« Les maires et la proximité oubliés ». Le thème du 18ème Congrès des maires de Corse-du-Sud, qui se tenait ce vendredi au Palais des Congrès d’Ajaccio, en dit long sur l’état d’esprit des élus locaux. Et n’aurait pas pu mieux tomber. À l’occasion de leur rendez-vous annuel, les élus ont en effet accueilli Catherine Vautrin, ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, en charge du dossier corse, pour la seconde journée de son premier déplacement officiel sur l’île. Une tribune de choix pour lui faire part de leurs attentes vis-à-vis de l’État.
« Nous sommes inquiets. Au-delà de la nécessaire et attendue reprise des discussions parlementaires relatives au processus d’autonomie, il faudra penser tout de même à faire une place à la Corse du quotidien », a lancé en introduction Alexandre Farina, le premier adjoint au maire d’Ajaccio, visant « la Corse de la pauvreté, des difficultés à se loger, des bas salaires, de la vie chère dans tous les secteurs, la Corse que l’on rencontre tous les jours et qui ne nous parle jamais d’autonomie ». « Si nous sommes pour la plupart favorables à une autonomie, nous ne sommes pas pour une autonomie de principe, celle du dogme », a-t-il poursuivi en invitant à s’interroger sur les véritables enjeux du territoire à côté des discussions institutionnelles.
« Vous êtes venue pour rétablir le dialogue, mais ce dialogue doit commencer par des réponses aux questions que les maires et présidents d’EPCI posent depuis trop longtemps. Nous craignons que ces questions restent en suspens, perdues dans les débats sur l’évolution institutionnelle de la Corse et dans l’incertitude du débat national, qu’il soit politique ou budgétaire. Il est essentiel de parler de la proximité, celle qui est au cœur de notre fonction de maire, et qui nous impose de répondre au quotidien aux préoccupations de nos administrés », a pour sa part insisté le président de l’association des maires de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Ciccolini en déplorant en parallèle : « Nous souffrons d’un manque de proximité avec les services de l’État et de la Collectivité de Corse, un éloignement qui s’est aggravé ces derniers mois avec la crise politique, la dissolution de certains cadres de concertation et l’accaparement du débat public par les discussions autour de l’évolution institutionnelle et les incertitudes budgétaires ». Observant que la grande majorité des maires expérimentent « un sentiment de délaissement, amplifié par la centralisation des pouvoirs et de décisions, qui efface la proximité et renforce au contraire les tutelles et les dépendances », il a, dans la même ligne, glissé qu’il « serait regrettable que l’évolution institutionnelle vers une autonomie accrue pour la Corse renforce cette tendance ».
Renforcer le rôle du maire
Par ailleurs, Jean-Jacques Ciccolini s’est engagé dans un véritable plaidoyer pour le renforcement du rôle de maire, avec des moyens enfin à la hauteur des enjeux. « Nous avons besoin d’une revalorisation de notre statut, d’une écoute attentive, d’une formation adéquate et d’un soutien administratif accru. Cela implique une meilleure considération de la part des services de l’État, une prise en compte plus fine des réalités locales, et un dialogue régulier et constructif, ainsi qu’une collaboration plus étroite avec la Collectivité de Corse et ses services », a-t-il soutenu en ajoutant : « C’est de souplesse, de bienveillance et d’empathie dont nous avons besoin. Pas de normes tatillonnes et d’intransigeance dans leur application ». Dans un contexte budgétaire contraint, le président de l’association des maires de Corse-du-Sud a par ailleurs averti que « toute réduction de dotation de l’État, toute modification des règles concernant le soutien aux communes rurales notamment serait insupportable ».
« Les maires sont à l’action publique, ce que les médecins généralistes sont à la médecine. Nous devons apporter des réponses à tout, mais pour cela nous avons parfois besoin d’expertises. C’est pourquoi vous devez nous accompagner et nous soutenir dans notre action, que ce soit par une présence territoriale renforcée de vos services, ou par une co-construction dans la définition de mise en œuvre des politiques publiques », a-t-il encore martelé.
Écrire un nouveau chapitre
« La base de notre démocratie c’est le maire », répondra en écho la ministre de la décentralisation, en insistant sur le fait que sa première visite officielle en Corse est étroitement liée à ce congrès. Signe d’un intérêt particulier pour les problématiques rencontrées par les élus de terrain. « J’ai voulu ne pas rater ce moment mais surtout venir car je me doutais qu’il serait l’occasion d’évoquer tous les sujets de votre quotidien », confiera-t-elle en essayant de balayer un maximum de sujets qui inquiètent les maires. Sur le coup de rabot que le gouvernement pourrait donner aux finances des communes elle précisera ainsi : « On va travailler avec les communes qui ont plus de 40 millions d’euros de budget, ce qui veut donc dire que la quasi-totalité des maires de cette salle ne sont pas concernés par ce sujet. L’idée c’est aussi de ne pas demander aux communes, régions et départements qui ont des indices de fragilité, d’aider à résorber le déficit ». Elle évoquera par ailleurs un chantier de simplification des normes qu’elle a souhaité lancer alors que « nombreux sont les maires qui mettent en avant toutes les normes qui leur tombent dessus sans en comprendre toujours l’intérêt ». Elle rappellera également avoir rencontré de nombreux acteurs socio-économiques lors de sa visite afin d’entendre et de relayer toutes les problématiques afférentes à la Corse auprès de Paris.
« Je n’aime pas le terme dossier corse », avancera-t-elle. « La Corse c’est un ensemble de sujets. On doit parler de l’ensemble des sujets du quotidien des Corses qui attendent des réponses et moi je suis là pour cela à vos côtés. Je sais combien il y a une nécessité et une attente pour que nous puissions avancer concrètement avec des réponses qui jour après jour puissent permettre de mesurer les points de progrès », développera-t-elle en lançant : « La méthode que je veux vous proposer c’est le respect, l’écoute et le suivi. Si on veut réussir et sortir des dossiers, il faut les suivre régulièrement et c’est le sens de mon engagement auprès de vous ». Dans ce droit fil, face aux nombreux défis de la Corse, elle s’assurera prête « à travailler avec toutes les forces vives » et glissera encore à l’adresse des maires : « Écrivons ensemble un nouveau chapitre de ce partenariat entre l’État, les élus, toutes les forces vives pour l’intérêt de la Corse, de ses habitants et de notre pays ».
« Nous sommes inquiets. Au-delà de la nécessaire et attendue reprise des discussions parlementaires relatives au processus d’autonomie, il faudra penser tout de même à faire une place à la Corse du quotidien », a lancé en introduction Alexandre Farina, le premier adjoint au maire d’Ajaccio, visant « la Corse de la pauvreté, des difficultés à se loger, des bas salaires, de la vie chère dans tous les secteurs, la Corse que l’on rencontre tous les jours et qui ne nous parle jamais d’autonomie ». « Si nous sommes pour la plupart favorables à une autonomie, nous ne sommes pas pour une autonomie de principe, celle du dogme », a-t-il poursuivi en invitant à s’interroger sur les véritables enjeux du territoire à côté des discussions institutionnelles.
« Vous êtes venue pour rétablir le dialogue, mais ce dialogue doit commencer par des réponses aux questions que les maires et présidents d’EPCI posent depuis trop longtemps. Nous craignons que ces questions restent en suspens, perdues dans les débats sur l’évolution institutionnelle de la Corse et dans l’incertitude du débat national, qu’il soit politique ou budgétaire. Il est essentiel de parler de la proximité, celle qui est au cœur de notre fonction de maire, et qui nous impose de répondre au quotidien aux préoccupations de nos administrés », a pour sa part insisté le président de l’association des maires de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Ciccolini en déplorant en parallèle : « Nous souffrons d’un manque de proximité avec les services de l’État et de la Collectivité de Corse, un éloignement qui s’est aggravé ces derniers mois avec la crise politique, la dissolution de certains cadres de concertation et l’accaparement du débat public par les discussions autour de l’évolution institutionnelle et les incertitudes budgétaires ». Observant que la grande majorité des maires expérimentent « un sentiment de délaissement, amplifié par la centralisation des pouvoirs et de décisions, qui efface la proximité et renforce au contraire les tutelles et les dépendances », il a, dans la même ligne, glissé qu’il « serait regrettable que l’évolution institutionnelle vers une autonomie accrue pour la Corse renforce cette tendance ».
Renforcer le rôle du maire
Par ailleurs, Jean-Jacques Ciccolini s’est engagé dans un véritable plaidoyer pour le renforcement du rôle de maire, avec des moyens enfin à la hauteur des enjeux. « Nous avons besoin d’une revalorisation de notre statut, d’une écoute attentive, d’une formation adéquate et d’un soutien administratif accru. Cela implique une meilleure considération de la part des services de l’État, une prise en compte plus fine des réalités locales, et un dialogue régulier et constructif, ainsi qu’une collaboration plus étroite avec la Collectivité de Corse et ses services », a-t-il soutenu en ajoutant : « C’est de souplesse, de bienveillance et d’empathie dont nous avons besoin. Pas de normes tatillonnes et d’intransigeance dans leur application ». Dans un contexte budgétaire contraint, le président de l’association des maires de Corse-du-Sud a par ailleurs averti que « toute réduction de dotation de l’État, toute modification des règles concernant le soutien aux communes rurales notamment serait insupportable ».
« Les maires sont à l’action publique, ce que les médecins généralistes sont à la médecine. Nous devons apporter des réponses à tout, mais pour cela nous avons parfois besoin d’expertises. C’est pourquoi vous devez nous accompagner et nous soutenir dans notre action, que ce soit par une présence territoriale renforcée de vos services, ou par une co-construction dans la définition de mise en œuvre des politiques publiques », a-t-il encore martelé.
Écrire un nouveau chapitre
« La base de notre démocratie c’est le maire », répondra en écho la ministre de la décentralisation, en insistant sur le fait que sa première visite officielle en Corse est étroitement liée à ce congrès. Signe d’un intérêt particulier pour les problématiques rencontrées par les élus de terrain. « J’ai voulu ne pas rater ce moment mais surtout venir car je me doutais qu’il serait l’occasion d’évoquer tous les sujets de votre quotidien », confiera-t-elle en essayant de balayer un maximum de sujets qui inquiètent les maires. Sur le coup de rabot que le gouvernement pourrait donner aux finances des communes elle précisera ainsi : « On va travailler avec les communes qui ont plus de 40 millions d’euros de budget, ce qui veut donc dire que la quasi-totalité des maires de cette salle ne sont pas concernés par ce sujet. L’idée c’est aussi de ne pas demander aux communes, régions et départements qui ont des indices de fragilité, d’aider à résorber le déficit ». Elle évoquera par ailleurs un chantier de simplification des normes qu’elle a souhaité lancer alors que « nombreux sont les maires qui mettent en avant toutes les normes qui leur tombent dessus sans en comprendre toujours l’intérêt ». Elle rappellera également avoir rencontré de nombreux acteurs socio-économiques lors de sa visite afin d’entendre et de relayer toutes les problématiques afférentes à la Corse auprès de Paris.
« Je n’aime pas le terme dossier corse », avancera-t-elle. « La Corse c’est un ensemble de sujets. On doit parler de l’ensemble des sujets du quotidien des Corses qui attendent des réponses et moi je suis là pour cela à vos côtés. Je sais combien il y a une nécessité et une attente pour que nous puissions avancer concrètement avec des réponses qui jour après jour puissent permettre de mesurer les points de progrès », développera-t-elle en lançant : « La méthode que je veux vous proposer c’est le respect, l’écoute et le suivi. Si on veut réussir et sortir des dossiers, il faut les suivre régulièrement et c’est le sens de mon engagement auprès de vous ». Dans ce droit fil, face aux nombreux défis de la Corse, elle s’assurera prête « à travailler avec toutes les forces vives » et glissera encore à l’adresse des maires : « Écrivons ensemble un nouveau chapitre de ce partenariat entre l’État, les élus, toutes les forces vives pour l’intérêt de la Corse, de ses habitants et de notre pays ».