Arrêté à Bastia dimanche dernier par les policiers de la BAC qui le suivaient depuis la caserne de CRS de Furiani où les premières affrontements entre manifestants et forces de l'ordre avaient eu lieu, le jeune homme transportait dans sa voiture 24 cocktails molotov, 1 engin pyrotechnique de type grenade à plâtre et une cagoule. "Le cocktail Molotov, c'est une arme de guerre, anti-char. On les transporte en toute innocence. On a l'impression d'être dans un jeu vidéo où la personne visée ne meurt pas et possède plusieurs vies. C'est pathétique", a tranché, cinglant, le procureur Xavier Lorrain à l'audience de comparution immédiate.
Le magistrat avait requis 18 mois de prison dont six avec sursis à l'encontre de ce lycéen préparant un bac professionnel et le juge a presque suivi les réquisitions du procureur en condamnant le jeune homme, inconnu de la justice jusqu'alors, à 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Il portera un bracelet électronique pendant six mois pour purger sa peine qui a été assortie d'une interdiction de participer à des manifestations en Corse pendant trois ans, d'une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.
J'ai été influencé par des personnes plus âgées qui m'ont retourné le cerveau
Le lycéen a reconnu avoir jeté des pierres "même si ça n'a pas atteint les forces de l'ordre" et a indiqué qu'on lui avait demandé de transporter le sac de cocktails Molotov jusqu'à Bastia : "je tiens à m'excuser pour la violence que ça a pu causer. J'ai été influencé par des personnes plus âgées qui m'ont retourné le cerveau", a-t-il dit, ajoutant ne pas avoir "vraiment réfléchi". "Toutes ces violences, c'est du grand n'importe quoi", a-t-il également déclaré.
Un important dispositif policier avait été mis en place autour du palais de justice ce jeudi mais aucun rassemblement n'a été observé.