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Calvi : Le STC s'oppose au licenciement économique d'un employé de la SOCODA


Jean-Paul-Lottier le Lundi 15 Décembre 2014 à 13:34

Considérant un licenciement économique d'un chauffeur de poids lourd de la SOCODA à Calvi,"abusif et discriminatoire", le Sindicatu di i travagliadori corsi (STC) a appelé ce matin à manifester devant l'entreprise située à la zone artisanale de Cantone à Calvi



Calvi : Le STC s'oppose au licenciement économique d'un employé de la SOCODA

Olivier Stromboni, chauffeur de poids-lourd en CDI depuis 8 ans à la SOCODA, entreprise spécialisée dans le béton prêt à l'emploi et dans les agglomérés, située zone artisanale de Cantone à Calvi, a reçu mardi dernier sa lettre de licenciement pour raison économique.
" Comme vous pouvez l'imaginer, cette lettre a été pour moi et ma famille un vrai choc. Je n'arrive pas à comprendre cette attitude de la direction. C'est une mesure que je considère comme discriminatoire. Sans doute que mon statut de syndiqué est pour quelque chose dans cette décision puisque je ne suis pas le plus ancien de l'entreprise. Il y a des critères à respecter en matière de licenciement économique et, pour le coup ce n'est vraiment pas le cas. Pour exemple, je prends celui d'un chauffeur, ancien militaire à la retraite, propriétaire, père d'une fille de 23 ans qui n'est donc plus à sa charge. Il y a eu un autre licenciement économique mais celui-ci s'est fait en plein accord entre l'employé qui souhaitait rejoindre le continent et la direction
Clairement, on ne veut pas de jeunes corses qui ne demandent qu'une chose: travailler chez eux"
 confie désabusé Olivier Stromboni qui a reçu le soutien de plusieurs membres du STC , de parents et d'amis venus le soutenir devant la SOCODA.
Dominique Biaggi représentant du STC demandait avec un de ses adjoints à être reçu par la direction où se trouvait présent un huissier de justice.
A sa sortie à 11h25, Dominique Biaggi rendait compte de cette entrevue:
" Nous avons indiqué à la direction que ce licenciement pour raison économique n'était pas acceptable, qu'il y avait en la matière des critères à respecter, ce qui n'était pas le cas pour la circonstance. 
Ce qui est certain, c'est que nous n'avons pas la même lectures sur les critères qui s'imposent en matière de licenciement économique 
Pour notre part, nous sommes convaincus que derrière ce licenciement il y a d'autres raisons.
Si nous acceptons ce licenciement c'est la porte ouverte à tout.

Nous avons expliqué à la Direction  qu'il y avait d'autres mesures à mettre en place, comme par exemple le chômage partiel.
Cette solution permettrait à la direction une sortie honorable dans ce conflit et à l'intéressé de s'y retrouver.
La balle est dans leur camp. Nous avons convenu de nous retrouver vers 15 heures pour en discuter, à nouveau
".
Dominique Biaggi demandait à chacun de rester mobilisé.
Vincent Orabona, PDG de la SOCODA, acceptait, peu après, de recevoir la presse.
" Ce n'est jamais de gaieté de cœur que nous nous séparons d'employés. L'entreprise existe depuis 1975 et compte 19 employés. Jamais jusqu'à ce jour nous n'avons été obligés de licencier quelqu'un dans ces conditions. Si nous avons pris cette décision c'est malheureusement parce qu'elle s'impose. Le Bâtiment va mal, très mal, de nombreuses entreprises comme nous licencient. Notre chiffre a baissé de 45%, ce qui est énorme. Nous avons tout essayé pour éviter ça. Nous avons demandé à notre avocat de bien étudier l'affaire et il en a résulté que c'était la seule solution pour préserver notre outil de travail.
La proposition faite par le STC ne nous convient absolument pas et nous sommes prêts à aller devant le prud'homme.
Ce qui me désole, c'est que sur les personnes qui manifestent dehors, les 3/4 n'ont rien à voir avec l'entreprise."