On s’attendait à ce que le groupe de droite, U Soffiu Novu, n’apprécie guère l’interruption de séance de la veille, qui a duré tout l’après-midi, et qu’il profiterait de la reprise de la session de l’Assemblée de Corse, vendredi matin, pour faire savoir sa réprobation. Et il le fait d’emblée. On s’attendait beaucoup moins à ce qu’il boycotte le débat d’orientations budgétaires, dont, en temps normal, l’opposition se délecte pour tirer à boulets rouges sur la stratégie de l’Exécutif.
Mécontentement et malaise
Dès que la présidente Maupertuis ouvre les débats, le président du groupe, Laurent Marcangeli, prend la parole pour annoncer qu’il quitte l’hémicycle avec ses colistiers. « Hier, nos travaux n’ont pas pu se dérouler, et aujourd’hui, l’ordre du jour est important. Néanmoins, je voudrais quand même rappeler que l’information du jour, n’est pas la décision qui a été prise d’aller dans des lieux dont la Collectivité de Corse est propriétaire, ce qui a été fait hier par un certain nombre d’élus de cet hémicycle. L’information du jour, c’est ça. Je trouve donc qu’hier, en dépit d’éléments qui peuvent porter à jugement, à jugement grave de la part de l’État : la mise en cause du règlement intérieur que nous avons voté, la mise en cause d’un certain nombre de choses, nous ne pouvons pas, je le dis au nom du groupe qui est le mien, cautionner ce qui s’est passé ». Et d’expliquer pourquoi ? « Nous sommes ici pour travailler au service des Corses. Déjà que l’ordre du jour me semble faible. Mis à part le débat d’orientations budgétaires, nous avons seulement 3 votes à émettre aujourd’hui et que nous aurions validés. Il serait temps de se saisir du fond, c’est ce que les Corses nous demandent à tous, quelles que soient nos positions politiques. Aussi, parce que nous faisons de la politique, et que pour nous, les choses ont un sens, au moment où des femmes, des hommes et des enfants dorment dans des métros, fuient un pays, autant vous le dire, j’étais mal à l’aise hier. Même si nous sommes en démocratie et que je respecte vos positions, j’étais mal à l’aise », faisant allusion à la guerre en Ukraine. Avant d’annoncer sa décision de se retirer : « Nous partons pour exprimer notre mécontentement par rapport au fait qu’hier, nous étions venus pour travailler. Je vous rappelle qu’ici, il y a des femmes et des hommes qui se déplacent de loin, et qui ont été empêchés de faire leur travail hier, et si vous n’êtes pas contents, ça sera pareil et je vous remercie pour vos désapprobations et vos rires ». L’élu de droite réagit à l’amusement que déclenche son propos dans les autres travées. Et c’est sur un mot un peu vif qu’il sort de la salle, suivi de ses colistiers.
Un écran de fumée
Quelques minutes plus tard, dans le bureau du groupe, Laurent Marcangeli martèle que l’action d’investir l’ancien Conseil départemental, dont la Collectivité de Corse est propriétaire, n’est qu’un écran de fumée. « Nous n’avons pas de solutions sur les déchets, l’aménagement du territoire, l’énergie, pas de réponse pour le rural qui se meurt, pas de travaux sur les infrastructures ! Cette Assemblée, sous la direction de Gilles Simeoni, devrait se hâter. Plutôt que d’aller investir le Palais Lantivy, mieux vaut délibérer pour avancer. Hier, la situation dans laquelle l’institution a été entraînée n’est pas digne du moment, ni de l’attente de la population. La Corse attend autre chose, il est temps de se mettre au travail, un DGS a été nommé - era ora ! - on lui souhaite bien du courage, quand on sait les difficultés. Il est temps de se retrousser les manches ». L’élu de droite et maire d’Aiacciu appelle « solennellement l’Exécutif et la majorité à arrêter les postures et à se mettre en action pour les Corses et pour la Corse », comme il l’explique en vidéo :
Mécontentement et malaise
Dès que la présidente Maupertuis ouvre les débats, le président du groupe, Laurent Marcangeli, prend la parole pour annoncer qu’il quitte l’hémicycle avec ses colistiers. « Hier, nos travaux n’ont pas pu se dérouler, et aujourd’hui, l’ordre du jour est important. Néanmoins, je voudrais quand même rappeler que l’information du jour, n’est pas la décision qui a été prise d’aller dans des lieux dont la Collectivité de Corse est propriétaire, ce qui a été fait hier par un certain nombre d’élus de cet hémicycle. L’information du jour, c’est ça. Je trouve donc qu’hier, en dépit d’éléments qui peuvent porter à jugement, à jugement grave de la part de l’État : la mise en cause du règlement intérieur que nous avons voté, la mise en cause d’un certain nombre de choses, nous ne pouvons pas, je le dis au nom du groupe qui est le mien, cautionner ce qui s’est passé ». Et d’expliquer pourquoi ? « Nous sommes ici pour travailler au service des Corses. Déjà que l’ordre du jour me semble faible. Mis à part le débat d’orientations budgétaires, nous avons seulement 3 votes à émettre aujourd’hui et que nous aurions validés. Il serait temps de se saisir du fond, c’est ce que les Corses nous demandent à tous, quelles que soient nos positions politiques. Aussi, parce que nous faisons de la politique, et que pour nous, les choses ont un sens, au moment où des femmes, des hommes et des enfants dorment dans des métros, fuient un pays, autant vous le dire, j’étais mal à l’aise hier. Même si nous sommes en démocratie et que je respecte vos positions, j’étais mal à l’aise », faisant allusion à la guerre en Ukraine. Avant d’annoncer sa décision de se retirer : « Nous partons pour exprimer notre mécontentement par rapport au fait qu’hier, nous étions venus pour travailler. Je vous rappelle qu’ici, il y a des femmes et des hommes qui se déplacent de loin, et qui ont été empêchés de faire leur travail hier, et si vous n’êtes pas contents, ça sera pareil et je vous remercie pour vos désapprobations et vos rires ». L’élu de droite réagit à l’amusement que déclenche son propos dans les autres travées. Et c’est sur un mot un peu vif qu’il sort de la salle, suivi de ses colistiers.
Un écran de fumée
Quelques minutes plus tard, dans le bureau du groupe, Laurent Marcangeli martèle que l’action d’investir l’ancien Conseil départemental, dont la Collectivité de Corse est propriétaire, n’est qu’un écran de fumée. « Nous n’avons pas de solutions sur les déchets, l’aménagement du territoire, l’énergie, pas de réponse pour le rural qui se meurt, pas de travaux sur les infrastructures ! Cette Assemblée, sous la direction de Gilles Simeoni, devrait se hâter. Plutôt que d’aller investir le Palais Lantivy, mieux vaut délibérer pour avancer. Hier, la situation dans laquelle l’institution a été entraînée n’est pas digne du moment, ni de l’attente de la population. La Corse attend autre chose, il est temps de se mettre au travail, un DGS a été nommé - era ora ! - on lui souhaite bien du courage, quand on sait les difficultés. Il est temps de se retrousser les manches ». L’élu de droite et maire d’Aiacciu appelle « solennellement l’Exécutif et la majorité à arrêter les postures et à se mettre en action pour les Corses et pour la Corse », comme il l’explique en vidéo :
Laurent Marcangeli : « La Corse attend autre chose, il est temps de se mettre au travail »
Des lanceurs d’alerte
Comparant les élus nationalistes à des « syndicalistes étudiants », le groupe U Soffiu Novu se pose en « lanceurs d’alerte face au délire d’hier », ce qu’il taxe aussi de « mascarade ». Et Laurent Marcangeli d’insister : « Certains ont perdu de vue quel est le rôle d’une Assemblée. On s’attendait à des résolutions, mais pas une comédie. Ce n’est pas le rôle d’un élu de la Corse de se comporter de la sorte ». Il plaide pour un dialogue avec l’État, tout en reconnaissant que « pour dialoguer, il faut être deux. Il y a une bascule dans les relations Etat/CDC qui est regrettable. Il faut de la sérénité pour échanger. On est d’accord sur certains sujets avec la majorité, mais nous reprochons à l’Exécutif de s’éloigner des priorités et d’orchestrer ces opérations de diversion. Nous sommes en attente de réponses concrètes ». Jean-Martin Mondoloni enfonce le clou : « Il y a des sujets fondamentaux qui sont laissés de côté. C’est le 7ème budget de Gilles Simeoni, et à chaque fois, il y a moyen de faire diversion. On occupe la presse, on vous déporte de l’hémicycle, on déporte l’actualité vers d’autres sujets. C’est une mécanique orchestrée pour masquer des difficultés. Tout ça sert bien un certain nombre d’intérêts. C’est devenu quasi-systématique sur les débats où ils se sentent en difficulté ». Et le maire d’Aiacciu de conclure : « Vous croyez qu’on ne reçoit pas des contrôles de légalité dans nos communes ? Vous croyez que nos mairies fonctionneraient, si à chaque fois on devait manifester ? Les rapports ne sont pas toujours cordiaux avec l’État, et pourtant on avance ».
N.M.
Comparant les élus nationalistes à des « syndicalistes étudiants », le groupe U Soffiu Novu se pose en « lanceurs d’alerte face au délire d’hier », ce qu’il taxe aussi de « mascarade ». Et Laurent Marcangeli d’insister : « Certains ont perdu de vue quel est le rôle d’une Assemblée. On s’attendait à des résolutions, mais pas une comédie. Ce n’est pas le rôle d’un élu de la Corse de se comporter de la sorte ». Il plaide pour un dialogue avec l’État, tout en reconnaissant que « pour dialoguer, il faut être deux. Il y a une bascule dans les relations Etat/CDC qui est regrettable. Il faut de la sérénité pour échanger. On est d’accord sur certains sujets avec la majorité, mais nous reprochons à l’Exécutif de s’éloigner des priorités et d’orchestrer ces opérations de diversion. Nous sommes en attente de réponses concrètes ». Jean-Martin Mondoloni enfonce le clou : « Il y a des sujets fondamentaux qui sont laissés de côté. C’est le 7ème budget de Gilles Simeoni, et à chaque fois, il y a moyen de faire diversion. On occupe la presse, on vous déporte de l’hémicycle, on déporte l’actualité vers d’autres sujets. C’est une mécanique orchestrée pour masquer des difficultés. Tout ça sert bien un certain nombre d’intérêts. C’est devenu quasi-systématique sur les débats où ils se sentent en difficulté ». Et le maire d’Aiacciu de conclure : « Vous croyez qu’on ne reçoit pas des contrôles de légalité dans nos communes ? Vous croyez que nos mairies fonctionneraient, si à chaque fois on devait manifester ? Les rapports ne sont pas toujours cordiaux avec l’État, et pourtant on avance ».
N.M.