Sauver la filière châtaigne de Corse
Un régime d’aides exempté, qui repose sur la participation financière de la Collectivité Territoriale de Corse, est mis en œuvre par l’ODARC qui était représenté samedi par son président François Sargentini. Il nous a confié l'importance qu'il accordait à la production "Le châtaignier c'est l'histoire de la Corse. Notre châtaigneraie a une valeur historique et économique, il faut la sauver pour renforcer l'économie de la région".
L'ensemble de la filière châtaigne corse représenté par les responsables de zone s'est réunie autour du Groupement régional des producteurs et transformateurs des châtaignes et marrons de Corse, du syndicat AOP farine de châtaigne corse et de la chambre d'agriculture de Haute-Corse. Tous ont récupéré leurs éprouvettes contenant 25 femelles et 15 mâles chacune puis direction leurs châtaigniers où chaque producteur va procéder à son lâcher. Samedi, ce sont 300 lâchers de torymus sinensis qui ont été effectués.
Guérir les châtaigniers
Chaque femelle torymus dépose en moyenne 70 oeufs à l’intérieur des galles (excroissance tumorale produite sur les fruits) qui peut entraîner une baisse de 60 à 80% de la production fruitière et la mortalité des rameaux touchés. Elles pondent au printemps et se développent pendant l'été et l'automne avant d'entamer leurs nymphoses en hiver.
Les larves du torymus sinensis éliminent les larves du cynips en les mangeant. L’élevage du torymus est impossible. Son obtention passe par la récolte de galles en hiver, sur des sites où ils sont déjà établis, qui sont ensuite stockées dans des boîtes appelées « éclosoirs » hermétiques et opaques mais munies d’ouvertures permettant la mise en place de tubes en plastique transparent pour laisser passer la lumière du jour et ainsi attirer les insectes et faciliter la récolte des insectes émergés. La technique employée est basée sur le phototropisme des insectes qui sont attirés par la lumière.
Il faudra encore 7 ans pour rétablir 90% de la production mais les résultats de l'opération sont déjà plus que probants comme nous le confie Jacques Giovannetti, producteur basé à San Gavino d'Ampugnani en Castagniccia " Cette année, nous sommes passés de 0 à 3 tonnes de châtaignes, c'est un résultat magnifique. Nous attendons maintenant le mois d'octobre pour observer les résultats du lâcher d'aujourd'hui".
Grâce à un système de dons, les lâchers de torymus sinensis ont encore de belles années devant eux.