Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio (Photo archives CNI - Michel Luccioni)
« J’ai été surprise de découvrir cette motion sur les réseaux sociaux. » Une surprise loin d’être bonne pour Marie-Antoinette Santoni-Brunelli. Au point que la vice-présidente de la CAPA, qui ne devait pas être présente en raison de la jauge imposée par la situation sanitaire, s’est invitée dans le débat municipal. Regrettant d’abord de ne pas avoir été consultée : « Je travaille pour Air Corsica depuis 25 ans, j’aurais pu apporter des éclairages techniques » explique t-elle.
Une motion « malvenue » pour Marie-Antoinette Santoni-Brunelli
La motion déposée vise à soutenir le maire dans la procédure judiciaire qu’il compte intenter à l’encontre du nouveau dispositif d’accréditation au statut de résident mis en place par Air Corsica. Un procédé « violent » pour Marie-Antoinette Santoni-Brunelli.
Une position jugée « corporatiste » par le cabinet du maire : « Elle a fait primer avant tout sa position professionnelle, ce n’est pas une critique mais un fait ».
« Cette motion est malvenue, elle accuse les compagnies aériennes, qui connaissent une période difficile, et qui ne font que répondre à des obligations pour vérifier que les règles sont respectées. »
Une position jugée « corporatiste » par le cabinet du maire : « Elle a fait primer avant tout sa position professionnelle, ce n’est pas une critique mais un fait ».
Un problème de protection des données pour le maire
Pour Laurent Marcangeli, la nouvelle accréditation « pose un réel problème de protection des données personnelles ainsi que de protection de la vie privée », ainsi qu’une « addition de contraintes et d’obligations ». En effet, s’ils veulent bénéficier du tarif résident, les passagers doivent désormais fournir leur dernier avis d’impôt sur le revenu à la compagnie aérienne, via une plateforme en ligne. « Ce document est conservé pendant cinq ans, on ne sait pas ce qu’on en fait précisément ni où la plateforme est hébergée » explique t-on au cabinet du maire.
Un problème juridique mais également « pratique » pour la municipalité : « Cela devient vraiment compliqué de prendre l’avion. Et pour les salariés d’Air Corsica, cela commence à faire beaucoup de contraintes ».
Un problème juridique mais également « pratique » pour la municipalité : « Cela devient vraiment compliqué de prendre l’avion. Et pour les salariés d’Air Corsica, cela commence à faire beaucoup de contraintes ».
« Le tarif résident est pour les résidents » estime Pà Aiacciu
Sur la question d’un éventuel « fichage », l’opposition reste dubitative. « D’habitude on est sensible à ce genre d’argumentaire… quand il est fondé », indique Jean-François Casalta du groupe Pà Aiacciu. « On demande juste le nom, l’adresse et le numéro fiscal », précise-t-il. Et d’insister sur la nécessité de réformer un dispositif « retoqué par l’État et les instances européennes ».
Pour Jean-François Casalta, la démarche s’apparente davantage à une manœuvre politique : « On s’adresse clairement à la diaspora de manière électoraliste ». Or, s’il se dit « sensible » à cette question, « le tarif résident est pour les résidents » estime-t-il. « Malheureusement, les Corses de la diaspora ne peuvent pas en bénéficier, mais pour tous les autres qui viennent seulement 15 jours en corse et qui fraudent ? Il faut bien lutter contre cela ».
Le débat devrait se poursuivre dans les prochaines semaines à l’Assemblée de Corse, puisque Jean-Martin Mondoloni a déposé au nom du groupe Per l’Avvene une motion avec demande d’examen prioritaire sur le sujet.
Pour Jean-François Casalta, la démarche s’apparente davantage à une manœuvre politique : « On s’adresse clairement à la diaspora de manière électoraliste ». Or, s’il se dit « sensible » à cette question, « le tarif résident est pour les résidents » estime-t-il. « Malheureusement, les Corses de la diaspora ne peuvent pas en bénéficier, mais pour tous les autres qui viennent seulement 15 jours en corse et qui fraudent ? Il faut bien lutter contre cela ».
Le débat devrait se poursuivre dans les prochaines semaines à l’Assemblée de Corse, puisque Jean-Martin Mondoloni a déposé au nom du groupe Per l’Avvene une motion avec demande d’examen prioritaire sur le sujet.