Le président de la Fondation Maria Carta, Leonardo Marras, aux côtés de l’adjoint à la Culture et au Patrimoine de Bonifacio Alain Di Meglio et de Nadia Matta, maire de Santa Teresa di Gallura et de Gustau Navarro Barba, représentant de la Catalogne, lors de la conférence de presse dédiée à l’évènement le 18 septembre à Santa Teresa.
Si proche, et pourtant si lointaine, l’isula surella. Corse et Sardaigne ne sont séparées que de douze kilomètres, mais l’histoire les a fait emprunter des chemins différents. Les influences gênoise et française pour la Corse, savoyarde et piémontaise pour la Sardaigne, ont succédé à la domination pisane que les deux îles eurent en commun du XIe au XIIIe siècle. « Oui, ce n’est pas la même histoire, confirme Alain Di Meglio, adjoint au maire en charge du patrimoine à Bonifacio, et fin connaisseur de la Sardaigne. Tout ça nous cloisonne un petit peu. »
C’est pourquoi, dimanche, sur le ferry d’Ichnusia, la fondation Maria Carta emportera un peu de Sardaigne avec elle, dimanche, à Bonifacio. La Cité des falaises se prépare à accueillir les musiques, chants et costumes typiques de l’identité sarde, en particulier celle de la Gallura. C’est la deuxième édition de Navigantes, cette opération culturelle qui consiste à raviver des morceaux d’histoire partagée. La première édition avait eu lieu l’an dernier à Barcelone : la ville sarde d’Alghero est en effet imprégnée de culture et d’architecture catalane, vestiges d’une occupation qui remonte au Moyen-Âge.
"Maintenir vivantes les traditions authentiques sardes"
Et cette année, c’est donc la Corse que la Sardaigne a voulu envahir de sa culture : « Le navire de l’identité prend la direction des lieux qui ont un lien géographique et aussi culturel avec la Sardaigne, explique la fondation Maria Carta. La Sardaigne est une île dont les enfants ont voyagé, et qui continuent aujourd’hui de le faire, que ce soit par choix, pour se confronter à de nouvelles expériences, ou de manière forcée. Le navire des "Navigantes" est donc chargé de représenter ceux qui œuvrent pour maintenir vivantes les traditions authentiques de la culture sarde, en particulier son patrimoine musical unique. » Comme la launeddas, cet instrument de musique typique joué durant les mariages ou processions.
« Nous voulons nous faire connaître dans les coins d’Europe où nos émigrés ont été accueillis », poursuit la fondation sarde. « Il y a une idée philosophique qui dit que les Sardes se sont souvent expatriés et exilés pour raisons économiques », souligne Alain Di Meglio. Et si beaucoup de Sardes sont venus s’installer en Corse, la réciproque est moins vraie : « C’est plutôt rare dans ce sens-là, constate l’élu bonifacien. Les Corses se sont surtout expatriés dans les colonies françaises ou sur le Continent, pas vers l’Italie. » Aujourd’hui, la donne a changé : « La Sardaigne s’est enrichie grâce au tourisme et il n’y a plus vraiment d’immigration économique. »
A Bonifacio, les voix du groupe d’arts et de traditions populaires Canti d’Aiacciu se joindront à celles des ténors sardes, pour des polyphonies corso-sardes. Dans la délégation sarde, il y aura des « mamuthones », du nom de ce costume traditionnel en cuir avec masque en bois et cornes de chèvres, ou des « issohadores » (chemise de lin, veste rouge, pantalon blanc). « Les Sardes sont très attachés à leurs costumes traditionnels, remarque Alain Di Meglio. Nous, on a un peu perdu ça. »
Des projets en cours
Cette journée d’échanges culturels et gastronomiques sera l’occasion d’évoquer les différents projets en cours, notamment celui d’un jumelage entre Bonifacio et Santa-Teresa-di-Gallura : « Nous travaillons aussi à une consulta corse-galluraise, pour développer les échanges culturels », poursuit Alain Di Meglio. Cette consulta facilitera des échanges scolaires et initiera des rapprochements, d’un point de vue littéraire et linguistique. « Bonifacio, c’est l’interface directe avec la Sardaigne, convient Alain Di Meglio. On espère que cette journée contribuera à générer un tourisme entre les deux îles, qui n’est pas très développé. »
Coïncidence, Air Corsica vient d’annoncer ouvrir une liaison aérienne entre la Corse et la Sardaigne, au départ ou à l’arrivée de Figari et d’Olbia. Une initiative saluée par Alain Di Meglio, même s’il trouve qu’elle doublonne un peu avec la liaison maritime au départ de Bonifacio : « Par rapport à la découverte des deux îles, on est toujours dans une forme de curiosité assez embryonnaire. »
Le programme (faire un encadré, merci)
- 9 h : embarquement, traversée Santa Teresa – Bonifacio. Une délégation composée de près de 300 personnes - artistes, institutionnels et membres de la fondation - fera le déplacement depuis Santa Teresa Di Gallura, traversera les Bouches de Bonifacio pour venir partager leurs traditions avec les Bonifaciens.
- 10 h : accueil de la délégation en salle Saint-Jacques par le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci. L’occasion d’échanger sur les perspectives et projets communs entre les deux destinations.
- 11h30 : polyphonies corses et sarde, église Saint-Dominique. Les voix des ténors sardes seront rejointes par celles des membres du groupe d’arts et de traditions populaires Canti d’Aiacciu.
- 12 h 30 : défilé dans les rues de la haute-ville, départ du cortège sous la loggia de l’Arsenal. Le cortège, composé de plus de 150 artistes portant les costumes traditionnels et les masques traditionnels des «Mamuthones » et des « Issohadores », défilera au son des instruments
typiques, et au rythme des danses qui les accompagnent, dans les ruelles de la haute-ville bonifacienne, avant de revenir vers le quartier pisan.
- 13 h 30 : A l’issue du défilé, les membres de la délégation seront invités à venir partager un moment de convivialité organisé par la Commune de Bonifacio sous la loggia de l’Arsenal. Échanges et partage seront au rendez-vous de ce repas qui permettra de déguster les produits
des deux îles, qui seront offerts à l’ensemble des participants et à la population.
C’est pourquoi, dimanche, sur le ferry d’Ichnusia, la fondation Maria Carta emportera un peu de Sardaigne avec elle, dimanche, à Bonifacio. La Cité des falaises se prépare à accueillir les musiques, chants et costumes typiques de l’identité sarde, en particulier celle de la Gallura. C’est la deuxième édition de Navigantes, cette opération culturelle qui consiste à raviver des morceaux d’histoire partagée. La première édition avait eu lieu l’an dernier à Barcelone : la ville sarde d’Alghero est en effet imprégnée de culture et d’architecture catalane, vestiges d’une occupation qui remonte au Moyen-Âge.
"Maintenir vivantes les traditions authentiques sardes"
Et cette année, c’est donc la Corse que la Sardaigne a voulu envahir de sa culture : « Le navire de l’identité prend la direction des lieux qui ont un lien géographique et aussi culturel avec la Sardaigne, explique la fondation Maria Carta. La Sardaigne est une île dont les enfants ont voyagé, et qui continuent aujourd’hui de le faire, que ce soit par choix, pour se confronter à de nouvelles expériences, ou de manière forcée. Le navire des "Navigantes" est donc chargé de représenter ceux qui œuvrent pour maintenir vivantes les traditions authentiques de la culture sarde, en particulier son patrimoine musical unique. » Comme la launeddas, cet instrument de musique typique joué durant les mariages ou processions.
« Nous voulons nous faire connaître dans les coins d’Europe où nos émigrés ont été accueillis », poursuit la fondation sarde. « Il y a une idée philosophique qui dit que les Sardes se sont souvent expatriés et exilés pour raisons économiques », souligne Alain Di Meglio. Et si beaucoup de Sardes sont venus s’installer en Corse, la réciproque est moins vraie : « C’est plutôt rare dans ce sens-là, constate l’élu bonifacien. Les Corses se sont surtout expatriés dans les colonies françaises ou sur le Continent, pas vers l’Italie. » Aujourd’hui, la donne a changé : « La Sardaigne s’est enrichie grâce au tourisme et il n’y a plus vraiment d’immigration économique. »
A Bonifacio, les voix du groupe d’arts et de traditions populaires Canti d’Aiacciu se joindront à celles des ténors sardes, pour des polyphonies corso-sardes. Dans la délégation sarde, il y aura des « mamuthones », du nom de ce costume traditionnel en cuir avec masque en bois et cornes de chèvres, ou des « issohadores » (chemise de lin, veste rouge, pantalon blanc). « Les Sardes sont très attachés à leurs costumes traditionnels, remarque Alain Di Meglio. Nous, on a un peu perdu ça. »
Des projets en cours
Cette journée d’échanges culturels et gastronomiques sera l’occasion d’évoquer les différents projets en cours, notamment celui d’un jumelage entre Bonifacio et Santa-Teresa-di-Gallura : « Nous travaillons aussi à une consulta corse-galluraise, pour développer les échanges culturels », poursuit Alain Di Meglio. Cette consulta facilitera des échanges scolaires et initiera des rapprochements, d’un point de vue littéraire et linguistique. « Bonifacio, c’est l’interface directe avec la Sardaigne, convient Alain Di Meglio. On espère que cette journée contribuera à générer un tourisme entre les deux îles, qui n’est pas très développé. »
Coïncidence, Air Corsica vient d’annoncer ouvrir une liaison aérienne entre la Corse et la Sardaigne, au départ ou à l’arrivée de Figari et d’Olbia. Une initiative saluée par Alain Di Meglio, même s’il trouve qu’elle doublonne un peu avec la liaison maritime au départ de Bonifacio : « Par rapport à la découverte des deux îles, on est toujours dans une forme de curiosité assez embryonnaire. »
Le programme (faire un encadré, merci)
- 9 h : embarquement, traversée Santa Teresa – Bonifacio. Une délégation composée de près de 300 personnes - artistes, institutionnels et membres de la fondation - fera le déplacement depuis Santa Teresa Di Gallura, traversera les Bouches de Bonifacio pour venir partager leurs traditions avec les Bonifaciens.
- 10 h : accueil de la délégation en salle Saint-Jacques par le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci. L’occasion d’échanger sur les perspectives et projets communs entre les deux destinations.
- 11h30 : polyphonies corses et sarde, église Saint-Dominique. Les voix des ténors sardes seront rejointes par celles des membres du groupe d’arts et de traditions populaires Canti d’Aiacciu.
- 12 h 30 : défilé dans les rues de la haute-ville, départ du cortège sous la loggia de l’Arsenal. Le cortège, composé de plus de 150 artistes portant les costumes traditionnels et les masques traditionnels des «Mamuthones » et des « Issohadores », défilera au son des instruments
typiques, et au rythme des danses qui les accompagnent, dans les ruelles de la haute-ville bonifacienne, avant de revenir vers le quartier pisan.
- 13 h 30 : A l’issue du défilé, les membres de la délégation seront invités à venir partager un moment de convivialité organisé par la Commune de Bonifacio sous la loggia de l’Arsenal. Échanges et partage seront au rendez-vous de ce repas qui permettra de déguster les produits
des deux îles, qui seront offerts à l’ensemble des participants et à la population.