À Cassanu, la Sant’Antone Abbate a réuni fidèles et habitants pour une célébration marquée par l’intronisation de deux nouveaux confrères au sein de la confrérie Sant’Antone Abbate. Jean-Roch Bernard et Loup-Andrea Gabrielli ont rejoint les rangs de cette fraternité spirituelle, perpétuant une tradition séculaire. "C’est très important pour nous d’introniser 2 nouveaux confrères au sein de la confrérie du village. Surtout à l’heure actuelle car il y a de moins en moins de jeunes qui s’impliquent dans les confréries. La dernière date d’il y a 4 ans. Aujourd’hui nous sommes une dizaine", explique Jean-Marie Agostini, prieur de la confrérie.
La célébration a débuté par les chants sacrés entonnés par les confrères, avant que les deux jeunes hommes ne soient appelés à l’autel par l’archiprêtre Louis El Rahi pour recevoir la bénédiction. Les aubes rouge et blanche, aux couleurs de la confrérie, attendaient sur la clôture de l’autel avant d’être bénites. "Ils vont recevoir l’habit une fois bénit, vont s’engager publiquement et vont répondre à quelques questions pour savoir s’ils sont conscients de l’implication qui les attend. C’est un grand engagement", a précisé l’archiprêtre.
Pour rejoindre la confrérie, plusieurs conditions sont nécessaires : une demande officielle, avoir reçu les sacrements du baptême, de la communion et de la confirmation, ainsi qu’un âge minimum de 15 ans.
Jean-Roch Bernard, l’un des nouveaux confrères, a souligné l’importance de cet engagement : "La confrérie du village a toujours suivi les processions, messes et fêtes patronales. Aujourd’hui, quand on est en âge de devenir confrère, il est important de franchir le cap pour que la confrérie puisse perdurer dans le temps et passer le flambeau de la religion aux jeunes générations."
Pour l’archiprêtre Louis El Rahi, cette intronisation témoigne de l’importance de préserver ces traditions : "S’il n’y a pas de nouveaux confrères qui entrent, les confréries deviendront des musées avec des reliques exposées. Une confrérie, c’est une association de fidèles laïques, reconnue par l’Église et qui a pour rôle de transmettre ce qu’elle a reçu. Le fait que des jeunes soient intronisés montre que la transmission existe encore. En plus des valeurs, ils transmettent l’évangile."
L’archiprêtre a également rappelé le rôle symbolique de Sant’Antone Abbate, le père fondateur du monachisme, surnommé "U Porcu". "Il a tout abandonné pour se mettre au service du Christ. Dans le désert, le diable le tentait sous plusieurs formes, notamment celle d’animaux à l’apparence gentille, comme le cochon. La cloche qu’il tient à la main, selon l’histoire, l’aidait à revenir à la réalité lorsqu’il succombait presque à la tentation."
En fin d’office, la statue de Sant’Antone Abbate a été portée en procession dans les rues du village, une tradition incontournable à Cassanu. La journée s’est conclue autour du verre de l’amitié, fidèle à la chaleur et à la convivialité de cette fête annuelle.
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