Samedi matin, elles étaient toutes très attentives aux recommandations de leur formateur du jour, le Docteur Jean-Louis Bordonado, présent pour les sensibiliser à l’urgence. Arrivé en 1999 comme directeur du SAMU de Haute-Corse, ce médecin connait bien le sujet. Il a notamment connu nombre de situations à haut risque comme l’attentat de la gare Saint Charles en 1983 ou lors de ses missions internationales pour l’OMS. Après avoir redéfini ce qu’est un attentat, place à l’observation.
« Il ne faut pas intervenir n’importe comment » insiste le formateur « il faut d’abord mesurer l’ampleur et les risques concomitants ». D’abord comprendre la zone impactée pour ensuite procéder à la prise en charge sanitaire « Mon premier réflexe aurait été pourtant de me précipiter sur un blessé pour le soigner » s’étonne Patricia. Car toutes les femmes présentes autour de la table ont en commun leur volonté d’intervenir vite et bien auprès des civils.
Guet-apens, attentat à la bombe, attentat-suicide, toutes les situations furent évoquées afin d'être préparée le cas échéant.
Cette journée fut ponctuée par des mises en situation où les protagonistes du jour ont pu, par groupe de trois, effectuer des exercices de sauvetage sous l'œil spécialiste du docteur Bordonado " Les infirmiers ont des connaissances procédurales en soins d’urgence ainsi qu’une compétence organisationnelle qu’il est indispensable d'utiliser en situation de catastrophe. Dans une situation d’exception avec un contexte de stress maximum, une formation spécifique est donc nécessaire".
Depuis les attentats, la demande de formation aux premiers secours a grimpé en France, et les Corses sont nombreux à se demander comment ils auraient réagi s’ils avaient été présents à Paris ou à Nice. Une formation qui devrait être généralisée à la population insulaire qui pourrait rassurer les gens mais aussi les former face à un cas d’urgence.
Se renseigner sur le GEPI : www.urps-infirmiers-corse.org