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Après la visite du Pape François à Ajaccio, l’Église de Corse lance sa campagne du Denier


le Lundi 3 Mars 2025 à 18:48

À l’occasion d’une conférence de presse organisée ce lundi matin, l’évêque de Corse, le vicaire général, et l’économe du diocèse ont tiré le bilan comptable de la visite du Pape à Ajaccio le 15 décembre dernier. S’ils assurent que les comptes sont désormais à l’équilibre, ils appellent dans le même temps à participer à la campagne du Denier lancée ce jour pour continuer participer au fonctionnement de la vie courante de l’Église



(Photo : Paule Santoni)
(Photo : Paule Santoni)
La journée du 15 décembre est encore bien vive dans la mémoire collective des Corses. Mais presque trois mois après le déplacement du Pape François à Ajaccio, l’heure est désormais au bilan du côté de l’Église de Corse. À l’occasion d’une conférence de presse organisée ce lundi matin dans les locaux de l’évêché à Ajaccio, l’évêque de Corse, le cardinal François-Xavier Bustillo, le vicaire général, l’abbé Frédéric Constant, et l’économe du diocèse, Bérangère Rodeville-Pelletier, ont passé en revue l’aspect comptable de cet évènement historique.
 
Au total, entre le colloque sur la religiosité populaire qui s’est tenu durant tout le week-end des 14 et 15 décembre, la venue du clergé, l’organisation de la déambulation du souverain pontife dans les rues d’Ajaccio, les installations des deux sites de messe et de deux sites de retransmission, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité et à l’accueil des pèlerins, les frais de restauration et d’hébergement des délégations et l’affrètement des navires, les dépenses liées à l’évènement se chiffrent à 2,7 millions d’euros. Une facture importante mais « une opération équilibrée financièrement » selon l’économe du diocèse qui indiqué que « trois variables » ont guidé vers la réussite de ce projet. À commencer par l’implication des bénévoles - qui ont été jusqu’à un millier les 14 et 15 décembre - et de toutes les confréries de Corse, ainsi que la « maîtrise des dépenses ». Mais c’est surtout la « générosité des donateurs » qui a été déterminante. « L’appel aux dons a été entendu et est « plus que satisfaisant », se réjouit Bérangère Rodeville-Pelletier en dévoilant qu’en moyenne les dons se sont élevés à « 300 euros pour les particuliers et à 8500 euros pour les entreprises ». « Mais les dons n’ont pas été que numéraires », ajoute-t-elle en pointant des « dons en nature de la part de mécènes » comme des nuitées en hôtel, des passages en bateau, et autres échafaudages ou matériels de bricolage.
 
« Les Corses ont été généreux, mais aussi les amis de la Corse partout dans le monde, et les amis de l’Église », se félicite pour sa part le cardinal Bustillo qui souligne par ailleurs la « remarquable collaboration entre les institutions » qui a permis d’organiser un évènement à la préparation titanesque en un temps record. « L’Église a fédéré des réalités différentes pour un événement concernant tous les Corses. Avec la préfecture, la Collectivité de Corse, la Capa, la mairie, nous avons su travailler ensemble. C’est quelque chose qu’il faudra avoir la capacité de développer dans l’avenir, afin d’œuvrer ensemble pour le bien commun », insiste-t-il. En outre, au bilan, l’évêque de Corse note également une « couverture médiatique mondiale » qui a permis que l’on parle de la Corse partout.
 
Mais après l’euphorie de cet évènement inédit, l’heure est aussi au retour à la réalité pour le diocèse qui a lancé sa campagne du Denier de l’Église ce lundi. « C’est l’impôt des chrétiens pour que l’Église puisse vivre », glisse l’abbé Constant en rappelant qu’il est la principale ressource de l’Église qui ne reçoit aucune subvention publique et permet notamment d’assurer le traitement des prêtres et laïcs travaillant dans les services diocésains ou d’entretenir et préserver le patrimoine religieux. De son côté, l’évêque de Corse ajoute que ce Denier de l’Église sera capital pour mener à bien différents chantiers en cours comme la formation des cinq séminaristes qui coûte « jusqu’à 30 000 euros par an ». « Et puis, en Corse nous vivons une étape nouvelle. L’Église doit contribuer activement à favoriser la paix et la justice sociale », assure-t-il en déroulant : « Nous avons entendu parler ces jours-ci de dérives mafieuses. L’Église, avec ses valeurs, peut apporter une vision de la justice, de la justesse et de la paix ». Enfin, Mgr Bustillo identifie encore un défi : la jeunesse. « Quel avenir pour les jeunes en Corse ? Que leur offre-t-on ? Si on propose la campagne du Denier de l’Église, c’est pour aussi pour soutenir la jeunesse. Je pense que les jeunes ont besoin d’éducation, d’accompagnement et d’orientation. Et il est important qu’il y ait une qualité de présence, qu’il y ait une proximité et une disponibilité pour les jeunes à l’Église. Il est important de les écouter et de les conseiller. Avec l’Église nous voulons nous engager avec eux car c’est l’avenir. C’est avec eux qu’il faut rêver d’une Corse meilleure », lance-t-il avant de conclure : « Nous avons réussi à pouvoir payer le prix de l’accueil magnifique du Pape. Mais on ne peut pas se limiter à un événement extraordinaire. La vie continue. Le Dernier de l’église est une manière de solliciter encore la générosité pour faire vivre l’Église. Pour le 15 décembre, une parole des Actes des Apôtres nous a accompagné : Jésus passa en faisant du bien. Et il est important que nous puissions continuer à du bien ».
 
 
 
 
Pour participer à la campagne du Denier de l’Église en ligne : https://don.corse.catholique.fr/denier/~mon-don