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Bastia : Palais de justice sous tension


le Mercredi 26 Septembre 2018 à 15:25

Trois militants nationalistes Jean-Marc Dominici, Félix Benedetti et Stéphane Tomasini comparaissaient ce mercredi après-midi devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Bastia. Il y a quelques semaines ils avaient été condamnés par le tribunal de grande instance de Bastia à des amendes de 500 ou 750 euros pour avoir refusé de se soumettre aux obligations liées à leur inscription au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait). « Ils ont été convoqués pour leur engagement patriotique sur fond de poursuites judiciaires » a dénoncé le collectif Patriotti qui avait appelé à un rassemblement devant le Palais de Justice. De fait un peu avant l'ouverture de l'audience plus d'une centaine de personnes - de nombreux jeunes notamment - s'étaient regroupées devant l'entrée latérale du bâtiment où elles ont trouvé porte close. La tension est alors montée d'un cran entre les forces de l'ordre présentes et les jeunes qui voulaient pénétrer dans l'enceinte du Palais. Une ou deux grenades lacrymogènes ont été utilisées. Mais bien vite le calme est revenu. Paul-Felix Benedetti, pas épargné, a notamment permis à plusieurs des personnes rassemblées de rentrer par petits groupes dans le Palais de justice.



Devant les magistrats de la cour, les trois hommes ont fait le choix de ne pas répondre aux interrogations de la présidente 
Seul Jean-Marc Dominici a fait une déclaration commune pour dire, au nom du collectif Patriotti, notamment que lui et les deux autres personnes poursuivies étaient des patriotes corses et non des terroristes  comme ceux qui ont frappé  au niveau  national - et on sait de quelle façon - et pour lesquels le fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) était fait.
Pour les trois hommes soutenus par le collectif Patriotti , largement représenté dans la salle - Olivier Sauli et Jean-Philippe Antolini notamment étaient présents - ce fichier créé pour les terroristes islamistes radicaux ne peut s'appliquer à leur cas. "Nous rejetons les mesures prises à notre encontre par des lois extérieures à notre pays".

Il n'ont donc répondu à la cour qu'à travers la lecture de ce communiqué repris en langue corse par Felix Benedetti dans lequel ils demandent aux magistrats de ne pas faire d'amalgame entre eux et les jihadistes, des arguments repris par leurs défenseurs qui ont rappelé comme Eric Barbolosi qu'il s'agissait là d'une loi "qui n'était pas faite pour nous mais qui demeure applicable parce que c'est un texte d'ordre original dont les trois hommes vont essuyer les plâtres".
"Dès la promulgation de cette loi quelques-uns ont été inscrits. Très vite les inscriptions se sont terminées pour ceux qui avaient été condamnés avant la promulgation de la loi et du décret d'application. Après il y a eu des condamnations. Sur les premières les personnes ont été inscrites au Fijait. Sur les suivantes il n'y en pas eu."


Avec ses deux confrères, Anaïs Colombani et Benjamin Genuini, il a plaidé la relaxe.
L'avocate générale à elle demandé à la Cour de confirmer la condamnation infligée par le TGI de Bastia en première instance : 500 € d'amende.
La cour rendra son arrêt le 21 Novembre prochain.

Quant à la tension qui s'était manifestée en début d'après-midi elle était retombée depuis un bon moment.