En début d’année prochaine, auront lieu les prochaines élections à la Chambre d’agriculture. Mais, c’est une première, il n’y aura plus, dorénavant, deux Chambres départementales et une Chambre régionale, mais une seule Chambre d’agriculture baptisée « Chambre de région de Corse ». « Le décret est sorti, pour lequel on a tant bataillé, résume avec satisfaction Joseph Colombani, actuel président de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse. Nous nous sommes mis en conformité avec la loi NOTRE. On tourne une page ! »
Les soixante-six membres de la nouvelle chambre seront élus, toujours par correspondance, sous la forme d’un vote par collèges : dix collèges représentant tous les acteurs du monde agricole, des chefs d’exploitation largement majoritaires – avec trente-six représentants – aux institutionnels, en passant par les coopératives agricoles, CUMA, propriétaires forestiers, salariés ou encore syndicats agricoles à vocation générale. Avec une nouveauté : la présence dorénavant, d’un représentant de la Collectivité – qui n’aura néanmoins pas le droit de vote. « C’est intéressant, parce que ça permettra de resserrer un peu les liens, explique Joseph Colombani. On ne vous cache pas qu’on souhaiterait que ce membre soit le Président de l’ODARC ! ».
Porter une vision globale de l’agriculture pour la Corse
Ce lundi 29 juillet, donc, la FDSEA de Haute-Corse présentait officiellement la candidature de Joseph Colombani, « Je suis candidat pour porter une liste que nous avons baptisée “Terra Nostra”, annonce-t-il. Ce nom traduit bien notre attachement à cette terre, pour faire avec notre histoire, notre culture, notre savoir-faire… nos conditions climatiques et politiques aussi. On estime qu’il y a une date à ne pas louper : c’est cette régionalisation. On s’est battu pour ce décret au point que l’administration l’a baptisé “décret Colombani”. Car c’est une attente importante, pour avoir une vision globale. » Même s’il précise qu’il ne l’a pas attendu pour mener des actions dans le sud de l’île, en tant que syndicaliste…
Cette vision globale, elle vient « en miroir de la vision de la CdC. Notre rôle, c’est d’être le partenaire de la CdC. C'est-à-dire une force de proposition, parce que nous disposons des remontées du terrain, éclairées par l’ensemble des techniciens qui travaillent ici [NdlR : à la Chambre d’Agriculture] et des professionnels qui collaborent à cette vision ». S’y ajoute le réseau des Chambres d’agriculture qui permet également de bénéficier de compétences et d’expériences réalisées de l’autre côté de la mer.
La nouvelle chambre gagnera d’autant plus en légitimité qu’elle ne sera plus l’addition de deux structures départementales mais tiendra compte du poids respectif de l’agriculture dans les différents territoires de l’île ; c’est une question de démocratie – faut-il rappeler que ce poids est deux fois plus important en Haute-Corse ? Pour autant, la Corse-du-Sud devra être bien représentée, dans toutes ses spécificités.
Un plan stratégique détaillé pour tendre vers l’autonomie alimentaire
En tant que président actuel de la Chambre de Haute-Corse, Joseph Colombani regrette que le COVID mais aussi les difficultés liées au déménagement des locaux sur Vescovatu, aient entravé la réalisation des projets de la mandature actuelle, « même si aujourd’hui le résultat est là. » Car la nouvelle localisation de la Chambre a permis la création du rendez-vous annuel AGRISGIANI, le lancement tout dernièrement du futur Marché d’intérêt national… et devrait permettre de concrétiser un projet en cours d’étude d’une foire à bestiaux, tous les deux ou trois mois.
Pour autant, c’est un “sentiment d’inachevé” qui domine, et une grande déception vis-à-vis de la Collectivité et de l’ODARC qui, même si les relations se sont beaucoup améliorées, a longtemps contribué à déstabiliser les salariés de la Chambre, et entretenu un bashing anti-agriculteurs. « A la CdC, je ne sens pas de volonté agricole, avec une vision. On a beaucoup espéré sur l’autonomie. D’ailleurs, nous avions fait des propositions, quelque chose de construit. Des choses simples, de bon sens, qui sont les bases de tout projet de développement : en définissant une vision, un objectif. Des principes à respecter. Une gouvernance, afin qu’un responsable soit identifié pour chaque projet. Et des thématiques sur lesquelles travailler. »
Ce plan stratégique adressé en son temps à l’ODARC, représente aujourd’hui le programme que la liste Terra Nostra entend mettre en œuvre. L’objectif ? « Tendre vers l’autonomie alimentaire, tout en soutenant les filières d’exportation afin de garantir, cette fois, la souveraineté alimentaire, issue de l’équilibre de notre balance commerciale alimentaire ». On estime en effet que la Corse n’est autonome qu’à 4 %, alors que même les DOM-TOM le sont à hauteur de 15 à 20 % – et la France à 80 %. Les principes à respecter sont au nombre de cinq : « Garantir un revenu décent à l’agriculteur ; garantir l’accessibilité des produits à toutes les bourses, quelles que soient les catégories de consommateurs ; faire en sorte que tous les territoires de l’île soient concernés par le projet agricole ; conserver le type d’exploitation familial qui existe aujourd’hui ; garantir, enfin, le respect de l’environnement… ce qui suppose notamment que les productions et les pratiques culturales soient adaptées au terrain : on ne fait pas n’importe quoi, n’importe comment, n’importe où… ».
Les thèmes sur lesquels l’équipe entend travailler, concernent notamment le foncier ; le financement – avec notamment l’utilisation des outils dérogatoires comme le POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Éloignement et à l’Insularité) qui existent dans le dispositif de l’Union européenne, le marché, l’eau – même si le plan Aqua nostra y répond, la Corse a pris du retard –, les transports, la MSA, ou encore le sanitaire – tellement d’actualité, avec l’arrivée précoce, cette année, de la fièvre catarrhale. Réchauffement climatique et limitation des traitements phytosanitaires rendent plus que jamais indispensable de travailler notamment sur des auxiliaires de lutte spécifiques à la Corse…
Constituer une équipe motivée
Le dépôt des listes est fixé à la mi-décembre. L’équipe de Terra Nostra va mettre à profit ces quelques mois pour parcourir la Corse et pour trouver des candidats. « Chercher des personnes qui nous font confiance, qui ont ce sentiment qu’on peut faire quelque chose en Corse. Pour qu’ils éclairent sur leur situation, leurs propositions. Qu’on échange… Je ne me fixe aucune limite. Peu importe pour qui elles ont pu voter avant… Il faut des gens qui soient présents pour travailler. Qu’on ne se retrouve pas seuls quand on convoque un bureau ! » Bref, ce qui compte avant tout, c’est la personnalité des candidats : qu’ils soient des « forces d’entraînement dans leur région », pour constituer un « regroupement d’agriculteurs qui redonnent l’espoir agricole à ce pays, aux agriculteurs, aux consommateurs, et aux élus. » En prenant en compte l’évolution de la société. Le monde a changé et les agriculteurs doivent pouvoir concilier leur travail avec les façons de faire de la vie actuelle. On ne vivra plus à la manière des anciens. « Tout reste à construire : il faut rassembler autour des projets, au-delà des syndicats traditionnels. C’est un challenge que l’on se lance : rassembler les gens qui ont envie de travailler. »
Et cela en s’appuyant sur les jeunes. « J’ai vingt-cinq ans de syndicalisme derrière moi, explique Joseph Colombani. J’ai un peu d’expérience. En même temps, j’apprends tous les jours. Parce que cette expérience, il faut la faire vivre, évoluer, avec des visions de jeunes : j’ai des jeunes derrière moi. C’est eux qui vont vivre le projet 2050 ! » En d’autres termes, il a vocation à passer la main aux jeunes, avec un système de tuilage, comme on l’avait fait pour lui. « C’est mon héritage. Et je compte bien le passer à la jeunesse corse ! ».
En tant que président actuel de la Chambre de Haute-Corse, Joseph Colombani regrette que le COVID mais aussi les difficultés liées au déménagement des locaux sur Vescovatu, aient entravé la réalisation des projets de la mandature actuelle, « même si aujourd’hui le résultat est là. » Car la nouvelle localisation de la Chambre a permis la création du rendez-vous annuel AGRISGIANI, le lancement tout dernièrement du futur Marché d’intérêt national… et devrait permettre de concrétiser un projet en cours d’étude d’une foire à bestiaux, tous les deux ou trois mois.
Pour autant, c’est un “sentiment d’inachevé” qui domine, et une grande déception vis-à-vis de la Collectivité et de l’ODARC qui, même si les relations se sont beaucoup améliorées, a longtemps contribué à déstabiliser les salariés de la Chambre, et entretenu un bashing anti-agriculteurs. « A la CdC, je ne sens pas de volonté agricole, avec une vision. On a beaucoup espéré sur l’autonomie. D’ailleurs, nous avions fait des propositions, quelque chose de construit. Des choses simples, de bon sens, qui sont les bases de tout projet de développement : en définissant une vision, un objectif. Des principes à respecter. Une gouvernance, afin qu’un responsable soit identifié pour chaque projet. Et des thématiques sur lesquelles travailler. »
Ce plan stratégique adressé en son temps à l’ODARC, représente aujourd’hui le programme que la liste Terra Nostra entend mettre en œuvre. L’objectif ? « Tendre vers l’autonomie alimentaire, tout en soutenant les filières d’exportation afin de garantir, cette fois, la souveraineté alimentaire, issue de l’équilibre de notre balance commerciale alimentaire ». On estime en effet que la Corse n’est autonome qu’à 4 %, alors que même les DOM-TOM le sont à hauteur de 15 à 20 % – et la France à 80 %. Les principes à respecter sont au nombre de cinq : « Garantir un revenu décent à l’agriculteur ; garantir l’accessibilité des produits à toutes les bourses, quelles que soient les catégories de consommateurs ; faire en sorte que tous les territoires de l’île soient concernés par le projet agricole ; conserver le type d’exploitation familial qui existe aujourd’hui ; garantir, enfin, le respect de l’environnement… ce qui suppose notamment que les productions et les pratiques culturales soient adaptées au terrain : on ne fait pas n’importe quoi, n’importe comment, n’importe où… ».
Les thèmes sur lesquels l’équipe entend travailler, concernent notamment le foncier ; le financement – avec notamment l’utilisation des outils dérogatoires comme le POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Éloignement et à l’Insularité) qui existent dans le dispositif de l’Union européenne, le marché, l’eau – même si le plan Aqua nostra y répond, la Corse a pris du retard –, les transports, la MSA, ou encore le sanitaire – tellement d’actualité, avec l’arrivée précoce, cette année, de la fièvre catarrhale. Réchauffement climatique et limitation des traitements phytosanitaires rendent plus que jamais indispensable de travailler notamment sur des auxiliaires de lutte spécifiques à la Corse…
Constituer une équipe motivée
Le dépôt des listes est fixé à la mi-décembre. L’équipe de Terra Nostra va mettre à profit ces quelques mois pour parcourir la Corse et pour trouver des candidats. « Chercher des personnes qui nous font confiance, qui ont ce sentiment qu’on peut faire quelque chose en Corse. Pour qu’ils éclairent sur leur situation, leurs propositions. Qu’on échange… Je ne me fixe aucune limite. Peu importe pour qui elles ont pu voter avant… Il faut des gens qui soient présents pour travailler. Qu’on ne se retrouve pas seuls quand on convoque un bureau ! » Bref, ce qui compte avant tout, c’est la personnalité des candidats : qu’ils soient des « forces d’entraînement dans leur région », pour constituer un « regroupement d’agriculteurs qui redonnent l’espoir agricole à ce pays, aux agriculteurs, aux consommateurs, et aux élus. » En prenant en compte l’évolution de la société. Le monde a changé et les agriculteurs doivent pouvoir concilier leur travail avec les façons de faire de la vie actuelle. On ne vivra plus à la manière des anciens. « Tout reste à construire : il faut rassembler autour des projets, au-delà des syndicats traditionnels. C’est un challenge que l’on se lance : rassembler les gens qui ont envie de travailler. »
Et cela en s’appuyant sur les jeunes. « J’ai vingt-cinq ans de syndicalisme derrière moi, explique Joseph Colombani. J’ai un peu d’expérience. En même temps, j’apprends tous les jours. Parce que cette expérience, il faut la faire vivre, évoluer, avec des visions de jeunes : j’ai des jeunes derrière moi. C’est eux qui vont vivre le projet 2050 ! » En d’autres termes, il a vocation à passer la main aux jeunes, avec un système de tuilage, comme on l’avait fait pour lui. « C’est mon héritage. Et je compte bien le passer à la jeunesse corse ! ».