Jean-Baptiste Raffalli mène les troupes à la baguette pour l'ultime répétition générale avant samedi. (Photo Pierre-Manuel Pescetti)
Si la machine à remonter le temps n’existe pas encore il est des évènements qui emmènent les spectateurs vers des heures plus anciennes. Avec la relève des gouverneurs de Bastia, c’est un plongeon de 350 ans, en 1671, que la foule et les bénévoles de l’association « A notte di a memoria » s’apprêtent à vivre ce samedi 24 juillet dans le centre ancien bastiais. Une « ode au patrimoine et à l’histoire bastiaise » que Jean-Baptiste Raffalli et les 300 adhérents de l'association perpétuent depuis 33 ans. Top départ de la passation de pouvoir à 21 heures sur la place du donjon, à la citadelle de Bastia.
Refaire vivre le patrimoine bastiais
Toute commence en 1988 et le palais des gouverneurs situé dans la citadelle de Bastia et ses abords sont bien loin de ce que l’on connaît aujourd’hui. « Le place du donjon était un parking et le musée bien différent d’aujourd’hui » se souvient Jean-Baptiste Raffalli. À cette époque, son esprit est préoccupé par l’état de l’édifice : « comment transformer ce palais des gouverneurs et mettre en lumière ce monument qui est le berceau de Bastia ? ». C’est alors que vient l’idée, avec l’aide de Janine Serafini la conservatrice du musée, de créer un spectacle redonnant vie au lieu et rendant hommage à son passé et ses fonctions d’antan.
Pour Jean-Baptiste Raffalli il est important de « rendre hommage aux anciens gouverneurs dont beaucoup de familles bastiaises sont issues ». C’est le cas de la famille Giustiniani qui donnera huit gouverneurs et huit évêques à la Corse. Mais à travers l’histoire c’est aussi se remémorer le rôle central qu’avait Bastia au 17e siècle. « C’était la porte d’entrée de l’île et sa capitale. Bien avant les ajacciens et leur épopée Napoléonienne, nous étions le cœur de l’administration » rappelle Jean-Baptiste Raffalli, un brin chauvin.
Pour Jean-Baptiste Raffalli il est important de « rendre hommage aux anciens gouverneurs dont beaucoup de familles bastiaises sont issues ». C’est le cas de la famille Giustiniani qui donnera huit gouverneurs et huit évêques à la Corse. Mais à travers l’histoire c’est aussi se remémorer le rôle central qu’avait Bastia au 17e siècle. « C’était la porte d’entrée de l’île et sa capitale. Bien avant les ajacciens et leur épopée Napoléonienne, nous étions le cœur de l’administration » rappelle Jean-Baptiste Raffalli, un brin chauvin.
Rejouer le moment à la perfection
Pour cela il faut un fait, un évènement marquant qui fasse partie de l’histoire du lieu. Ils sont multiples mais l’un d’entre eux est décrit à la perfection dans un texte de 1671 du Chancelier du Royaume de Corse Angelo Francesco Luri. « Le texte est exceptionnellement complet. Il décrit parfaitement le passage de sceptre entre les deux gouverneurs génois et nous reproduisons exactement ce qui est écrit » explique Jean-Baptiste Raffalli. Le temps d’une nuit, le public se replonge dans ce qui s’est passé il y a 350 ans : l'arrivée en bateau du nouveau gouverneur génois de la ville. Au cours de cette soirée, l'ancien gouverneur part de son palais et va accueillir son successeur sur le vieux port de Bastia accompagné de toute son administration, de lanceurs de drapeaux, d’hommes en armes et de musiciens.
Les retouches de dernière minute sont effectuées sur les costumes. (Photo Pierre-Manuel Pescetti)
Habités par leur rôle le temps d’un soir
Chaque année, la centaine de bénévoles reprennent leur rôle. Dans leur costume d’époque chacun sait ce qu’il a à faire et joue le jeu au maximum. Seul le gouverneur change à chaque édition, tiré au sort parmi les figurants. L’évêque est la même personne depuis près de 10 ans. « Martin Morini est habité par le rôle » confie Jean-Baptiste Raffalli avant d’ajouter une anecdote qui le fait sourire : « lorsque nous sommes allés à Bassano Romano, tout près de Rome pour un jumelage avec la famille Giustiniani, famille de gouverneurs d’antan qui a son mausolée là-bas, nous nous sommes trouvés avec un jeune curé en civil alors que notre faux évêque était en tenue. Il lui a demandé de monter à la chaire avec lui croyant qu’il était vraiment évêque tellement il était convaincant ».
Pas de Covid en 1671
En 2020, la crise sanitaire avait perturbé la représentation. Seule une répétition générale avait été jouée à huis-clos. Cette année, malgré l’aggravation de la situation sanitaire, l’évènement devrait se tenir sans accrocs à moins que le préfet ne décide de territorialiser les restrictions imposées en Balagne , entraînant le port du masque obligatoire en extérieur.
Pas besoin de passe sanitaire pour y assister mais Jean-Baptiste Raffalli a demandé aux comédiens « d’effectuer un test antigénique ou PCR pour ceux qui ne sont pas déjà vaccinés ». La Covid sera donc la seule exception à l’exactitude historique de la manifestation.
Bien qu’absente en 1671, elle aussi semble avoir emprunté la machine à remonter le temps pour assister à la relève des gouverneurs.
Pas besoin de passe sanitaire pour y assister mais Jean-Baptiste Raffalli a demandé aux comédiens « d’effectuer un test antigénique ou PCR pour ceux qui ne sont pas déjà vaccinés ». La Covid sera donc la seule exception à l’exactitude historique de la manifestation.
Bien qu’absente en 1671, elle aussi semble avoir emprunté la machine à remonter le temps pour assister à la relève des gouverneurs.