Ce jeudi soir, les étudiants et les trois syndicats étudiants, Ghjuventù Paolina, CGC et Ghjuventù Indipendentista, participaient à la conférence de presse organisée par le collectif d'anciens prisonniers corses Patriotti, à l'Università di Corsica.
Un rassemblement qui avait pour but de dénoncer d'une part "l'acharnement judiciaire" dont sont victimes Stéphane Tomasini, Felix Benedetti et Jean Marc Dominici. Un nouveau procès pour "refus de se soumettre au Fijait" aura lieu ce mercredi 29 Janvier à 14 heures au palais de justice de Bastia.
"Ce nouveau procès a valeur de symbole. Il traduit le refus conscient de se soumettre au Fichier Judiciaire Automatisé des Auteurs d'Infractions Terroristes ( Fijait) et au contrôle que ce même fichier suppose (communication adresse, signalisation déplacement à l'étranger, présentation régulière aux autorités ). Il traduit aussi l'innaceptation de l'amalgame imposé - le vocable " terroriste " au regard de l'histoire et de l'action patriotique corse, et des conséquences et des évolutions politiques qu'elles ont engendré" précisait Olivier Sauli en tribune.
Patriotti et étudiants dénonçaient également la détention sur le continent de Julien Muselli, Ghjilormu Garelli et Adien Matarise ainsi que l'assignation à résidence de Nathalie Vincensini à Marseille.
" Aujourd’hui l’ensemble de la jeunesse Corse se mobilise pour soutenir Le collectif Patriotti car nous voyons que les jeunes, surtout à l'université, ne sont pas sensibilisés. Ils doivent prendre conscience de la problématique d'être fiché S, surtout pour les militants corses" ajoutait Laetitia Mattei Nutti de la Ghjuventù Paolina
Acharnement judiciaire et appel à la mobilisation
Un nouveau procès pour refus de soumission au Fijait.
"Nous avons été condamnés une première fois. Nous en sommes à l'appel de la deuxième procédure. Et ils ont déjà entamé la troisième car j'ai été convoqué il y a quinze jours, où je ne me suis évidemment pas rendu pour la troisième série.
Nous revendicons le retrait du Fijait car c'est notre honneur de patriote qui est bafoué. Nous sommes assimilés au terrorisme islamiste et traités comme tels. De plus, c'est une atteinte aux libertés individuelles et collectives. C'est un combat inégal mais qu'il faut le mener. Un combat d'actualité mais aussi pour les générations futures. Il aurait effectivement été plus simple pour nous de signer ce document. C'est un combat juridique que l'on veut inclure dans un combat mondial, pour contrer la dérive totalitaire des grands pouvoirs occidentaux.
On note des contradictions de la justice francaise " expliquait Félix Benedetti.
Quant à Jean-Marc Dominici, il a notamment reçu il y a quelques jours une nouvelle amende à régler.
"J'ai reçu une première lettre sur le fonds de garantie des victimes du terrorisme. Ils estiment qu'aujourd'hui que je peux payer plus. Sans raison. La seconde lettre est en rapport à l'attentat pour lequel j'ai été condamné. Ils me réclament 56 000€, à régler sous trentaine, avant saisie sur salaire ou blocage du compte courant.
Ils ont mis la machine judiciaire en marche pour nous écraser complètement. Une logique de vengeance. Tout ça est intentionnel et c'est une manière de régler leurs comptes".
Le collectif Patriotti lance un appel à la mobilisation.
"Il est évident que ce procès qui aura lieu à Bastia, suppose une participation de toutes celles et ceux qui défendent la liberté.
Ainsi, nous appelons à une mobilisation massive, devant le palais de la "justice" Française de Bastia, ce mercredi 14h, en soutien aux trois patriotes corses".