Jean-Paul Villa, dirigeant de la société Oriente Environnement, promoteur du projet, entouré de Boris Bretaudeau, géologue, et de Jean-Marie Barbaud, responsable du bureau d'études et d'ingénierie qui a mis au point le projet.
- En quoi consiste exactement votre projet ?
- C’est un centre de stockage des déchets ménagers non valorisables. Il s’inscrit parfaitement dans la politique menée aujourd’hui par la Collectivité territoriale de Corse (CTC) et par le plan d’action de tri à la source et de valorisation des déchets qui vient d’être adopté. Nous intervenons après le tri et la valorisation en récupérant tout ce qui n’est pas valorisable et tous les déchets ultimes. Dans la poubelle quotidienne, il y a encore, aujourd’hui, beaucoup de fermentescibles. Nous avons aménagé et dimensionné notre installation pour pouvoir les recevoir, les traiter, les gérer et les valoriser. Ces déchets seront bio-méthanisés pour produire du biogaz qui sera transformé en électricité et en chaleur.
- L’Exécutif régional a donné un avis défavorable. Ce projet est-il réellement compatible avec le nouveau plan d’action ?
- Oui ! Complètement ! Ce projet se situe en aval de ce que veut faire la CTC qui incite les collectivités à trier et à valoriser. Comme nous intervenons pour récupérer tout ce qui n’aura pas été trié et tout ce qui n’est pas triable ou valorisable, nous sommes complémentaires. Même en cas de réussite totale du plan de la CTC sur cinq ans - ce que j’espère -, il restera encore plus de 100 000 tonnes à stocker en année 5. Il faut prévoir les outils pour les stocker. Sans quoi, les poubelles resteront dans les rues et les objectifs ne seront pas atteints !
- Quelle est la capacité de stockage potentielle de votre installation ?
- Elle est dimensionnée en fonction des besoins du moment. Aujourd’hui, l’impasse des déchets concerne 70 000 tonnes. Nous nous sommes, donc, positionnés pour répondre à ce besoin. Nous pourrons traiter, chaque année, 70 000 tonnes de déchets ménagers non valorisables et 102 000 tonnes de terres amiantifères. Cette installation est, bien sûr, évolutive, elle a la capacité de s’adapter au plan régional de tri. En cas de réduction de la production de déchets, on peut réduire drastiquement la capacité de tonnage et fonctionner à 20 000, 25 000 ou 30 000 tonnes.
- Cette réduction n’affecterait-elle pas sa rentabilité ?
- Non ! Elle ne pose pas de problème ! Les investissements sont, certes, conséquents au départ, mais se font, après, au fil de l’eau. Les alvéoles seront tout simplement plus petites.
- On accuse votre Centre de n’être qu’une décharge. Que répondez-vous ?
- Comparer notre site à une décharge est très réducteur ! Il suffit franchement de lire notre dossier pour ne plus parler de décharge. Dans une décharge, on subit le déchet. Dans notre projet, c’est tout le contraire, on ne le subit pas, on le transforme en opportunités. On le valorise, on le maîtrise et on le stocke.
- Vous affirmez que votre projet est fiable et respectueux de l’environnement avec zéro nuisance. Ce n’est pas ce que dit le Collectif Tavignanu Vivu ?
- Sur la qualité de notre installation, je n’ai pas entendu grand chose ! Tout le monde s’accorde à dire que notre projet est ce qu’il faut pour l’avenir et répond parfaitement à ce dont la Corse a besoin. L’endroit choisi a suscité des débats. Nous avons observé le silence pendant l’enquête publique et l’instruction du dossier puisque nous avions un devoir de réserve. Aujourd’hui, nous voulons juste dire que tout ce qui est affirmé par les opposants au projet n’est pas vrai ! Ce sont des contrevérités ! Nos études ont été validées par les services de l’Etat et confirmées par la tierce expertise commandée par la préfecture.
- Qu’est-ce qui n’est pas vrai ? Le Collectif affirme, dans sa contre-expertise, que le site ne s’y prête pas ?
- Nous avons bien entendu ce que prétendent les contre-expertises faites pour le compte du Collectif. Nous y avons répondu point par point. Nous avons essayé d’être le plus transparent possible. Nous le répétons : s’il y a besoin encore d’expliquer, de rassurer la population, nous sommes prêts à le faire, nous ne sommes pas fermés à la discussion. Au contraire, nous voulons que les choses soient les plus claires possibles.
- Le sol du site est-il apte à recevoir une telle installation ?
- Oui ! Là encore, toutes les études, que nous avons menées, le prouvent ! Même si elles sont malmenées par le rapport de Mr Royal, je rappelle qu’elles ont déjà été examinées par un premier contradicteur, à savoir les services de l’Etat. Ces services sont là pour vérifier la véracité de nos dires. Il y a eu, ensuite, une tierce expertise commandée par l’INERIS qui est l’évaluateur de risques du ministère de l’Environnement. L’Etat se retourne systématiquement vers l’INERIS quand il a besoin de se prononcer sur un facteur de risques. Or, le rapport de l’INERIS a clairement conclu qu’il n’y avait pas de souci, que le projet était recevable par rapport aux normes. Je ne suis pas géologue ou hydrogéologue pour affirmer le contraire.
- Y-a-t-il un risque de pollution des nappes phréatiques, du fleuve et des terres agricoles ?
- Non ! Au contraire ! S’il y avait un risque, nous n’aurions même pas pu déposer le dossier ! Nous avons l’obligation de respecter les directives du Grenelle de l’Environnement et le nouveau règlement issu de la COP 21. Il n’y a aucun risque !
- Le projet est soumis à une autorisation administrative, le Préfet tranchera fin juin. Pensez-vous qu’il donnera son aval ?
- On est dans un contexte politique et affectif lié à la crise des déchets. Sans quoi, je pense qu'on obtiendrait sans problème une autorisation. On a l’impression qu’on apporte un problème alors que, vus la crise des déchets et les besoins, on apporte une solution !
- Que ferez-vous, si vous obtenez l’aval préfectoral ?
- Si le Préfet donne son aval, nous ferons des études plus affinées et commencerons la mise en place du site. Les travaux nécessaires dureront entre six et huit mois. L’ouverture du pôle pourrait avoir lieu au 1er trimestre 2017.
- Même si la population reste vent debout contre ? Comment allez-vous gérer ça ?
- Si nous obtenons l’autorisation préfectorale, nous nous efforcerons encore plus d’expliquer notre projet aux gens. Nous leur proposons de s’associer avec nous, de prendre part à notre projet, de s’asseoir au Conseil de surveillance du Centre… Nous proposons de leur donner à gérer une zone humide sur le site, là où la biodiversité est la plus fragile et s’exprime le plus. Nous sommes tout à faire ouverts, favorables à ce que le Collectif et la population soient à nos côtés.
- Les peurs exprimées sont-elles infondées ?
- Non ! Je comprends les peurs et les réactions. Les opposants ont trouvé des personnes qui leur ont dit ce qu’ils avaient envie d’entendre et qui ont ravivé les peurs. Nous sommes là pour rassurer la population, lui apporter des éléments factuels qui lui prouvent qu’elle n’a pas d’inquiétude à avoir. Il est important de répondre dans un cadre juridique et technique. Un exploitant engage sa responsabilité civile et pénale. Quel serait, pour nous, l’intérêt de mentir et de trafiquer ? Nous disons clairement que nous maîtrisons ce projet et que nous savons faire.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- C’est un centre de stockage des déchets ménagers non valorisables. Il s’inscrit parfaitement dans la politique menée aujourd’hui par la Collectivité territoriale de Corse (CTC) et par le plan d’action de tri à la source et de valorisation des déchets qui vient d’être adopté. Nous intervenons après le tri et la valorisation en récupérant tout ce qui n’est pas valorisable et tous les déchets ultimes. Dans la poubelle quotidienne, il y a encore, aujourd’hui, beaucoup de fermentescibles. Nous avons aménagé et dimensionné notre installation pour pouvoir les recevoir, les traiter, les gérer et les valoriser. Ces déchets seront bio-méthanisés pour produire du biogaz qui sera transformé en électricité et en chaleur.
- L’Exécutif régional a donné un avis défavorable. Ce projet est-il réellement compatible avec le nouveau plan d’action ?
- Oui ! Complètement ! Ce projet se situe en aval de ce que veut faire la CTC qui incite les collectivités à trier et à valoriser. Comme nous intervenons pour récupérer tout ce qui n’aura pas été trié et tout ce qui n’est pas triable ou valorisable, nous sommes complémentaires. Même en cas de réussite totale du plan de la CTC sur cinq ans - ce que j’espère -, il restera encore plus de 100 000 tonnes à stocker en année 5. Il faut prévoir les outils pour les stocker. Sans quoi, les poubelles resteront dans les rues et les objectifs ne seront pas atteints !
- Quelle est la capacité de stockage potentielle de votre installation ?
- Elle est dimensionnée en fonction des besoins du moment. Aujourd’hui, l’impasse des déchets concerne 70 000 tonnes. Nous nous sommes, donc, positionnés pour répondre à ce besoin. Nous pourrons traiter, chaque année, 70 000 tonnes de déchets ménagers non valorisables et 102 000 tonnes de terres amiantifères. Cette installation est, bien sûr, évolutive, elle a la capacité de s’adapter au plan régional de tri. En cas de réduction de la production de déchets, on peut réduire drastiquement la capacité de tonnage et fonctionner à 20 000, 25 000 ou 30 000 tonnes.
- Cette réduction n’affecterait-elle pas sa rentabilité ?
- Non ! Elle ne pose pas de problème ! Les investissements sont, certes, conséquents au départ, mais se font, après, au fil de l’eau. Les alvéoles seront tout simplement plus petites.
- On accuse votre Centre de n’être qu’une décharge. Que répondez-vous ?
- Comparer notre site à une décharge est très réducteur ! Il suffit franchement de lire notre dossier pour ne plus parler de décharge. Dans une décharge, on subit le déchet. Dans notre projet, c’est tout le contraire, on ne le subit pas, on le transforme en opportunités. On le valorise, on le maîtrise et on le stocke.
- Vous affirmez que votre projet est fiable et respectueux de l’environnement avec zéro nuisance. Ce n’est pas ce que dit le Collectif Tavignanu Vivu ?
- Sur la qualité de notre installation, je n’ai pas entendu grand chose ! Tout le monde s’accorde à dire que notre projet est ce qu’il faut pour l’avenir et répond parfaitement à ce dont la Corse a besoin. L’endroit choisi a suscité des débats. Nous avons observé le silence pendant l’enquête publique et l’instruction du dossier puisque nous avions un devoir de réserve. Aujourd’hui, nous voulons juste dire que tout ce qui est affirmé par les opposants au projet n’est pas vrai ! Ce sont des contrevérités ! Nos études ont été validées par les services de l’Etat et confirmées par la tierce expertise commandée par la préfecture.
- Qu’est-ce qui n’est pas vrai ? Le Collectif affirme, dans sa contre-expertise, que le site ne s’y prête pas ?
- Nous avons bien entendu ce que prétendent les contre-expertises faites pour le compte du Collectif. Nous y avons répondu point par point. Nous avons essayé d’être le plus transparent possible. Nous le répétons : s’il y a besoin encore d’expliquer, de rassurer la population, nous sommes prêts à le faire, nous ne sommes pas fermés à la discussion. Au contraire, nous voulons que les choses soient les plus claires possibles.
- Le sol du site est-il apte à recevoir une telle installation ?
- Oui ! Là encore, toutes les études, que nous avons menées, le prouvent ! Même si elles sont malmenées par le rapport de Mr Royal, je rappelle qu’elles ont déjà été examinées par un premier contradicteur, à savoir les services de l’Etat. Ces services sont là pour vérifier la véracité de nos dires. Il y a eu, ensuite, une tierce expertise commandée par l’INERIS qui est l’évaluateur de risques du ministère de l’Environnement. L’Etat se retourne systématiquement vers l’INERIS quand il a besoin de se prononcer sur un facteur de risques. Or, le rapport de l’INERIS a clairement conclu qu’il n’y avait pas de souci, que le projet était recevable par rapport aux normes. Je ne suis pas géologue ou hydrogéologue pour affirmer le contraire.
- Y-a-t-il un risque de pollution des nappes phréatiques, du fleuve et des terres agricoles ?
- Non ! Au contraire ! S’il y avait un risque, nous n’aurions même pas pu déposer le dossier ! Nous avons l’obligation de respecter les directives du Grenelle de l’Environnement et le nouveau règlement issu de la COP 21. Il n’y a aucun risque !
- Le projet est soumis à une autorisation administrative, le Préfet tranchera fin juin. Pensez-vous qu’il donnera son aval ?
- On est dans un contexte politique et affectif lié à la crise des déchets. Sans quoi, je pense qu'on obtiendrait sans problème une autorisation. On a l’impression qu’on apporte un problème alors que, vus la crise des déchets et les besoins, on apporte une solution !
- Que ferez-vous, si vous obtenez l’aval préfectoral ?
- Si le Préfet donne son aval, nous ferons des études plus affinées et commencerons la mise en place du site. Les travaux nécessaires dureront entre six et huit mois. L’ouverture du pôle pourrait avoir lieu au 1er trimestre 2017.
- Même si la population reste vent debout contre ? Comment allez-vous gérer ça ?
- Si nous obtenons l’autorisation préfectorale, nous nous efforcerons encore plus d’expliquer notre projet aux gens. Nous leur proposons de s’associer avec nous, de prendre part à notre projet, de s’asseoir au Conseil de surveillance du Centre… Nous proposons de leur donner à gérer une zone humide sur le site, là où la biodiversité est la plus fragile et s’exprime le plus. Nous sommes tout à faire ouverts, favorables à ce que le Collectif et la population soient à nos côtés.
- Les peurs exprimées sont-elles infondées ?
- Non ! Je comprends les peurs et les réactions. Les opposants ont trouvé des personnes qui leur ont dit ce qu’ils avaient envie d’entendre et qui ont ravivé les peurs. Nous sommes là pour rassurer la population, lui apporter des éléments factuels qui lui prouvent qu’elle n’a pas d’inquiétude à avoir. Il est important de répondre dans un cadre juridique et technique. Un exploitant engage sa responsabilité civile et pénale. Quel serait, pour nous, l’intérêt de mentir et de trafiquer ? Nous disons clairement que nous maîtrisons ce projet et que nous savons faire.
Propos recueillis par Nicole MARI.