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Après la visite du Pape, le préfet de Corse salue le civisme de la population


le Mardi 17 Décembre 2024 à 18:30

Avant la venue historique du Pape François à Ajaccio, Jérôme Filippini avait présenté un dispositif de sécurité renforcé par de très nombreux moyens venus du continent "pour que la fête soit belle". Au résultat, il se félicite d'un évènement où "tout s'est passé du mieux possible" et salue le respect des règles dont a fait preuve la population.



(Photo : Paule Santoni)
(Photo : Paule Santoni)
- 2 200 gendarmes, policiers et militaires ont été mobilisés dimanche dernier, lors de la visite du Pape François à Ajaccio. Comment s’est passée cette journée du point de vue de la sécurité ?
- Je crois que tout s'est passé du mieux possible. D'abord parce qu'on est arrivé à acheminer sur l'île, à loger, à déployer et à faire travailler tous ces policiers, ces gendarmes, ces militaires et militaires de la sécurité civile dans les meilleures conditions possibles, et ce, malgré le peu de délais que l’on avait. Je tenais beaucoup aussi à ce que l'interaction avec la population soit bonne et positive. Je leur avais donné pour consigne d'être là pour aider la population. Ils n'étaient pas là pour aller contre les gens, même s’ils étaient là, bien sûr, pour sécuriser. Cela veut dire qu’à certains moments, ils ont pu empêcher d'aller à certains endroits. Mais je voulais que cela se fasse avec le sourire et je crois que, globalement, ça a été réussi : la relation entre les gens qui étaient à Ajaccio et les forces de l’ordre qui étaient mobilisées pour leur protection et pour la réussite de l'événement a été bonne. On m’a rapporté des mercis, des sourires, de bonnes situations qui font plaisir. 
 
- Aucun incident n’a été recensé sur cette journée ?
- Non, il y a seulement eu quelques prises en charge par les secours. Il y a à peu près une trentaine de personnes qui ont été assistées sans aucune conséquence grave. Avec une concentration de plusieurs dizaines de milliers de personnes, on peut dire que cela s'est très bien passé.
 
- Vous parlez de quelques milliers de personnes, finalement, c’est peut-être un petit peu moins de monde que ce que l'on attendait qui s’est déplacé dans les rues d’Ajaccio ?
- En amont de l’évènement, on a entendu parler de 100 000 à 120 000 personnes, mais je ne sais pas d’où vient ce chiffre. Moi, j'avais toujours plutôt parié sur plusieurs dizaines de milliers de personnes, ce qui a été le cas. On a dénombré à peu près 40 000 personnes au contact direct du Saint-Père, à un moment ou un autre de la journée. Il y a notamment eu 10 000 personnes au Casone et environ 7 500 sur la place Miot. Mais je pense que, dans la ville, il y a eu plus de monde au cours de la journée. Le chiffre de 60 000 personnes donné par certains ne me choque pas. C'est tout à fait exceptionnel pour Ajaccio un 15 décembre et je pense que c'est une belle réussite. Si on ajoute tous ceux qui n'ont pas voulu se déplacer parce qu'ils avaient peut-être peur des restrictions de circulation ou qui préféraient suivre ça de loin, les 18 communes qui ont organisé des retransmissions de cette journée ailleurs dans l'île, cela fait une part très importante de la population corse qui s'est mobilisée.
 
- D’importantes restrictions de circulation ont été mises en place durant toute la journée, plaçant Ajaccio dans une sorte de bulle. Certains ont-ils essayé de passer outre ces interdictions ?
- Il y a eu quelques cas de personnes qui ont essayé de passer, de bonne ou mauvaise foi. Mais je veux saluer le comportement de nos concitoyens qui ont été très respectueux des consignes. Il faut retenir que 99,9 % de la population s'est comportée de façon remarquable. Je vous donne un exemple : sur les quelque 2 000 véhicules qui devaient bouger dans Ajaccio, on en a enlevé simplement 30. Donc, cela veut dire que tous les autres avaient respecté l'arrêté d'interdiction de stationnement. Donc, une attitude très civique de la part de la population et qu'il faut saluer.
 
- Vous le disiez plus tôt, l’organisation de cet évènement s’est faite en un temps record. Un véritable défi qui a pu aboutir grâce à la collaboration avec les autres entités qui ont participé à cet événement historique ?
Je crois que c'est les deux choses qu'on peut retenir. D'abord, c'était mission impossible de faire tout cela en un mois, mais pourtant on est arrivé à la fin du film. Et on y est arrivé parce qu'on a travaillé très bien ensemble, notamment avec la ville, la Communauté d’Agglomération du Pays ajaccien, avec le diocèse qui a été aussi très professionnel, et la Collectivité de Corse. Nous avons fait un bon travail collectif. Il y avait une forme d'envie collective de réussir et c'est cela qui a marché.
 
- Personnellement, c’était également un sacré accueil pour vos premiers pas sur l'île …
- Oui, c'était un sacré bizutage. Cela a été pour moi une façon très directe d'aller au contact de tous ceux avec qui je vais devoir travailler pendant les prochaines années. C'était très positif sur ce plan-là, et cela fait gagner du temps.