- Est-ce le 1er chantier bénévole organisé sur le territoire de la Costa Verde ?
- Oui. La CTC organise un chantier de jeunes bénévoles par an. Ces jeunes viennent de toute la Corse, d’Ajaccio, de Porto-Vecchio, de Bonifacio, pour travailler pendant trois jours sur un projet commun.
- Quel est le but de ce type de chantier ?
- Le but premier est de permettre aux jeunes de se rencontrer, de travailler sur une action utile pour la collectivité, d’acquérir des compétences et de l’autonomie par rapport à une tâche bien particulière. Et surtout, avant tout, de se retrouver entre eux pendant trois jours dans une atmosphère de convivialité pour pouvoir échanger.
- Comment ces jeunes sont-ils choisis ?
- Nous faisons appel à des associations. Pour ce chantier, nous avons fait appel à LEIA, une association d’éducateurs de rue, à l’association familiale du Fium’Altu de Folelli et à des candidatures par l’intermédiaire du CRIJ (Centre régional information jeunesse) pour des jeunes entre 16 et 21 ans. Sur ce chantier, qui compte une vingtaine de jeunes, 8 ont moins de 18 ans et le reste est âgé de 18 à 24 ans.
- Ces jeunes sont-ils issus de milieu défavorisé ?
- Oui. Nous leur donnons la chance de vivre pendant trois jours un moment un peu magique.
- Quelle est l’action visée cette année ?
- L’action visée en Costa Verde porte sur la réhabilitation d’un sentier qui mène au hameau abandonné de Raghja, situé à 250 mètres d’altitude sur la commune de San Nicolao et sur un circuit de randonnée Mare et Monti. Le projet est de refaire le sentier d’origine, notamment les murets en pierre, et de construire une table d’hôte afin que les promeneurs puissent s’asseoir et contempler la vue qui est magnifique. Autour de cette action, est construit un programme pour accueillir et intéresser les jeunes.
- Pourquoi avoir choisi Raghja ?
- J’ai pensé très vite à Raghja parce qu’il a fait partie, il y a quelques années, d’un projet européen de réhabilitation de hameaux abandonnés, projet qui réunissait d’autres pays méditerranéens comme la Turquie, la Grèce et l’Italie. Nous avions élaboré un programme que nous n’avons pas pu mener à terme à cause de la difficulté de l’opération due au fait que les ruines appartenaient à des propriétaires différents. L’idée de ce chantier est, au moins, de faire un chemin permettant l’accès facile à ce hameau, qui est un lieu magique. Raghja est composé de 3 ou 4 ruines avec une vue magnifique sur la mer. Entre deux ruines, on voit l’île de Monte Christo. C’est un lieu qui devrait toucher les jeunes.
- Quel programme leur avez-vous concocté, en plus du chantier ?
- Lundi, était organisé un trek éducatif pour découvrir le patrimoine et l’environnement. Les jeunes sont partis d’un pont génois pour rejoindre Raghja. Mardi, ils vont faire une émission radio sur le thème du chantier bénévole à Voce Nustrale, la radio de l’ADECEC (Association pour le Développement des Etudes archéologiques, historiques, linguistiques et naturalistes du Centre-Est de la Corse), une association située sur la commune de Cervione. Mercredi, ils vont découvrir la pelote basque avec des animateurs passionnés. C’est un sport qui se pratique peu en Corse où il n’y a qu’un seul fronton, à Santa Maria Poghju. C’est un sport assez simple et les jeunes vont pouvoir jouer rapidement. Des soirées sont aussi organisées pour leur permettre de partager des moments sympathiques entre eux.
- Pouvez-vous tirer un bilan de cette opération de la CTC ?
- Depuis sa création, nous avons touché plus de 500 enfants. Certains projets se font avec les communes, ce ne sont pas des chantiers régionaux. Il n’y a qu’un seul chantier régional par an. Comme c’est un très bon dispositif, intéressant pour la jeunesse qui y adhère, nous allons désormais essayer d’organiser deux chantiers régionaux par an, d’autant qu’il n’y a pas grand chose d’autre qui soit proposé aux jeunes.
Propos recueillis par Nicole MARI