Chaque matin, il apparaissait sans bruit. Parfois lové sur une chaise près du radiateur, parfois assis devant la porte close, patient et digne. L’accès lui était interdit, mais cela ne semblait pas l’affecter. Il attendait, le regard paisible, comme s’il savait qu’il n’avait pas besoin de forcer la barrière des cœurs pour s’y faire une place. Les habitués le guettaient presque inconsciemment, cherchant cette silhouette rassurante qui ajoutait une touche de chaleur à leurs matinées.
Les enfants étaient fascinés par ce petit être à l’allure tranquille, sa fourrure soyeuse et ses yeux malicieux, empreints d’une sérénité presque mystique. Les adultes, eux, appréciaient sa compagnie discrète. Il ne miaulait pas, ne réclamait rien, mais il savait s’imposer par sa simple présence. Lorsqu’il choisissait un genou sur lequel s’installer, c’était un honneur qu’il semblait offrir sans explication. Une offrande de réconfort pour les humains, souvent récompensée en retour par quelques caresses.
Et puis, un matin, il n’est pas venu. Son absence a pesé comme un silence trop lourd, emplissant l’air d’une mélancolie qui ne disait pas son nom. Ce petit félin attachant et aimé sans condition, avait laissé derrière lui et sans le savoir, un vide immense. Une chaise semblait désormais orpheline, un coin de la salle étrangement froid. Mais dans les cœurs de ceux qui l’ont connu, il continue de vivre. Comme un écho, comme une lumière douce qui ne s’éteint jamais. Une preuve silencieuse que parfois, un regard de petit chat sans nom, suffit pour illuminer une journée.
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