Le foyer central dans la pièce carrée de la maison de notables : une découverte excptionnelle qui rappelle le fugone traditionnel.
- Qu’avez-vous découvert de remarquable sur ce site bastiais ?
- Grâce à ces fouilles qui ont débuté au mois d’octobre dernier, nous avons découvert un site de la fin de l’époque romaine entre le IVème et le VIème siècle après Jésus Christ. C’est le premier site antique révélé par des fouilles sur la commune de Bastia. Chronologiquement, cette période se situe à la fin de l’Antiquité et à l’aube du Moyen-âge, une période charnière, majeure dans l’histoire de l’île. Cette découverte est, donc, un enjeu important.
- Pourquoi ?
- Ces dernières années, des collèges du CNRS ont effectué un certain nombre de travaux sur cette période, mais qui concernent l’aspect religieux, notamment la question des évêchés. On sait qu’à cette époque-là, quatre ou cinq évêchés se mettent en place entre Aleria et Mariana, deux anciennes cités antiques, ainsi qu’entre Sagone et Ajaccio. Donc pour cette période de fin d’antiquité, les études sur la Corse ont porté principalement sur la problématique des cités épiscopales et aussi sur la venue en exil d’évêques africains vers la fin du Vème siècle, suite à l’invasion des vandales qui prêchaient l’arianisme. L’originalité de cette fouille de l’INRAP est de montrer un autre aspect de cette société de la fin de l’Antiquité : celui de l’habitat et de la vie domestique.
- Qu’a révélé le site ?
- Nous avons eu la chance de découvrir deux unités d’habitations distinctes et englobées en totalité dans l’aire de fouilles. Ce qui est vraiment exceptionnel, c’est leur état de conservation. Pour la première, la plus grande et la mieux conservée, nous avons mis à jour tous les niveaux qui étaient au-dessus des niveaux de sol, là où les gens vivaient. Quand nous avons commencé à fouiller, nous avons trouvé les murs effondrés sur eux-mêmes. Sous ces niveaux de démolition, sont apparus les murs et la toiture également effondrée sur elle-même. La couverture est en tuile plate - des tegulae -, comme il était d’usage à la fin de l’époque romaine. Quand en tant qu’archéologue, on commence à démonter les pierres et que l’on voit une toiture effondrée sur place, on se dit qu’on a de la chance de découvrir un site très bien conservé. Sous la toiture, nous avons trouvé le niveau de circulation où les gens marchaient.
- Grâce à ces fouilles qui ont débuté au mois d’octobre dernier, nous avons découvert un site de la fin de l’époque romaine entre le IVème et le VIème siècle après Jésus Christ. C’est le premier site antique révélé par des fouilles sur la commune de Bastia. Chronologiquement, cette période se situe à la fin de l’Antiquité et à l’aube du Moyen-âge, une période charnière, majeure dans l’histoire de l’île. Cette découverte est, donc, un enjeu important.
- Pourquoi ?
- Ces dernières années, des collèges du CNRS ont effectué un certain nombre de travaux sur cette période, mais qui concernent l’aspect religieux, notamment la question des évêchés. On sait qu’à cette époque-là, quatre ou cinq évêchés se mettent en place entre Aleria et Mariana, deux anciennes cités antiques, ainsi qu’entre Sagone et Ajaccio. Donc pour cette période de fin d’antiquité, les études sur la Corse ont porté principalement sur la problématique des cités épiscopales et aussi sur la venue en exil d’évêques africains vers la fin du Vème siècle, suite à l’invasion des vandales qui prêchaient l’arianisme. L’originalité de cette fouille de l’INRAP est de montrer un autre aspect de cette société de la fin de l’Antiquité : celui de l’habitat et de la vie domestique.
- Qu’a révélé le site ?
- Nous avons eu la chance de découvrir deux unités d’habitations distinctes et englobées en totalité dans l’aire de fouilles. Ce qui est vraiment exceptionnel, c’est leur état de conservation. Pour la première, la plus grande et la mieux conservée, nous avons mis à jour tous les niveaux qui étaient au-dessus des niveaux de sol, là où les gens vivaient. Quand nous avons commencé à fouiller, nous avons trouvé les murs effondrés sur eux-mêmes. Sous ces niveaux de démolition, sont apparus les murs et la toiture également effondrée sur elle-même. La couverture est en tuile plate - des tegulae -, comme il était d’usage à la fin de l’époque romaine. Quand en tant qu’archéologue, on commence à démonter les pierres et que l’on voit une toiture effondrée sur place, on se dit qu’on a de la chance de découvrir un site très bien conservé. Sous la toiture, nous avons trouvé le niveau de circulation où les gens marchaient.
- Quel est l’intérêt de découvrir ce niveau-là ?
- C’est de dégager tous les aménagements reliés à ce niveau de circulation. Là, en l’occurrence, nous avons trouvé un foyer domestique, une probable petite cuve de production oléicole ou viticole… Ces aménagements nous permettent de comprendre à quoi nous avons affaire.
- Qu’est-ce exactement ?
- Les sondages préalables, qui sont effectués sur 10% du terrain et qu’on appelle des diagnostics, avaient révélé une seule des deux maisons, la plus modeste. Dans cette période de fin d’Antiquité et dans cette zone plutôt dépeuplée, en terrasse, nous avons présumé que nous étions en présence d’une bergerie. La découverte de la deuxième unité a été une surprise exceptionnelle. D’abord, par son état de conservation remarquable, mais aussi par son caractère ostentatoire. C’est vraisemblablement une maison de la classe aisée, de notable, très riche en mobilier céramique.
- Qu’est-ce qui vous a permis de le déterminer ?
- Ce n’est pas tant le mobilier découvert. Nous n’avons pas trouvé d’objets spectaculaires qui, à l’époque, pouvaient avoir une certaine valeur. C’est plutôt par la qualité de la mise en œuvre des murs, le soin apporté à la construction. La maison plus modeste est constituée de blocs de ramassage de surface, des blocs erratiques aux contours naturels et érodés qui n’ont pas été taillés, mais mis en œuvre tels quels. Elle comporte deux pièces et un foyer en position central, c’est le plan rectangulaire classique d’une maison du Moyen-âge. La maison de notable est constituée de moellons équarris avec des fondations de 80 cm, voire 1 mètre de profondeur, ce qui signifie une belle mise en œuvre sans doute pour une élévation importante. Son plan est très original. Il se compose d’une grande pièce pratiquement carrée - 7 m sur 8 m, ce qui suggère l’existence d’une charpente importante et, donc, de moyens financiers - avec deux annexes autour. Une annexe est une sorte de galerie, une pièce toute en enfilade, collée tout le long d’un des côtés de la pièce carrée. De l’autre côté, une cour enclose, limitée par des murs, est aménagée en paliers de circulation sur trois niveaux qui fonctionnement ensemble. Un peu comme des marches d’escaliers, mais plus larges, ils permettent d’accéder à la pièce carrée.
- C’est de dégager tous les aménagements reliés à ce niveau de circulation. Là, en l’occurrence, nous avons trouvé un foyer domestique, une probable petite cuve de production oléicole ou viticole… Ces aménagements nous permettent de comprendre à quoi nous avons affaire.
- Qu’est-ce exactement ?
- Les sondages préalables, qui sont effectués sur 10% du terrain et qu’on appelle des diagnostics, avaient révélé une seule des deux maisons, la plus modeste. Dans cette période de fin d’Antiquité et dans cette zone plutôt dépeuplée, en terrasse, nous avons présumé que nous étions en présence d’une bergerie. La découverte de la deuxième unité a été une surprise exceptionnelle. D’abord, par son état de conservation remarquable, mais aussi par son caractère ostentatoire. C’est vraisemblablement une maison de la classe aisée, de notable, très riche en mobilier céramique.
- Qu’est-ce qui vous a permis de le déterminer ?
- Ce n’est pas tant le mobilier découvert. Nous n’avons pas trouvé d’objets spectaculaires qui, à l’époque, pouvaient avoir une certaine valeur. C’est plutôt par la qualité de la mise en œuvre des murs, le soin apporté à la construction. La maison plus modeste est constituée de blocs de ramassage de surface, des blocs erratiques aux contours naturels et érodés qui n’ont pas été taillés, mais mis en œuvre tels quels. Elle comporte deux pièces et un foyer en position central, c’est le plan rectangulaire classique d’une maison du Moyen-âge. La maison de notable est constituée de moellons équarris avec des fondations de 80 cm, voire 1 mètre de profondeur, ce qui signifie une belle mise en œuvre sans doute pour une élévation importante. Son plan est très original. Il se compose d’une grande pièce pratiquement carrée - 7 m sur 8 m, ce qui suggère l’existence d’une charpente importante et, donc, de moyens financiers - avec deux annexes autour. Une annexe est une sorte de galerie, une pièce toute en enfilade, collée tout le long d’un des côtés de la pièce carrée. De l’autre côté, une cour enclose, limitée par des murs, est aménagée en paliers de circulation sur trois niveaux qui fonctionnement ensemble. Un peu comme des marches d’escaliers, mais plus larges, ils permettent d’accéder à la pièce carrée.
Un modèle singulier de villa seigneuriale
- Est-ce une villa d’époque romaine ?
- Non. C’est un autre modèle. Une villa romaine est constituée souvent de corps de bâtiments organisés autour d’une grande cour sur un plan beaucoup plus étendu avec une partie réservée aux maitres, l’autre aux domestiques, voire aux esclaves. Elle peut accueillir une vingtaine de personnes. Là, c’est totalement différent, c’est une unité domestique, réservée à 4 ou 5 personnes, telle qu’on la connaît à l’époque médiévale, mais avec un plan vraiment particulier. Sa cour enclose et son côté ostentatoire nous font penser qu’on a affaire à une famille de la classe dirigeante. Une cour utilitaire aurait eu un palier sur un même niveau, un radier pour consolider le sol et permettre des activités domestiques quotidiennes. Là, les trois paliers sur trois niveaux, qui permettent d’accéder à la pièce carrée, donnent à la cour une dimension ostentatoire qui met en valeur la pièce carrée. Cela nous fait penser que la pièce centrale avait peut-être une certaine élévation. Nous étudions l’hypothèse d’une maison tour telle qu’on en connaît en Méditerranée orientale et en Afrique du Nord, un logis carré qui se développe sur 2 ou 3 étages, ce qui est important à l’époque.
- Ce type d’habitat est-il exceptionnel ?
- Pour la Corse, oui ! C’est exceptionnel d’avoir un plan aussi bien conservé. On n’a pas d’autre exemple. Pour donner un exemple existant : un établissement rural bien documenté pour la même période est le site du Castellu en Haute-Corse, fouillé par Philippe Pergola dans les années 1980. Il comporte seulement deux pièces, on ne connaît pas l’environnement, on a du mal à dire à quoi on a affaire exactement. Ici, à Bastia, on ne connaît aussi qu’une partie de l’histoire. Le fait qu’il y ait deux unités distinctes rend possible l’hypothèse d’autres maisons en contrebas. Si c’est le cas, cela peut annoncer une première forme villageoise, une genèse du village. Pas mal de villages corses ont commencé par une seule villa seigneuriale, parfois une villa-tour, comme en Casinca par exemple, autour de laquelle finit au cours des décennies par se construire d’autres maisons. Le village se forme petit à petit.
- Non. C’est un autre modèle. Une villa romaine est constituée souvent de corps de bâtiments organisés autour d’une grande cour sur un plan beaucoup plus étendu avec une partie réservée aux maitres, l’autre aux domestiques, voire aux esclaves. Elle peut accueillir une vingtaine de personnes. Là, c’est totalement différent, c’est une unité domestique, réservée à 4 ou 5 personnes, telle qu’on la connaît à l’époque médiévale, mais avec un plan vraiment particulier. Sa cour enclose et son côté ostentatoire nous font penser qu’on a affaire à une famille de la classe dirigeante. Une cour utilitaire aurait eu un palier sur un même niveau, un radier pour consolider le sol et permettre des activités domestiques quotidiennes. Là, les trois paliers sur trois niveaux, qui permettent d’accéder à la pièce carrée, donnent à la cour une dimension ostentatoire qui met en valeur la pièce carrée. Cela nous fait penser que la pièce centrale avait peut-être une certaine élévation. Nous étudions l’hypothèse d’une maison tour telle qu’on en connaît en Méditerranée orientale et en Afrique du Nord, un logis carré qui se développe sur 2 ou 3 étages, ce qui est important à l’époque.
- Ce type d’habitat est-il exceptionnel ?
- Pour la Corse, oui ! C’est exceptionnel d’avoir un plan aussi bien conservé. On n’a pas d’autre exemple. Pour donner un exemple existant : un établissement rural bien documenté pour la même période est le site du Castellu en Haute-Corse, fouillé par Philippe Pergola dans les années 1980. Il comporte seulement deux pièces, on ne connaît pas l’environnement, on a du mal à dire à quoi on a affaire exactement. Ici, à Bastia, on ne connaît aussi qu’une partie de l’histoire. Le fait qu’il y ait deux unités distinctes rend possible l’hypothèse d’autres maisons en contrebas. Si c’est le cas, cela peut annoncer une première forme villageoise, une genèse du village. Pas mal de villages corses ont commencé par une seule villa seigneuriale, parfois une villa-tour, comme en Casinca par exemple, autour de laquelle finit au cours des décennies par se construire d’autres maisons. Le village se forme petit à petit.
Un foyer central, style Fugone
- Qu’est-ce qui vous fait penser que les deux unités d’habitations sont distinctes ?
- En fouillant les deux unités, nous avons découvert, dans chacune, un foyer de très belle dimension, 1 m2 à chaque fois. Le foyer est un élément typique d’une cellule domestique.Dans le cas de deux ailes d’une villa ou d’une ferme, les deux unités seraient séparées : une aurait été vouée à l’habitation et l’autre à la production agricole avec un chai, des pressoirs… Là, on a, en plus, trouvé, dans la grande maison, un agglomérat de tuiles concassées qui forme un revêtement très dur et retient l’eau, il sert à faire des cuves de recueil de vin ou d’huile. A côté, il y a la base carrée du vestige de ce qui semble être un pressoir à vis. Ces deux éléments attestent d’une petite unité de production oléicole ou viticole comme il y en a ailleurs en Corse, mais ce qui est exceptionnel, c’est l’endroit où elle se situe dans la maison. Elle est dans la pièce pas loin du foyer domestique. Ce qui, à mon sens, suggère que cette pièce serait une pièce à vivre avec un foyer et une unité de transformation des denrées pour alimenter une famille. C’est surprenant et intéressant.
- Qu’est-ce qui est surprenant ?
- La position centrale du foyer. Normalement à cette période, le foyer est toujours posé contre un mur ou dans un angle. A Bastia, il se rapproche du fugone qui, dans les maisons traditionnelles corses, est au centre pour chauffer la pièce principale, la fumée permettra de sécher les châtaignes qui sont dans un séchoir au-dessus. Ce qui intéressant, c’est que ces aménagements se retrouvent, à quelque chose près, dans l’habitat traditionnel corse au 17ème et 18ème siècles.
- En fouillant les deux unités, nous avons découvert, dans chacune, un foyer de très belle dimension, 1 m2 à chaque fois. Le foyer est un élément typique d’une cellule domestique.Dans le cas de deux ailes d’une villa ou d’une ferme, les deux unités seraient séparées : une aurait été vouée à l’habitation et l’autre à la production agricole avec un chai, des pressoirs… Là, on a, en plus, trouvé, dans la grande maison, un agglomérat de tuiles concassées qui forme un revêtement très dur et retient l’eau, il sert à faire des cuves de recueil de vin ou d’huile. A côté, il y a la base carrée du vestige de ce qui semble être un pressoir à vis. Ces deux éléments attestent d’une petite unité de production oléicole ou viticole comme il y en a ailleurs en Corse, mais ce qui est exceptionnel, c’est l’endroit où elle se situe dans la maison. Elle est dans la pièce pas loin du foyer domestique. Ce qui, à mon sens, suggère que cette pièce serait une pièce à vivre avec un foyer et une unité de transformation des denrées pour alimenter une famille. C’est surprenant et intéressant.
- Qu’est-ce qui est surprenant ?
- La position centrale du foyer. Normalement à cette période, le foyer est toujours posé contre un mur ou dans un angle. A Bastia, il se rapproche du fugone qui, dans les maisons traditionnelles corses, est au centre pour chauffer la pièce principale, la fumée permettra de sécher les châtaignes qui sont dans un séchoir au-dessus. Ce qui intéressant, c’est que ces aménagements se retrouvent, à quelque chose près, dans l’habitat traditionnel corse au 17ème et 18ème siècles.
Une unité d'habitation plus modeste
- Pensez-vous qu’il existe d’autres sites de ce type alentour ?
- C’est difficile à dire. On recense, souvent, les sites en prospection de surface grâce aux labours qui, en en détruisant une partie, font ressortir des céramiques et des amphores. Là, nous sommes dans une situation de piémont, les premières terrasses, qui dominent la plaine alluviale et le littoral, sont des terres plus ou moins en jachère et fortement colluvionnaires, les épaisseurs de colluvion masquent les vestiges. Les dernières recherches du CNRS considèrent qu’à la fin de l’Antiquité, la Corse est dépeuplée et qu’elle ne possède pas d’importantes voies de communication. Donc, on ne sait pas si ce site d’habitation individuelle, vraiment exceptionnel par son caractère, est un Unicum, un exemple unique dans le secteur, ou s’il y en a d’autres…
Propos recueillis par Nicole MARI.
- C’est difficile à dire. On recense, souvent, les sites en prospection de surface grâce aux labours qui, en en détruisant une partie, font ressortir des céramiques et des amphores. Là, nous sommes dans une situation de piémont, les premières terrasses, qui dominent la plaine alluviale et le littoral, sont des terres plus ou moins en jachère et fortement colluvionnaires, les épaisseurs de colluvion masquent les vestiges. Les dernières recherches du CNRS considèrent qu’à la fin de l’Antiquité, la Corse est dépeuplée et qu’elle ne possède pas d’importantes voies de communication. Donc, on ne sait pas si ce site d’habitation individuelle, vraiment exceptionnel par son caractère, est un Unicum, un exemple unique dans le secteur, ou s’il y en a d’autres…
Propos recueillis par Nicole MARI.
Laurent Sévègnes : « Nous avons défini des zones dites de sensibilité archéologique »
- Comment expliquez-vous la multiplication de découvertes exceptionnelles en Corse ces derniers mois ?
- D’abord, il faut noter qu’en ce moment, à cause de la pression démographique, beaucoup de permis de construire sont déposés et concernent notamment de gros programmes d’aménagement, surtout en Haute-Corse et en Plaine Orientale. Ensuite, l’INRAP, qui est l’opérateur chargé d’effectuer les diagnostics et tout ou partie des fouilles, s’est structuré l’an dernier en Corse. Il y a implanté une base et recruté du personnel supplémentaire. Tout cela fait que statistiquement, il y a plus de découvertes archéologiques et de fouilles à conduire.
- Pourquoi n’y-t-il pas eu de fouilles précédemment sur Bastia ?
- Jusqu’à présent, il y a eu très peu d’opérations en dehors de la ville. La ville, on le sait, est d’époque génoise. Il n’y a rien avant, pas d’implantation romaine, mais les campagnes sont peuplées à toutes époques, et la campagne bastiaise l’est aussi. Cette fouille en est la preuve.
- Quelle est la genèse de cette fouille ?
- Nous avons procédé ici comme partout ailleurs. Nous avons défini des zones dites de « sensibilité archéologique » à l’intérieur desquelles nous souhaitons être consultés sur tous les projets d’aménagements : routes, ZAC, lotissements, maisons… Lorsque nous en avons le loisir, nous parcourons les terrains avant de donner une réponse. Ici, au moment du dépôt du permis d’aménager, nous avons trouvé quelques indices d’une occupation romaine. Ce qui nous a conduit à établir un diagnostic archéologique à partir de tranchées. C’est dans ces tranchées que nous avons trouvé des restes de maison romaine.
- Cette occupation n’est-elle pas un peu loin de la mer ?
- D’un point de vue des implantations humaines, ces premières collines et replats au dessus de la plaine sont les plus propices à l’habitat. D’abord, il y a de l’eau, les terres ne sont pas insalubres, ni infectées par la malaria. Les zones ne sont pas trop pentues. Les terres étaient cultivées en terrasses, elles sont à mi-chemin entre les pâturages d’altitude et les pâturages d’hiver dans les zones marécageuses du littoral. Elles sont au carrefour de terroirs qui vont intéresser les hommes à toute époque. L’eau, les cultures et l’élevage sont des conditions pour s’établir dans un lieu. Chaque piémont de la montagne, que ce soit à Venzolasca, à Cervione ou à Lucciana, sont occupés à l’époque romaine, mais pas seulement…
Propos recueillis par Nicole MARI.
- D’abord, il faut noter qu’en ce moment, à cause de la pression démographique, beaucoup de permis de construire sont déposés et concernent notamment de gros programmes d’aménagement, surtout en Haute-Corse et en Plaine Orientale. Ensuite, l’INRAP, qui est l’opérateur chargé d’effectuer les diagnostics et tout ou partie des fouilles, s’est structuré l’an dernier en Corse. Il y a implanté une base et recruté du personnel supplémentaire. Tout cela fait que statistiquement, il y a plus de découvertes archéologiques et de fouilles à conduire.
- Pourquoi n’y-t-il pas eu de fouilles précédemment sur Bastia ?
- Jusqu’à présent, il y a eu très peu d’opérations en dehors de la ville. La ville, on le sait, est d’époque génoise. Il n’y a rien avant, pas d’implantation romaine, mais les campagnes sont peuplées à toutes époques, et la campagne bastiaise l’est aussi. Cette fouille en est la preuve.
- Quelle est la genèse de cette fouille ?
- Nous avons procédé ici comme partout ailleurs. Nous avons défini des zones dites de « sensibilité archéologique » à l’intérieur desquelles nous souhaitons être consultés sur tous les projets d’aménagements : routes, ZAC, lotissements, maisons… Lorsque nous en avons le loisir, nous parcourons les terrains avant de donner une réponse. Ici, au moment du dépôt du permis d’aménager, nous avons trouvé quelques indices d’une occupation romaine. Ce qui nous a conduit à établir un diagnostic archéologique à partir de tranchées. C’est dans ces tranchées que nous avons trouvé des restes de maison romaine.
- Cette occupation n’est-elle pas un peu loin de la mer ?
- D’un point de vue des implantations humaines, ces premières collines et replats au dessus de la plaine sont les plus propices à l’habitat. D’abord, il y a de l’eau, les terres ne sont pas insalubres, ni infectées par la malaria. Les zones ne sont pas trop pentues. Les terres étaient cultivées en terrasses, elles sont à mi-chemin entre les pâturages d’altitude et les pâturages d’hiver dans les zones marécageuses du littoral. Elles sont au carrefour de terroirs qui vont intéresser les hommes à toute époque. L’eau, les cultures et l’élevage sont des conditions pour s’établir dans un lieu. Chaque piémont de la montagne, que ce soit à Venzolasca, à Cervione ou à Lucciana, sont occupés à l’époque romaine, mais pas seulement…
Propos recueillis par Nicole MARI.