Les élus en tête de la manifestation.
Ils partirent 4000 en haut du Boulevard Paoli et arrivèrent 6000 sur la place Saint Nicolas ! Les Corses, pourtant peu friands de manifestations, se sont mobilisés en masse à Bastia, comme à Ajaccio, à l’unisson du choc, du sentiment d’horreur qui s’est abattu sur le pays et sur une partie du monde pendant trois jours. Représentants attendus des autorités civiles et religieuses, élus de tous bords, syndicalistes, journalistes, artistes, universitaires… mais aussi et surtout une foule anonyme de citoyens qui, entre la consternation, la colère et la peur, se sont unis contre la barbarie, la tentative d’oppression et l’atteinte aux libertés fondamentales, en particulier la liberté d’expression. Le 1er acte de toute dictature, qui se respecte, est de bâillonner la presse, de brûler les livres et d’emprisonner ou d’assassiner les journalistes, les écrivains et les humoristes qui diffusent l'information, qui créent ou relaient la contestation. La fatwa lancée contre Charlie Hebdo ne doit pas nous faire oublier que, même dans nos démocraties, la tentation reste forte, en dépit des dénégations officielles, de piétiner cette liberté sans cesse menacée. Les Corses ne s’y sont pas trompés.
Prise de tête des élus
C’est, donc, une foule compacte, composée de Bastiais et de gens venus des communes rurales alentour, de jeunes, de moins jeunes, de familles, d’enfants…, qui s’est agglutinée, avant 15 heures, devant le Palais de justice, débordant l’organisation prévue. Elle a, ensuite, descendu, en silence, le boulevard Paoli, s’arrêtant seulement à intervalles réguliers pour applaudir, avant de rejoindre la Place Saint-Nicolas. Cette marche républicaine se voulait oecuménique et apolitique, universelle et consensuelle. Ce qui n’a pas empêché, dans un réflexe compulsif, nombre d’élus présents de se bousculer pour être en tête du cortège, juste derrière la banderole, certains arborant même indument des écharpes tricolores !
Des mots poignants
La cérémonie s’est poursuivie, au pied du monument aux morts, de manière iconoclaste, alternant chansons, allocutions et extraits d’interview, de mail, de sketchs, notamment l’interview poignante de Philippe Val, l’ancien patron de Charlie Hebdo, donnée juste après le drame qui a frappé ses amis. Des étudiantes de Lettres Sup du lycée Giocante ont lu les noms des 17 victimes avant que les représentants des trois religions monothéistes livrent, ensemble, un bref message. Suivi par un discours fort de Jean-Sébastien de Casalta, représentant local de la Ligue des droits de l’homme, et de Jean-Jacques Padovani, président par intérim du Conseil général 2B, seul élu à prendre la parole. Le maire de Bastia, Gilles Simeoni, estimant qu’il fallait laisser la parole à la société civile, a refusé de s’exprimer.
Le journal des survivants
Puis, Anthony Casanova, collaborateur d’un journal satirique sur le Net et animateur de cette 2ème partie de la manifestation, a demandé à quatre journalistes « représentant les principaux médias corses », de témoigner, en snobant généreusement non seulement Corse Net Infos, mais aussi et surtout A Piazzetta, le premier et inégalé journal satirique corse. Un oubli plutôt incongru dans un hommage à Charlie Hebdo ! Signalons que « le journal des survivants » paraîtra le 14 février prochain à 1 million d’exemplaires. L’acheter reste encore la meilleure réponse à la barbarie qui vient de nous frapper !
N.M.
C’est, donc, une foule compacte, composée de Bastiais et de gens venus des communes rurales alentour, de jeunes, de moins jeunes, de familles, d’enfants…, qui s’est agglutinée, avant 15 heures, devant le Palais de justice, débordant l’organisation prévue. Elle a, ensuite, descendu, en silence, le boulevard Paoli, s’arrêtant seulement à intervalles réguliers pour applaudir, avant de rejoindre la Place Saint-Nicolas. Cette marche républicaine se voulait oecuménique et apolitique, universelle et consensuelle. Ce qui n’a pas empêché, dans un réflexe compulsif, nombre d’élus présents de se bousculer pour être en tête du cortège, juste derrière la banderole, certains arborant même indument des écharpes tricolores !
Des mots poignants
La cérémonie s’est poursuivie, au pied du monument aux morts, de manière iconoclaste, alternant chansons, allocutions et extraits d’interview, de mail, de sketchs, notamment l’interview poignante de Philippe Val, l’ancien patron de Charlie Hebdo, donnée juste après le drame qui a frappé ses amis. Des étudiantes de Lettres Sup du lycée Giocante ont lu les noms des 17 victimes avant que les représentants des trois religions monothéistes livrent, ensemble, un bref message. Suivi par un discours fort de Jean-Sébastien de Casalta, représentant local de la Ligue des droits de l’homme, et de Jean-Jacques Padovani, président par intérim du Conseil général 2B, seul élu à prendre la parole. Le maire de Bastia, Gilles Simeoni, estimant qu’il fallait laisser la parole à la société civile, a refusé de s’exprimer.
Le journal des survivants
Puis, Anthony Casanova, collaborateur d’un journal satirique sur le Net et animateur de cette 2ème partie de la manifestation, a demandé à quatre journalistes « représentant les principaux médias corses », de témoigner, en snobant généreusement non seulement Corse Net Infos, mais aussi et surtout A Piazzetta, le premier et inégalé journal satirique corse. Un oubli plutôt incongru dans un hommage à Charlie Hebdo ! Signalons que « le journal des survivants » paraîtra le 14 février prochain à 1 million d’exemplaires. L’acheter reste encore la meilleure réponse à la barbarie qui vient de nous frapper !
N.M.