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Depuis Ajaccio, les Conservatoires Botaniques Nationaux en appellent à l’État


le Mercredi 2 Octobre 2024 à 19:41

En marge des 4ème rencontres des Conservatoires Botaniques Nationaux (CBN) qui se déroulent depuis lundi à Ajaccio, les élus de la fédération ont lancé un appel à l'État ce mercredi afin de "garantir leur pérennité". Dans cette optique, ils attendent que l'État répondent à huit revendications et souhaitent être reçus au plus vite par la ministre de l'Écologie.



Le discours de politique générale du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, devant l’Assemblée nationale mardi après-midi les a laissés sur leur faim. Alors ce mercredi, en marge des 4ème rencontres des Conservatoires Botaniques Nationaux (CBN) qui se déroulent depuis lundi au Palais des Congrès d’Ajaccio, les élus de la Fédération des CBN ont entendu lancer un appel à l’État pour « garantir leur pérennité ». « Nous interrogeons quant à l’absence d’un secrétaire d’État à la biodiversité, sachant que c’est l’axe majeur de notre action », a indiqué Guy Armanet, le vice-président de la fédération des CBN et président de l’Office de l’Environnement de la Corse en préambule d’une déclaration solennelle lue à plusieurs voix dans laquelle il a notamment été rappelé que les CBN « sont des institutions uniques à la croisée des mondes scientifiques, des gestionnaires et des politiques publiques », dont le « rôle est crucial dans la préservation et la connaissance de la biodiversité floristique et leurs compétences scientifiques se construisent sur le long terme ». 
 
« Le réseau des CBN est inégalé à échelle mondiale et réunit des experts en phytosociologie, botanique et écologie apporte un appui inestimable aux politiques publiques », ont insisté les élus de la fédération en pointant des établissements « indispensables à la mise en œuvre du cadre mondial sur la biodiversité ». « Ancrés sur le terrain et dans les territoires, les CBN assurent une stabilité nécessaire à la connaissance et à la préservation de notre biodiversité. Ils répondent aux enjeux croissants auxquels nous aurons à faire face notamment le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité », ont-ils encore avancé en regrettant : « Malgré la reconnaissance accrue de leurs compétences et de leurs missions, les CBN sont confrontés à des défis structurels et financiers qui menacent leur pérennité ». 
 
Des revendications pour une politique publique de la biodiversité « digne des enjeux »
 
De facto, la fédération des CBN a indiqué vouloir porter huit revendications auprès du Gouvernement. À commencer par la reconnaissance de la spécificité des CBN. « Nous demandons à l’État de reconnaître cette spécificité et de s’assurer que les CBN conservent leur rôle essentiel dans les politiques publiques de biodiversité, de l’échelon local à l’échelon national », ont argué les élus de la fédération. Par ailleurs, ils réclament une augmentation et une stabilisation des dotations publiques afin d’éviter « que les CBN ne soient surchargés par des missions sans moyens financiers adaptés ». Dans la même veine, ils demandent un renforcement de la gouvernance des CBN, avec des moyens d’animation et de coordinations accrus « pour faire face à l’augmentation des demandes et à la complexité croissante des enjeux de biodiversité ». La fédération souhaite en outre une meilleure coordination de l’État afin que les différentes instances (ministères, Office Français de la Biodiversité, DREAL) travaillent ensemble « de manière plus cohérente ». Afin de préparer l’avenir, est aussi posée la nécessité d’un renouvellement des compétences et d’un soutien à la formation. « Les compétences en écologie, en botanique et en phytosociologie doivent être ajoutées à la liste des métiers en tension car elles sont indispensables à la mise en œuvre de la transition écologique dans les territoires », ont souligné les élus en qualifiant de « primordial » la nécessité de créer « un maillage territorial de formations initiales et continues de qualité et de permettre à tous les CBN de former des apprentis ». Enfin, les élus de la fédération exigent également un soutien afin de pouvoir déployer les grands programmes nationaux, un financement des plans nationaux d’action, ou encore un dialogue renforcé avec l’État. 
« La fédération des CBN se tient prête à engager ce dialogue stratégique avec l’État afin de bâtir une politique publique de la biodiversité digne des enjeux auxquels nous faisons face, tant à l’échelle régionale, nationale qu’internationale », ont conclu les élus, indiquant que suite à cette déclaration d’Ajaccio ils demanderont à être reçus de manière urgente par la ministre de l’Écologie.