Ce week-end, comme chaque année, la même question se pose : gagne-t-on ou perd-on une heure ? Dans la nuit de samedi à dimanche, la France passera à l'heure d'hiver. À 3 heures du matin, il sera en réalité 2 heures, un changement qui offre aux Français une heure de sommeil en plus – une réjouissance pour les lève-tard.
Un gain de sommeil… et une heure en moins de lumière
Ce passage à l'heure d'hiver est une habitude depuis 1976, quand la France l’a instauré pour faire face au choc pétrolier de 1973-1974. L'objectif : réduire la consommation d’énergie en profitant davantage de la lumière naturelle le matin, en sacrifiant toutefois un peu de clarté le soir. Cette mesure, harmonisée en 1998 dans l'Union européenne, ne s'applique cependant pas aux territoires d'Outre-mer, hormis Saint-Pierre-et-Miquelon.
L’efficacité et la pertinence du changement d'heure sont aujourd’hui largement remises en question. En 2018, la Commission européenne a organisé une consultation publique : 56 % des citoyens européens se sont prononcés en faveur d'une "heure d'été permanente", contre 32 % préférant l'heure d'hiver, et 12 % sans opinion. Cette consultation a fait ressortir des attentes fortes pour une simplification des horaires et une réduction des effets perçus sur le rythme biologique.
Un projet de directive en attente depuis 2019
En France, l'Assemblée nationale a également consulté les citoyens en 2019. Sur plus de 2 millions de participants, 83,7 % se sont prononcés pour l'abandon du changement d'heure saisonnier. En réponse, la Commission européenne a proposé une directive pour mettre fin à cette mesure dès 2021. Pourtant, la crise du Covid-19 a repoussé l’examen du texte, laissant le dossier en suspens.