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Boris Itamard : " Le client est au centre du processus, c'est le seul acteur de son propre changement "


Rémi Di Caro le Dimanche 7 Avril 2019 à 09:30

Après avoir travaillé une dizaine d'années comme cadre de la Française Des Jeux, Boris Itamard, 39 ans, a décidé de changer d'horizon. Fraîchement certifié de l'école de coaching parisienne "Link-up Coaching", il a décidé de créer son cabinet de coaching en développement personnel et professionnel à Bastia, ville où il réside depuis 20 ans, et nous a raconté les bienfaits que procure le coaching sur le quotidien de chacun.



- Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le coaching personnel ou professionnel ?
-Le coaching est une sorte d'accompagnement destiné à favoriser une meilleure expression des qualités d'une personne, afin qu'elle prenne conscience de ses véritables besoins. Par exemple, on sait qu’une personne qui est mise dans des meilleurs conditions de travail arrive à obtenir de meilleurs résultats . On se rend compte que le coaching diffère du consulting, qui lui se définit comme un apport de solution. Le coaching n’apporte pas de solutions. Ce sont les personnes qui, à travers des questions, trouvent leur propre solution. Pour moi, il y a de la valeur dans l’autonomie. Je ne veux pas que les gens viennent chez moi pendant 20 séances et qu’à chaque fois je sois un peu comme leur tuteur ou leur nourrice. Le but c’est qu’ils trouvent eux-même des solutions qui vont s’inscrire dans la durée, par rapport à leur compétence. On est sur de l’autonomie pur. 


- Et au niveau professionnel ?
- En entreprise, ça prend tout son sens. Dans la sphère professionnel, beaucoup de gens font très bien leur boulot mais ne s’épanouissent pas pour autant. On peut être très bien rémunéré, si ce que l'on fait ne nous plait plus, à un moment donné on va lâcher prise et il n’y aura plus d’intérêt.
Avant, le patron nous disait "il faut faire ci, il faut faire ça", maintenant, il faut que l’action est un sens : c'est-à-dire "ok, mais dans quel but ? Pourquoi je vais faire cette action ?"
Il faut également faire en sorte que les équipes fassent partie du processus de décision, qu'elle participent à la création de l'entreprise, qu’elles ne soient plus seulement à la fin de la chaîne. C’est vachement important et c’est des mécanismes qui sont assez simples à mettre en place. Moi je travaille beaucoup avec ce qu’on appelle la CNV (communication non-violente), c’est-à-dire la mise en place de système de communications plus sain et plus harmonieux. Par des mécaniques simples, on peut apaiser beaucoup de situations et exprimer réellement notre besoin. 



- Comment différencier le coaching de la thérapie ?
- Alors, je travaille beaucoup avec des psychologues et autres thérapeutes, parce que effectivement on a des items particuliers. C’est-à-dire que le coaching n’a pas de visées thérapeutiques, par contre on arrive forcément sur des thèmes de psychologie ou autre quand on travaille sur de l’Humain, ce qui est mon cas. Mais pour moi, c’est très important de faire le distinguo entre psychologie et coaching. Pour moi, on peut soigner, mais le but c’est guérir. Par exemple, des gens qui font de la sophrologie pour soigner le stress c’est très bien mais pour autant on va diminuer sa charge de stress à un moment donné d'accord, mais est-ce que ça s’inscrit vraiment dans la durée ? C’est là ou le coaching vise l’autonomie. 


- Quels sont les profils des gens qui viennent vers vous en général ?
-  Je travaille sur beaucoup de profils différents. Même si on me parle très souvent de stress, j'interviens également dans le milieu scolaire, les cas de violence, ou encore les milieux professionnels où on retrouve souvent les cas de burn-out et bore-out (ennui au travail).
L’important est vraiment d’apporter une aide.  Souvent, ce qui est important c’est de mettre les gens en face de leur incohérence. Je met l’accent sur certaines choses puis les gens cogitent et souvent se disent "ah oui, c’est vrai" donc je ne suis pas vraiment dans l’apport de solutions. 
 Je vois des gens qui tournent autour de leur véritable problème, et il n’y a pas de valeur si il n’y a pas de recherche à ce problème.  Les barrières que l'on se met, souvent des normes instaurées, ne doivent être pas des obstacles à notre potentiel. Le coaching c’est mettre en évidence les potentialités de chacun, ca permet de booster le côté personnel. J’aborde aussi les institutions comme la CTC ou la CAB dans lesquelles il y a beaucoup de bouleversements et donc on cherche à redonner du sens à des gens qui font le même job depuis 20 ans. Ce sont des organisations qui n'ont pas d'objectifs commerciaux, on cherche à remobiliser les gens, c'est ça qui est challengeant. 


- En quoi consiste justement une séance de coaching ?

" La première séance, je rencontre la personne qui m’explique son objectif. Il est important pour moi de savoir si je suis en compétence. Je n’ai pas de problème avec le fait qu’il faille orienter un client vers un psychologue ou thérapeute, parce le but ultime reste que les gens aient une finalité positive. Ensuite il faut définir réellement et précisément cet objectif. A partir du moment où on prend conscience de son celui-ci on a plus de chance de l'atteindre. Ca peut prendre plusieurs séances, car souvent l’objectif avec lequel les gens arrivent n’est pas forcément celui sur lequel on va travailler. "

- Justement, existe-t-il un suivi à long terme de ces personnes ?
- Oui c'est un suivi continu même si je n’irais pas appeler le client car, comme je l'ai dit, je vise l’autonomie. Je ne veux pas qu’il soient dépendants du coach, je veux qu’ils trouvent leur solution eux-même. Moi je ne peux pas répondre à tes problématiques, on est tous individuellement différents. Il y a des programmes de coaching qui existent qui sont suivis à la lettre, moi je préfère individualiser selon la problématique de chacun. Quand on fait du coaching, on est obligés d’installer un rapport collaboratif. Moi je ne peux pas travailler seul, si la personne ne veut pas je ne pourrais rien faire. Il faut que l’objectif soit challengeant et réalisable. Après, j’essaye de ne pas excéder 10 à 12 séances par personne qui sont être réparties en général sur 3-4 mois. Il y a également du travail en dehors des séances, avec des échanges par mail pour gagner du temps et continuer à avancer. Le client est au centre du processus, c’est lui qui décide d’initier un changement ou pas.