l’intervention prend fin.

Le bilan fictif de l’attaque est lourd : cinq morts, une dizaine de blessés en urgence absolue et une dizaine d’autres en urgence relative parmi les 90 personnes présentes dans l’établissement.

 

 


Si cette simulation est un entraînement, elle permet avant tout de tester la réactivité et l’efficacité des services de sécurité dans une situation d’urgence absolue. « Tous les acteurs ont joué un rôle clé : la police nationale avec la brigade de recherche et d’intervention, les CRS en renfort, les pompiers avec leur groupe d’extraction des victimes… Chacun devait appliquer des procédures précises, tout en s’adaptant aux imprévus du scénario », précise Frédéric Burc, commandant de police. Un premier débriefing a eu lieu dans l’après-midi, rassemblant l’ensemble des services impliqués. Un second, plus approfondi, aura lieu dans trois semaines, afin d’identifier les axes d’amélioration et d’affiner les protocoles d’intervention.


Un premier bilan a été établi dès l’après-midi avec les différents services impliqués. Un second, plus approfondi, aura lieu dans trois semaines, afin d’identifier les points à améliorer et les enseignements à tirer. « Une gestion de crise réussie, c’est une gestion que l’on a préparée en amont », souligne Michel Prosic. Ce type d’exercice, bien que spectaculaire, est essentiel pour renforcer la sécurité dans les établissements scolaires et garantir une réponse efficace en cas de menace réelle.