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Corte : Marc-Antoine Campana nommé nouveau directeur du CPIE-A Rinascita


Mario Grazi le Mardi 21 Janvier 2025 à 15:56

À 30 ans, Marc-Antoine Campana prend la tête du CPIE-A Rinascita après le départ de Bernard Vanucci à la retraite. Le 15 mai, alors qu'il célèbrera son trentenaire, l’association fêtera son cinquantenaire, un parallèle symbolique. Ancien étudiant à l’Université de Corse, Marc-Antoine Campana a su allier passion pour l’histoire, l’urbanisme et l’engagement associatif, en créant notamment l’association Cortinum et le projet de réhabilitation du Palais du Mobilier à Corte. Rencontre avec un jeune homme aux multiples facettes, prêt à relever les défis de ce nouveau chapitre.



 

Quelle a été l’évolution de votre parcours avant de devenir directeur du CPIE-A Rinascita ?
Mon parcours a été marqué par une double licence de droit et sciences politiques à l’Université de Corse, suivie d’une expérience Erasmus à Florence et d’un Master en politiques publiques à Science Po d’Aix-en-Provence. En 2019, j’ai lancé mon bureau d’études en urbanisme à Corte, puis je me suis impliqué dans des projets comme la réhabilitation du Palais du Mobilier, où j’ai lancé le concept de l'Open Spaziu. Parallèlement, mon engagement associatif a toujours été fort, notamment avec la création de l’association Cortinum et le projet cinématographique "Tandu in Corti", consacré à la mémoire des Cortenais.
 
C’est à travers ce projet que vous vous êtes rapprochés du CPIE-A Rinascita et de son site « Corti d’Eri » ?
Exactement. A travers les travaux menés par l’association dans le cadre de « Corti d’Eri » et mes travaux dans le cadre du projet « Tandu in Corti » j’ai intégré le CPIE-A Rinascita en septembre 2023 et le président fondateur, Antoine Feracci m’a proposé de devenir vice-président de l’association. Je poursuivais donc mes recherches en tant que membre du conseil d’administration et cela m’a permis de me familiariser avec le fonctionnement de l’association, ses activités, son équipe, rencontrer les divers éléments qui la composent. Et puis la question du départ à la retraite de Bernard Vanucci a commencé à se poser et devenir un sujet d’actualité puisqu’il partait le 31 décembre 2024. Nous cherchions une personne pour remplacer Bernard et au bout de quelques semaines, Antoine Feracci m’a fait la proposition de savoir si j’étais intéressé par le poste. J’ai pris un peu de temps pour réfléchir et je lui ai répondu favorablement. J’ai accepté de relever le défi.

C’est une charge supplémentaire pour vous. On sait qu’aujourd’hui la petite association née en mai 1975, A Rinascita di u Vecchju Corti, en l’occurrence, a évolué et rayonne au niveau régional avec plus d’une vingtaine de salariés et de très nombreux à projets à porter. Une association, l’une des plus importantes de l’île, qui fonctionne à l’image d’une entreprise. C’est ce challenge qui vous a motivé ?
Oui, c’est un véritable défi à relever et c’est une grande aventure humaine également car la Rinascita c’est un collectif humain et nous avons un peu plus d’une vingtaine de salariés. C’est une association qui en 50 ans s’est énormément professionnalisée. La petite association de quartier est devenue grande, très grande et parmi les plus importantes de l’île, au-delà de la simple masse salariale, qui mène des activités pluridisciplinaires dans de nombreux secteurs d’activités.

Quels sont-ils ces secteurs ?
L’association est organisée en 5 pôles d’activités qui gravitent autour d’un fonctionnement administratif. Nous avons le pôle social, le pôle de médiation scientifique, le pôle d’éducation à l’environnement, le pôle d’accompagnement des territoires et le pôle de conseil pour la rénovation énergétique. Cinq secteurs pour lesquels l’association intervient sur l’ensemble de la Corse et surtout nous bénéficions de l’expertise et de l’expérience de collaborateurs qui sont tous des gens diplômés du niveau Master voire doctorat chacun dans leurs domaines et dans chacun de ces pôles notre expertise et notre expérience repose vraiment sur la compétence de ces femmes et de ces hommes qui, pour certains, sont salariés depuis près de 30 ans.

Le grand projet de cette c’est bien sûr l’organisation du cinquantième anniversaire de l’association. Il y a déjà un projet qui s’est dessiné ?
C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis des mois et que nous dévoilerons très prochainement au cours d’une communication vraiment dédiée au cinquantenaire que nous souhaiterions voir se dérouler sur toute l’année dès le mois de mai et peut-être même avant. L’objectif est vraiment de mettre en valeur les partenaires avec lesquels nous travaillons. Nous voulons rendre hommage au travail réalisé par l’ensemble des personnels, insisté sur l’histoire de notre association, mais c’est aussi de mettre à l’honneur toutes celles et ceux qui ont rendu cela possible. Les membres fondateurs il y a 50 ans, les partenaires historiques qui nous accompagnent toujours aujourd’hui comme les services de l’Etat, la Collectivité de Corse, l’Office de l’Environnement, l’Université de Corse, la mairie de Corte et de nombreuses autres communes insulaires, etc. et de réfléchir à une programmation qui soit collective en rappelant que la Rinascita c’est, certes une équipe, mais aussi un collectif de bénévoles ainsi qu’un cercle de partenaires et de soutiens qui nous permettent depuis des années de poursuivre nos actions et qui nous accompagnent dans notre stratégie de développement des activités de l’association.

Outre cet anniversaire, il y a un projet spécifique à retenir cette année ?
Nous avons énormément de choses prévues sur les mois à venir. Par exemple, l’Agence de l’Eau nous a sollicité pour que nous organisions pour elle un cycle de 11 réunions publiques dans toute la Corse dans le cadre de la révision du SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau). Nous avons été choisis car sur cette question de l’eau nous avons une vraie expertise depuis des années à travers les projets que nous menons en termes d’éducation à l’environnement ainsi que notre projet Casa di l’Acqua qui sont des concrétisations structurantes de notre projet associatif et l’Agence de l’Eau a estimé que nous avions et l’expérience sur le sujet. Et pour ce projet c’est Violette Foubert, responsable du pôle accompagnement des territoires, qui est chargée de la coordination de ces réunions publiques car, depuis 13 ans, elle a développé une grande expertise et elle est aussi un acteur de terrain que nos interlocuteurs connaissent pour sa rigueur et son sérieux dans ce type de projets. C’est un exemple parmi d’autres du travail de professionnalisation qui a été fait au cours des 50 dernières années car nous avons des interlocuteurs qui sont clairement identifiés comme des experts par de nombreuses structures qui travaillent sur le territoire.

Ces réunions publiques vont s’articuler autour de quoi et pour quels objectifs ?
Ce qui a été prévu par le pôle d’accompagnement des territoires c’est une animation autour du sujet de la fresque de l’eau. C’est un format de participation citoyenne très encadré om il y a une vraie méthodologie qui est prévue. A l’issue de cet atelier, un peu sur le même format de ce que l’on appelle la fresque du climat, tous les participants seront invités à remplir un questionnaire élaboré par l’Agence de l’Eau et qui servira à alimenter la réflexion sur la révision du SDAGE.

Lorsqu’on parle de l’eau c’est son importance vitale pour les populations, une source à préserver tout comme son biotope ?
Les questions liées à l’eau nous intéressent à tous les points de vue. C’est-à-dire c’est la question de la ressource en elle-même, de la biodiversité qu’elle contient et aussi da patrimoine bâti lié à cette gestion de l’eau comme les fontaines ou encore les moulins. Nous avons une lecture très globale du sujet et c’est pour cela que nous sommes des acteurs incontournables en matière d’éducation à l’environnement et surtout sur les questions liées à l’eau. C’est pour cela aussi Que nous faisons des interventions dans toutes les écoles insulaires pour justement faire passer ces messages et sensibiliser les jeunes à ces problématiques. Nous avons également d’autres projets à développer cette année comme les trophées scientifiques, la Fête de la Science. Nous avons également restructuré le pôle d’accompagnement à la rénovation énergétique qui étaient situés dans les anciens locaux de Radio Corti Vivu, qui avait créée par l’association, rue du Vieux Marché. Pour des raisons d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, nous les avons transférés dans nos locaux du 7 de la rue du Colonel Feracci. Pour c’était essentiel d’installé ce pôle en pleine croissance dans des locaux accessibles au grand public mais aussi de réfléchir à comment développer ce type d’activité. La question de la précarité énergétique fait partie de nos priorités.

Terminons par une question plus personnelle. Vous aviez eu des ambitions politiques pour Corte à votre retour. Ces ambitions sont mises entre parenthèses ou sont-elles aujourd’hui abandonnées ?
La page de la politique est tournée. Je me sens beaucoup plus utile à mes convictions en faisant ce que je fais aujourd’hui dans le milieu associatif qu’en faisant du militantisme politique.