Chez Angeo, le "Point chaud" nouveau de Bastia

C’est comme si l’enseigne avait toujours été là. Les clients, souvent de récents habitués, entrent porte-monnaie à la main et sortent baguette au bras. Hormis la devanture toute neuve et les murs intérieurs impeccables, rien n’indique que Chez Angeo n’existait pas auparavant sur le boulevard du Général Graziani, à proximité du centre-ville de Bastia. C’est pourtant là qu’Ange-Pierre a décidé d’installer le 5 février dernier son Point chaud, où il vend son pain – qu’il ne fait pas lui-même, la pâte venant d’un fournisseur corse – et sert cafés ou thés. « Cela fait plus de vingt ans que j’habite cette rue, et j’ai souvent entendu dire que le coin manquait d’une boulangerie. Raison pour laquelle je me suis implanté ici, endroit où il y avait un magasin d’imprimante 3D avant », explique le jeune homme de 21 ans.  

Absolument pas cuisinier à l’origine, encore moins pâtissier ou boulanger, celui qui a fait des études dans le management et le commerce vend pourtant des encas frais tous les matins. Composés pour la plupart d’aliments biologiques, les pizzas, tartes aux herbes, gâteaux au yahourt ou fiadoni, dressés dans la vitrine, attendent qu’un estomac gourmand se laisse séduire. « A part les viennoiseries et le pain, tout est fait maison. Je vais même cueillir les blettes !, assure-t-il. J’essaye de servir des choses différentes tous les jours. Je vais aussi me mettre à faire des plats, comme du taboulé, des salades de quinoa ou du risotto. Dans la famille, on sait cuisiner. On a d'ailleurs le restaurant L'Europe de Saint-Florent. Mais c’est tout. »  

 

Et Ange-Pierre, seul à gérer son Point chaud, ouvert tous les jours et uniquement fermé que le dimanche après-midi, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Chez Angeo devrait bientôt avoir sa terrasse – quelques tables vont être déposées sur le trottoir pour profiter des températures montantes à partir du mois d’avril –, et attend la réception de sa Licence qui permet de servir des boissons alcoolisées en accompagnent de nourriture.
Avec pour objectif de proposer un « happy hour », un laps de temps (d’une heure en général) durant lequel les tarifs sont plus avantageux qu’à l’ordinaire. Une offre commerciale démocratisée dans les grandes villes de France, mais très peu courante en Corse, et particulièrement à Bastia. « J’ai entendu parler de ce principe, j’ai trouvé ça intéressant et je me suis dit ‘‘Pourquoi pas ne pas le faire ici ?’’ Même s'il y beaucoup de réticences de la part d’autres entrepreneurs par rapport à l’happy hour, détaille le chef d’entreprise. Entre 17 et 18 heures, ou entre 18 et 19 heures, il y aura donc quelque chose de spécial, je ne sais pas encore exactement quoi. »
En attendant, Ange-Pierre espère bien continuer à voir régulièrement les mêmes visages venir se fournir en pain, s’autoriser une petite pause-café ou se laisser aller à une gourmandise. « Je suis très content, ça me plait bien ! », s’enthousiasme-t-il.
Pourvu que ça dure.