Le vin chaud circulait d’une table à l’autre, dans ce dédale chaleureux qui fit naître l’échange grâce aux pas assurés de Fred, Graçon de Café, cheville ouvrière du Café des Palmiers.
C’est alors que la jeune et talentueuse Alixe Mesnard, attire l’attention. Quelques notes jouées au piano ont suffit pour donner le ton à la salle qui, saisie, s’est soudainement tue, muette et silencieuse. Mon Dieu... C’etait donc « Mon Dieu » d’Édith Piaf qu’Alixe, de son toucher délicat a fait naitre de l’agencement des notes, harmonieuses et légères, du clavier mosaïque, aux touches noires et blanches, d'un piano laissé là, presque par hasard.
Le public était captif, le public était captivé.
Les poitrines se mirent à gronder, à se serrer et l’enthousiasme a explosé. Le Verbe arrivait à grands tourbillons d’ailes, et on l’entendait.
Les applaudissements retentirent, les cliquetis des mains accolées l’une à l’autre semblaient éveiller l’air en de multiples volutes qui s’élevaient en éther.
Voilà qu’armée d’une force indicible, Loena Gaudin se lève, s’empare du micro et entame ce premier édito qui devait poser quelques bases à la question. Dite à la façon d’un slam, elle était accompagnée par une composition originale à la guitare sèche de Jefferson Koerckel.
Est-il possible de rendre l’autre amoureux ? L’autre était pour Loena cette île qui l'accueille, notre île. Elle avance alors au gré de sa lecture devant un parterre abasourdi.
Pas de babillages donc, plus de Babylone enfin, et le public accueille le deuxième édito, celui de Frédéric Florin. Porté par une la dynamique, il se lève pour prendre la parole à son tour et introduit l’idée que « pour aimer l’autre, il faut d’abord s’aimer soi-même... Recevoir pour donner, donner pour recevoir » devint alors un leitmotiv.
90 minutes d’échanges et de pulsations enivrantes
Les échanges ont été riches, multiples et variés. C’est à Tony Buggiani, enseignant de philosophie de son état, qu’a incombé la tâche de définir les termes clés de la question. Après quelques sollicitations de l’animateur, le micro se met à circuler, timidement d’abord puis avec de plus en plus de fureur et de frénésie. Il fallait s’aimer soi-même donc, pour aimer l’autre. « Mais qui peut bien être cet autre ? » lance un participant à la cantonade... Une allusion est alors faite au mythe d’Androgyne de Platon (in le Banquet), qui veut que, par un châtiment des Dieux, nous soyons tous condamnés à errer sans fin jusqu’à retrouver sa moitié, son âme soeur. L’autre serait donc, a priori, en suivant ce mythe, un autre soi-même, comme si une même âme habitait deux corps différents. À l’origine l’Androgyne devait être plus fort que les Dieux, un peu comme le couple fusionnel d’aujourd’hui qui, plein d’enthousiasme, aurait une force que nul, même pas le divin des divins ne pourrait détruire, comme s’il lui suffisait de « vivre d'amour et d’eau fraîche », dans cette origine Edénique où seule une feuille de vigne pouvait combler de joie... Cependant cet argument de l’âme soeur était plus probablement bon autrefois, « là où l’humanité ne comptait qu’aux alentours de 250 millions d’habitants... » En effet, « qu’en est-il aujourd’hui avec plus de 7 milliards d’habitants ? Et qu’en sera-t-il en 2050 avec plus de 9 milliards ? Vous vous imaginez la difficulté de trouver votre âme sœur ici ? » questionne un autre participant. C'est alors qu’un nouvel argument relatif à ce mythe intervient : « si effectivement l’on peut aimer cet autre soi- même et qu’une même âme se trouve dans deux corps différents, alors peut-on supposer que cette même âme puisse se trouver dans deux corps du même sexe ? ». La question était lâchée et la salle du Café des Palmiers s’est mise à gronder... des arguments aristotéliciens ont été évoqués avec, en filigrane, cette notion plutôt morale de « nature et de contre-nature ». Ainsi avait ressuscité cet antique débat opposant les deux frères en esprit Platon et Aristote. L’un fervent partisan d’une unique et forte spiritualité et l’autre bien ancré dans le sol, plutôt matériel, enraciné. La philosophie de ce dernier nourrira également la vision du Monde selon l’Église Catholique Romaine.
Pourquoi de ces deux penseurs ne pourrait-il pas naître une harmonie, peut-être celle des contraires, jusqu’à atteindre un juste et presque parfait milieux ? La réponse se trouvera peut- être lors du prochain Café-philo de Bastia qui abordera la notion de Religion... et de Dieu.
C’est alors que la jeune et talentueuse Alixe Mesnard, attire l’attention. Quelques notes jouées au piano ont suffit pour donner le ton à la salle qui, saisie, s’est soudainement tue, muette et silencieuse. Mon Dieu... C’etait donc « Mon Dieu » d’Édith Piaf qu’Alixe, de son toucher délicat a fait naitre de l’agencement des notes, harmonieuses et légères, du clavier mosaïque, aux touches noires et blanches, d'un piano laissé là, presque par hasard.
Le public était captif, le public était captivé.
Les poitrines se mirent à gronder, à se serrer et l’enthousiasme a explosé. Le Verbe arrivait à grands tourbillons d’ailes, et on l’entendait.
Les applaudissements retentirent, les cliquetis des mains accolées l’une à l’autre semblaient éveiller l’air en de multiples volutes qui s’élevaient en éther.
Voilà qu’armée d’une force indicible, Loena Gaudin se lève, s’empare du micro et entame ce premier édito qui devait poser quelques bases à la question. Dite à la façon d’un slam, elle était accompagnée par une composition originale à la guitare sèche de Jefferson Koerckel.
Est-il possible de rendre l’autre amoureux ? L’autre était pour Loena cette île qui l'accueille, notre île. Elle avance alors au gré de sa lecture devant un parterre abasourdi.
Pas de babillages donc, plus de Babylone enfin, et le public accueille le deuxième édito, celui de Frédéric Florin. Porté par une la dynamique, il se lève pour prendre la parole à son tour et introduit l’idée que « pour aimer l’autre, il faut d’abord s’aimer soi-même... Recevoir pour donner, donner pour recevoir » devint alors un leitmotiv.
90 minutes d’échanges et de pulsations enivrantes
Les échanges ont été riches, multiples et variés. C’est à Tony Buggiani, enseignant de philosophie de son état, qu’a incombé la tâche de définir les termes clés de la question. Après quelques sollicitations de l’animateur, le micro se met à circuler, timidement d’abord puis avec de plus en plus de fureur et de frénésie. Il fallait s’aimer soi-même donc, pour aimer l’autre. « Mais qui peut bien être cet autre ? » lance un participant à la cantonade... Une allusion est alors faite au mythe d’Androgyne de Platon (in le Banquet), qui veut que, par un châtiment des Dieux, nous soyons tous condamnés à errer sans fin jusqu’à retrouver sa moitié, son âme soeur. L’autre serait donc, a priori, en suivant ce mythe, un autre soi-même, comme si une même âme habitait deux corps différents. À l’origine l’Androgyne devait être plus fort que les Dieux, un peu comme le couple fusionnel d’aujourd’hui qui, plein d’enthousiasme, aurait une force que nul, même pas le divin des divins ne pourrait détruire, comme s’il lui suffisait de « vivre d'amour et d’eau fraîche », dans cette origine Edénique où seule une feuille de vigne pouvait combler de joie... Cependant cet argument de l’âme soeur était plus probablement bon autrefois, « là où l’humanité ne comptait qu’aux alentours de 250 millions d’habitants... » En effet, « qu’en est-il aujourd’hui avec plus de 7 milliards d’habitants ? Et qu’en sera-t-il en 2050 avec plus de 9 milliards ? Vous vous imaginez la difficulté de trouver votre âme sœur ici ? » questionne un autre participant. C'est alors qu’un nouvel argument relatif à ce mythe intervient : « si effectivement l’on peut aimer cet autre soi- même et qu’une même âme se trouve dans deux corps différents, alors peut-on supposer que cette même âme puisse se trouver dans deux corps du même sexe ? ». La question était lâchée et la salle du Café des Palmiers s’est mise à gronder... des arguments aristotéliciens ont été évoqués avec, en filigrane, cette notion plutôt morale de « nature et de contre-nature ». Ainsi avait ressuscité cet antique débat opposant les deux frères en esprit Platon et Aristote. L’un fervent partisan d’une unique et forte spiritualité et l’autre bien ancré dans le sol, plutôt matériel, enraciné. La philosophie de ce dernier nourrira également la vision du Monde selon l’Église Catholique Romaine.
Pourquoi de ces deux penseurs ne pourrait-il pas naître une harmonie, peut-être celle des contraires, jusqu’à atteindre un juste et presque parfait milieux ? La réponse se trouvera peut- être lors du prochain Café-philo de Bastia qui abordera la notion de Religion... et de Dieu.
Un speed dating en guise de mise en application
À l’issue des discussions a eu lieu le speed dating. Des participants du Café-philo de Bastia et d’autres qui s’y sont joints spécialement pour l’occasion y ont participé. Même s’il y avait plus de femmes que d’hommes, à croire que chez nous les hommes sont de vrais timides, beaucoup de matchs ont eu lieu. Un match c’est lorsque deux personnes se plaisent, qu’elles se le signifient et qu’elles repartent ensemble ou échangent leurs contacts... Le Café-philo poursuit sa démarche d’amour. Si la communion et l’amour, comme celui de la sagesse, peuvent se faire par le verbe, ne peuvent-il pas également se faire par le corps ? Qu’en penseraient les platoniciens ? Le speed dating a-t-il été un biais d’incarnation philosophique de la question posée ? À refaire sans doutes... Faire du corps et de l’âme une unité entière et dynamique ? Ceci est une autre histoire...
Rendez-vous au prochain Café-philo de Bastia fin janvier 2017, où il sera question de Dieu... et de Religion, peut-être y trouverions-nous une réponse...
Le Café-philo de Bastia remercie ses partenaires : RCFM, Corse Net Infos et Corsica Rencontre.
« Le Café-philo de Bastia ? Bien plus qu'un café-philo, une passion... »
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