La thématique générale de la réunion de mercredi dernier était celle de l’histoire.
Dans une salle comble, et une ambiance très conviviale, les interventions et les échanges ont été vifs et nombreux.
Il a été question des écrits de celui qui n’était alors que le colonel De Gaulle, mais qui affirmait sa présence avant même le grand test de 1940, du genre de la biographie, telles celles de Jacques Cœur, de Karen Blixen ; la biographie de Marie-Antoinette par Stefan Zweig reprise par le « biopic » de Sofia Coppola, dans un grand écart temporel et stylistique, de la collection « grands détectives » chez 10/18 qui publie des enquêtes policières dans un contexte historique, de l’autobiographie d’un héros extraordinaire de la Résistance, Jacques Lusseyran, et d’un roman de Jean Michel Neri à paraître, Minoru, un samourai du 18e siècle qui se retrouve en Corse au moment où Pascal Paoli va se trouver contraint de quitter son pays natal.
Cette intervention nous a menés tout naturellement à commenter un ouvrage qui vient de paraître, Pascal Paoli en Angleterre, trente trois années d’exil et d’engagement. (Editions Alain Piazzola, Università di Corsica).
L’auteur, Francis Beretti, agrégé d’anglais, est professeur émérite de l’université de Corse. L’ambition de cette recherche, fondée sur des travaux d’historiens et d’universitaires anglais et américains, et des enquêtes personnelles, est d’éclairer d’un jour nouveau un pan important de la vie de Pascal Paoli qui était resté jusqu’à ce jour obscur.
On comprend aisément les raisons de cette ignorance : pendant la durée de ses deux exils en Angleterre, de 1769 à 1790, et de 1795 à 1807, Paoli a perdu son statut de chef politique ; il est donc quantité négligeable aux yeux des historiens. Et pourtant, cela ne manque pas d’intérêt d’apprendre que le roi George III et quelques aristocrates britanniques lui ont réservé un accueil généreux, et qu’il fréquentait régulièrement un cercle d’artistes et de lettrés parmi les plus célèbres du temps.
Le peintre à la mode Richard Cosway, Gaetano Polidori, qui devint le secrétaire de Lord Byron, Francesco Sastres, proche de Samuel Johnson. On ne saurait passer sous silence l’estime que portait au chef corse le grand homme de lettres Samuel Johnson.
L’auteur s’est prêté au jeu des nombreuses questions des passionnés d’histoire, sur l’identification de Frances Vivian, sur les raisons du prestige de Paoli en Grande-Bretagne, sur la familiarité des aristocrates avec la langue et la civilisation italiennes, et même sur la nature de ses liens avec la charmante artiste anglo-florentine Maria Cosway !
La soirée s’est terminée avec une séance de dédicaces.
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musanostra.fr
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